Publicité
Entrevue

Hôtel : Jouer le méchant Guillaume, un bonheur pour Emmanuel Schwartz

Ce fut bref, mais agréable pour plusieurs, si l'on se fie aux nombreuses réactions de téléspectateurs déçus et outrés : la série Hôtel termine sa courte course ce jeudi, 30 mars, sur les ondes de TVA, après une seule saison. On peut affirmer sans crainte de se tromper que l'attachement de l'auditoire envers le personnel de l'hôtel Dumont a été immédiat, en septembre dernier, dès qu'Hôtel s'est installé dans sa case du jeudi soir, et ne s'est jamais démenti ensuite. Qui a dit que ce style télévisuel qu'on nommait jadis « téléroman » était mort?

En entrevue avec Showbizz.net, Emmanuel Schwartz, interprète du machiavélique – et, disons-le, très peu subtil – Guillaume Dumont, qui aura véritablement manigancé jusqu’à la toute fin pour s’emparer du contrôle total de l’entreprise familiale, a avoué qu’à l’instar de plusieurs de ses collègues, la décision du diffuseur de déprogrammer Hôtel de sa grille l’avait désappointé.

« Ce sont des impératifs de production qui nous dépassent. On est déçus, parce qu’on a eu tellement de fun, avec l’équipe, à tourner ça. Dans nos métiers, c’est ce qui arrive; certains projets durent, d’autres durent moins. Ce n’est pas le premier deuil et ça ne sera pas le dernier. Mais l’équipe est déçue, on avait du plaisir à faire ça ensemble », nous a exposé Emmanuel Schwartz, conscient que le public restera « sur sa faim » avec des intrigues non réglées dans la finale de jeudi.

Certes, le comédien – considéré par plusieurs comme l’un des plus grands artistes de sa génération, notamment sur les planches – devait déployer un jeu presque caricatural pour épouser le ton parfois décalé, par moment grossier, mais ô combien divertissant, d’Hôtel, qui se rapprochait parfois du soap, un esprit parfaitement assumé par la production. Schwartz soutient avoir apprécié l’expérience et n’avoir jamais considéré son personnage de haut.

« Ce n’est quand même pas du roman savon », a-t-il d’ailleurs objecté. « Il fallait trouver des façons de renouveler les déceptions constantes de Guillaume, ses sournoiseries, arriver à justifier ça intérieurement, pour rester dans la vérité. On était dans "du" plus grand que nature, et il fallait l’ancrer dans quelque chose de vrai. »

« De jouer les méchants, c’est le fun! Les méchants sont les meilleurs personnages, parce qu’il y a plus de failles apparentes à jouer. L’éventail de couleurs est souvent plus fort », a ajouté l’interprète, qu’on a vu précédemment au petit écran dans Virage, L’écrivain public, Trop et Lâcher prise, entre autres.

On peut actuellement voir Emmanuel Schwartz au cinéma dans Le plongeur, de Francis Leclerc. Il y personnifie Benjamin, un barman aujourd’hui sobre qui fait un peu office de voix de la sagesse auprès du personnage principal, Stéphane (Henri Picard), un bon garçon qui, à l’orée de l’âge adulte, doit combattre les démons de sa dépendance au jeu et s’accroche à son job de plongeur dans les cuisines d’un grand restaurant. Emmanuel Schwartz avait lu le livre de Stéphane Larue dont est tiré le long métrage avant d’être retenu pour y jouer.

« J’avais adoré le roman de Stéphane. En le lisant, je m’étais demandé ce que je pourrais jouer là-dedans, à mon âge », précise l’acteur de 40 ans. « Ça devient de plus en plus fréquent, les adaptations de romans, en séries ou au cinéma, et je pense que c’est la première fois que je pouvais emmener à l’écran un personnage de roman qui m’avait plu. C’était aussi une occasion de travailler avec Francis (Leclerc), puisqu’on ne s’était jamais trouvés auparavant. C’était un court tournage, parce que je suis seulement dans trois scènes du film, mais c’était une journée intense! »

Aussi réalisateur, Emmanuel Schwartz présentait aux derniers Rendez-vous Québec Cinéma, en février, son premier film, conçu pendant la pandémie avec une classe de finissants de l’école de théâtre de Sainte-Thérèse. Projet Pigeons raconte l’histoire d’une cohorte d’étudiants en théâtre (décidément…) qui se questionne sur son rapport à l’art au terme d’une tragédie. L’oeuvre est présentée ici et là dans différentes salles du Québec.

Au théâtre, il se produira en solo dans Le partage, au Théâtre La Chapelle, à Montréal, en mai, et dans La traversée du siècle, un spectacle-lecture-fleuve d’extraits de 35 titres du répertoire de Michel Tremblay, où se relaient une vingtaine de voix d’acteurs sur scène pendant… 12 heures d’affilée! Sept représentations sont prévues dans sept théâtres montréalais différents, à l’automne.

La fin d’Hôtel, annoncée en novembre dernier alors que la fiction n’existait que depuis quelques semaines à TVA, crée des remous depuis que le couperet est tombé. Une pétition a rapidement été lancée pour sauver la production. Avant les fêtes, Patrice Bélanger nous faisait part de sa déception de voir l’émission quitter l’antenne après une seule saison.

Lisez ici notre hommage rempli d’amour à Hôtel, qui nous manquera, à n’en pas douter!

Étant donné que L’Échappée prenait aussi fin pour toujours lundi dernier, il y aura de l’espace pour accueillir de nouvelles séries à TVA au cours de la saison 2023-2024. Nous vous parlons ici d’une nouveauté prévue pour l’automne, qui mettra en vedette trois grandes actrices.

Mentionné dans cet article