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Critique

Les armes à TVA : Oui mon Colonel!

Les armes

Dans une case horaire hautement convoitée, TVA propose cet automne sa grande nouveauté Les armes, une rare incursion dans les coulisses des forces armées canadiennes, qui marque aussi le retour au petit écran de Vincent-Guillaume Otis, près de deux ans après la fin de District 31. Voilà une série à grand déploiement, dont l'assise est assez hermétique. Entre drame et suspense, cette proposition de l'auteur Pierre-Marc Drouin (Doute raisonnable, In Memoriam) risque de marquer les esprits, avec des scènes intenses, voire choquantes.

La série s'ouvre alors qu'un crime vient d'être commis au sein du commando secret GTF16 de la base de Kanawata. Complices du meurtre dès le début, les téléspectateurs accompagnent le coupable, visiblement terrorisé, alors qu'il va se dénoncer. Dès lors, on comprend que ce soldat a agi sous les ordres d'un supérieur, mais que s'est-il réellement passé? Et qui est le véritable coupable?

Dépêché sur les lieux pour reprendre le commandement de Kanawata, l'officier Louis-Philippe Savard voudra rapidement faire la lumière sur les événements qui pourraient plonger l'armée dans l'embarras, refusant les explications floues qui lui sont données d'emblée. Il devra faire face au Colonel Allan Craig, un homme autoritaire et déterminé qui semble avoir une emprise démesurée sur les activités militaires de la base. Aidée par la police militaire Kim Falardeau, Savard fera tout pour faire respecter l'ordre, tout en tentant d'élucider le mystère qui pèse, alors qu'on lui mettra constamment des bâtons dans les roues.

En plongeant dans Les armes, les téléspectateurs entrent dans un univers obscur, où les protocoles, les non-dits et la hiérarchie règnent en rois et maîtres. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'adhésion n'est peut-être pas instantanée. Entre les différents grades militaires, les confrontations, les drills et les mystères, il y a tant à voir et à comprendre avant de se faire une tête. Tel un vaillant soldat de l'infanterie, n'abandonnez pas! On peut vous dire qu'à compter du deuxième épisode, il sera difficile de laisser tomber cette intrigue touffue qui promet de nombreux rebondissements. Le portrait (fictif, rappelons-le) qui est fait de l'armée canadienne n'est pas toujours reluisant, mais on nous promet que notre vision va changer en cours de saison.

Dans ce contexte, Vincent-Guillaume Otis revient avec fougue et sincérité, s'imposant comme un véritable rempart contre les injustices. Droit, intègre et bienveillant, ce personnage attachant lui sied à merveille. Il vous fera d'ailleurs oublier rapidement le sergent Patrick Bissonnette. À ses côtés, François Papineau se métamorphose à nouveau, tel un caméléon, pour incarner l'implacable Colonel Allan Craig, un rôle qui lui permet d'aller jouer dans de nouvelles zones d'ombre. Ève Landry fait aussi un bon travail dans la peau d'une jeune policière téméraire dont le passé est marqué par une tragédie.

Il faut aussi souligner le travail exemplaire de Frédéric Millaire-Zouvi, dont le personnage tyrannique (qui est à mille lieues du bon Jean-Michel dans 5e rang) vous fera grincer des dents à chacune de ses apparitions. Même coup de chapeau pour Émile Schneider et Alex Godbout, dont les soldats - l'un déterminé, l'autre bouffon - ne manquent pas de piquer notre curiosité. Il y aura beaucoup à découvrir, nous promet-on. Dans cette distribution cinq étoiles, l'on sent que tous les joueurs se sont investis de bout en bout, autant d'un point de vue physique que mental, pour nous offrir un divertissement luxueux, ambitieux et complexe, qui n'est pas sans rappeler certaines productions de nos voisins du Sud.

Si l'on ajoute à cela l'oeil unique du réalisateur Jean-Philippe Duval (Unité 9, À coeur battant), qui infuse dans chacun de ses projets une dose d'humanité et de sensibilité, nous pouvons reconnaître dans Les armes le plein potentiel de la parfaite recrue, qui viendra nous en mettre plein la vue sur le terrain cet automne.

La série Les armes sera présentée les lundis à 20 h sur TVA et TVA+, à compter du 9 septembre. Un épisode sera aussi déposé en primeur sur Club illico (bientôt illico+) chaque semaine.