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Critique

Un gars, une fille : Le plaisir est intact!

Un gars, une fille

Enfin, on les retrouve! On attendait depuis presque six mois ces nouveaux épisodes d’Un gars, une fille, et ils arrivent enfin sur ICI Tou.tv Extra à compter de demain, jeudi 9 mars. On vous le confirme, après en avoir regardé deux : le bon vieux plaisir des péripéties toutes simples de Guy (Guy A.Lepage) et Sylvie (Sylvie Léonard) est le même qu’il y a 25 ans. Pareil, pareil!

Bien sûr, Guy, Sylvie et leur entourage de l’époque (ils y sont tous!) ont vieilli et leurs préoccupations ont évolué. Mais tout le reste d’Un gars, une fille est intact : le ton, l’humour et les punchs autant que l’emballage visuel rose et bleu, les plans séquences et les transitions musicales signées Gaétan Essiambre (« Le monde est pervers » est devenu « Le monde est binaire », mais Guy entonne encore son légendaire « A m’énerve! »).

Notre couple chouchou a conservé toutes ses habitudes et ses défauts mignons. Bref, les années 2020 vont merveilleusement bien à nos Guy et Sylvie chéris!

Sylvie est encore remplie de ses charmantes contradictions; elle dénonce les diktats de la mode et de la beauté imposés aux femmes, mais revient encore les bras chargés de sacs de ses virées au magasin (au Dix30, bien sûr). Guy ronchonne encore à tout propos. Sylvie est toujours ouverte et curieuse, prompte à s’adapter aux courants de son époque, adopte sans peine le « iel » en parlant des amis de ses enfants vingtenaires. Guy a gardé son petit regard sarcastique et ramène encore sa douce les pieds sur terre.

Notre duo est encore très actif au lit; seulement, madame exige désormais de donner son consentement avant de recevoir un roadrunner, et monsieur doit ingérer la fameuse pilule bleue pour s’insuffler un peu de mine dans le crayon. Des petits bobos propres au début de la soixantaine commencent aussi à faire leur apparition.

Professionnellement, Sylvie vient de compléter un doctorat en sexologie (après avoir vendu le magazine qu’elle avait fondé autrefois), alors que Guy (qui bosse encore dans un bureau dans on-ne-sait-quel-domaine) amorce doucement la pré-retraite.

Les Guy et Sylvie édition 2023 sont donc toujours allumés et bien de leur temps et nous offrent un joli portrait de la soixantaine active et pimpante d’aujourd’hui, peut-être un peu dépassée par les vocabulaires qui se modifient et les mentalités qui bifurquent, mais très capables de suivre la cadence sociétale.

Ainsi, notre tandem jase en vidéoconférence avec sa grande fille Camille (Anyjeanne Savaria), qui étudie à Sherbrooke, et qui raconte les « dickpicks » envoyés par un professeur aux côtés de son nouvel amour, Mo (Camille Léonard, fille de Sylvie), au genre indéterminé. À l’instar de sa maman, Camille lève régulièrement les yeux au ciel aux blagues parfois gâteuses de son papa! Quant à Charles (Jean-Christophe Leblanc), le plus jeune du clan, c’est un Tanguy et un flanc mou assumé, scotché à ses jeux vidéos dans l’antre de sa chambre sombre, en désordre et nauséabonde.

Au premier épisode, l’idée est lancée de vendre l’immense maison familiale pour retourner s’établir en ville, ce qui ne fera pas l’affaire de fiston. Non seulement Guy et Sylvie devront ré-apprivoiser un Montréal aux cônes oranges et aux stationnements complexes qu’ils n’ont pas connu jadis, mais ils devront aussi se départir de leur nid de banlieue. Une agente pimbêche (très drôle Caroline Néron) leur prêtera main-forte. Le prétexte est aussi excellent pour aborder le très actuel sujet de la surenchère immobilière.

Autour d’eux, le père de Guy (Pierre Lebeau) vit ses dernières heures dans son lit d’hôpital et Mélanie (Mahée Paiement) est encore là pour lui, même s’il l’a quittée… pour une plus jeune. Bébé Anakin a étudié en aérospatial et travaille à la NASA, une vocation tracée d’avance (Anakin, Guerre des étoiles… voyez le lien?) qui fait beaucoup rire Guy et Élise (Élise Guilbault). Martin (Martin Petit) demeure l’ami un peu déconnecté de Guy, mais est maintenant plein aux as. Loulou (Louise Richer) et Daniel (Daniel Brière) sont encore à la page de toutes les tendances et fraient avec le monde de la haute gastronomie, Daniel ayant participé aux Chefs!.

On le réitère : ce retour d’Un gars, une fille est réussi sur toute la ligne et nous fait revivre avec exactitude les belles années de la comédie, qui a été à l’antenne de 1997 à 2003. Le succès devrait assurément être au rendez-vous, Radio-Canada le pressent, et ne ferme pas la porte à réitérer à nouveau l’expérience pour d’autres épisodes spéciaux ou une saison complète d'Un gars, une fille. On aura d’ailleurs droit à une fin ouverte à toutes les possibilités.

On sera bien sûr preneurs… à condition de ne pas trop étirer la sauce. Il ne faudrait surtout pas gâcher cette résurrection absolument parfaite qu’on nous offre aujourd’hui!

Les épisodes d’Un gars, une fille seront en ligne sur ICI Tou.tv Extra à raison d’un par semaine, le jeudi, les 9, 16, 23 et 30 mars, et seront ensuite relayés à la télévision traditionnelle d’ICI Télé du lundi 24 au jeudi 27 avril, à 19 h (en remplacement de STAT).

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