La semaine dernière, nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec Luc Dionne, l'auteur de District 31, dans la foulée de la finale de saison écourtée. L'auteur nous indiquait alors que les huit épisodes manquant à la saison 4 nous auraient laissés complètement pantois. Voyez ce qu'il avait à nous dire ici.
Depuis, nous avons appris que ces épisodes seront présentés la saison prochaine, en formule d'une heure, une nouvelle que nous accueillons avec grand bonheur. Nous en avons profité pour demander à Luc Dionne qu'elles ont été ses scènes préférées de la quatrième saison. Celle qu'il a choisie d'entre toutes ne vous surprendra pas : il s'agit d'un épisode angoissant présenté au retour des fêtes. Vous aviez d'ailleurs été nombreux à clamer qu'il s'agissait d'un des meilleurs épisodes de la série depuis ses débuts.
« Quand je l'ai regardé, c'est peut-être l'enlèvement de l'enfant, quand Bruno et les policiers sont rentrés dans l'appartement et cherchaient l'enfant et qu'ils l'ont trouvé en dessous du lit. Quand je l'ai vu, ça m'a ébranlé, par le jeu des comédiens », lance d'emblée Luc Dionne. Nous avions en effet eu droit à des performances spectaculaires des comédiens dans cette scène difficile.
Il confirme toutefois que deux autres histoires cette saison lui tenaient particulièrement à coeur.
« Quand je l'ai écrit, là où j'ai été le plus émotif, je l'ai écrit avec les larmes aux yeux, c'est l'histoire du petit gars qui jouait du piano. » Personnifié par Henri Picard, cet adolescent victime d'intimidation, poussé dans ses derniers retranchements, nous a tous complètement secoués.
Mais il y a aussi une autre histoire, qui a été présentée dans les dernières semaines, qui était particulièrement importante pour Luc Dionne. « L'histoire aussi du monsieur qui tue sa femme, la mort par compassion, ça aussi ça m'a beaucoup touché quand je l'ai écrit. J'ai un ami très proche de moi qui a eu la maladie d'Alzheimer, qui a vécu avec pendant 7 ans. Son épouse est aussi une grande amie à moi, en fait il est le père de Geneviève Schmidt. Je sais ce qu'on peut demander aux aidants naturels, ce n'est pas évident . C'est extrêmement demandant et je peux comprendre que pour des couples de personnes âgées, qui n'ont personne autour d'eux, ça peut devenir vraiment difficile. Je savais que le gouvernement du Québec était dans une profonde réflexion et que toute cette question-là était sur la table. Donc je me suis dit que j'allais en profiter pour en parler. »
Il poursuit : « Ce que j'aime là-dedans, c'est la réaction des policiers, qui ne sont pas insensibles là-dedans. Il y a quand même un crime qui a été commis, il y a une job à faire, tu arrêtes quelqu'un, tu l'accuses. Même si tu n'as pas le goût, tu n'as pas le choix. J'aime ça voir ça, des enquêteurs qui sont pris au coeur de drames comme ça. La raison qui m'a poussé à faire District 31, c'est ça; 95 % des gens qui rentrent dans un poste de police, ce ne sont pas des criminels au départ. [...] Ces histoires-là, ça me bouleverse, ça me jette à terre. [...] Moi c'est bien plus ça qui m'intéresse que tout ce qu'on fait autour. Ces histoires-là m'interpellent autant sinon plus que celles du crime organisé. »
Nous remercions l'auteur pour une quatrième saison absolument captivante. Vivement la suite.
Rappelons que nous avons eu droit à l'apparition surprise d'un revenant en fin de saison. Voyez de qui il s'agit ici.
