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Entrevue

Henri Picard : Les précieux conseils de ses parents Luc Picard et Isabel Richer

Première du film Le plongeur aux 41e Rendez-vous Québec Cinéma (RVQC)

À 21 ans et après sept ans de carrière derrière la cravate (sans compter les rôles tenus ici et là dans l’enfance et l’adolescence), Henri Picard commence peut-être à être las de se faire parler de l’héritage de ses célèbres parents, Luc Picard et Isabel Richer, et de la voie qu’il a choisi d’emprunter, dans les mêmes traces qu’eux.

Mais il s’agit probablement d’un passage obligé, sûrement temporaire, pour un jeune homme que le Québec a vu naître au début de la décennie 2000, alors que papa et maman, tout juste sortis de projets télévisés marquants comme Omertà, L’ombre de l’épervier (ensemble) ou Chartrand et Simonne, étaient deux des vedettes en vogue de l’heure, citées dans les galas et sollicitées par les médias. Et qui ressemble comme deux gouttes d’eau, des traits comme de la gestuelle, aux auteurs de ses jours.

20 ans et des poussières plus tard, le garçonnet émouvant dont le visage fermait L’audition (2005), premier film de son paternel à titre de réalisateur, est à son tour devenu acteur et arbore la gueule parfaite pour l’emploi. Déjà, il tient à son tour un premier rôle au grand écran, dans un long métrage qui risque d’être extrêmement couru, Le plongeur, de Francis Leclerc, adaptation du roman du même titre de Stéphane Larue, qui prend l’affiche au cinéma ce vendredi, 24 février (voyez nos photos de la première ici). Et c’est lui qu’on s’arrache maintenant sur les tapis rouges. Luc et Isabel ornaient les pages frontispices des magazines, Henri « fait cliquer » sur le web. Vous avez dit la roue qui tourne, la pomme qui tombe non loin de l’arbre?

Humble et gentil autant qu’articulé, Henri Picard garde la tête froide. Un personnage-titre au grand écran, à son âge, c’est un privilège. Sa bouche le dit, son regard reconnaissant aussi.

« Je suis conscient que c’est un luxe, et je suis vraiment chanceux de le faire. J’essaie de rendre honneur à ça du mieux que je peux », a souligné en entrevue avec Showbizz.net le comédien, qui a enchaîné les mandats dans les films Les rois mongols et Maria Chapdelaine, entre autres, et les séries District 31, Toute la vie, Chaos, Lou & Sophie, Les bracelets rouges, STAT et Cerebrum depuis cinq ans.

Les deux mains bien vissées sur le volant de sa carrière, Henri Picard écoute néanmoins les avis de ceux et celles passés par là avant lui. Même ceux de ses parents!

« Mes parents m’ont donné des conseils dans les choix qu’un acteur doit faire. Je pense que c’est Robert De Niro qui disait que le talent d’un acteur réside dans ses choix. Parce que, si tu fais les mauvais choix, tu peux te péter la gueule! Sinon, ils me laissent faire mes affaires. Mais c’est sûr qu’ils sont contents pour moi et ils avaient hâte de voir le film. Je réalise que c’est un luxe, faire du cinéma au Québec, et je dois faire honneur à ça le plus possible. »

À long terme, la réalisation pourrait également intéresser Henri Picard. « J’ai observé ce métier depuis que je fais ça, j’observe beaucoup ce qui se passe sur les plateaux. Sinon, la musique occupe une grande place dans ma vie », nous apprend celui qui a étudié au Cégep du Vieux-Montréal en arts et lettres : communication, et qui a déjà composé la musique d’un court métrage documentaire d’un ami.

L’artiste ne cache néanmoins pas être un peu effrayé par la création. « Parce que je suis quand même autocritique. À un moment donné, ça débloquera peut-être de côté-là. »

Pour l’instant, il attend des confirmations de séries qui se produiront possiblement éventuellement. Une troisième saison de Cerebrum, peut-être? Henri se contente de répondre avec un sourire énigmatique.

Pour Le plongeur, un contrat qu’il souhaitait ardemment décrocher, ce dernier s’était soumis à ses premières auditions en 2018, même s’il était alors trop jeune pour obtenir le rôle. Au moins bonne à cet égard pour lui, la pandémie lui aura permis de gagner en âge et en maturité, et aura repoussé le moment du tournage du Plongeur. En novembre 2021, Henri Picard – lui-même ancien plongeur, le temps de l’été de ses 17 ans (« Je n’étais pas bien bon! ») – avait le profil parfait pour endosser les habits sombres de Stéphane, joueur compulsif en rédemption, endetté, qui s’installe au poste de plonge d’un restaurant gastronomique. Très fidèle au roman, aux dires d’Henri Picard, la transposition à l’écran signée Francis Leclerc survole des thèmes comme l’amitié, l’espoir et le passage à l’âge adulte, sur fond de musique métal.

Fière de voir son fils heureux

À la première du Plongeur – qui ouvrait la 41e édition des Rendez-vous Québec Cinéma, mercredi –, Isabel Richer s’est dite « fébrile » pour son fils.

« Je suis très contente pour lui, parce qu’il a l’air heureux à travers tout ça. Je l’ai vu aller; ç’a été un beau tournage, avec une belle gang, un noyau serré », a mentionné à Showbizz.net la fière maman, qui n’avait pas vu Le plongeur avant ce fameux soir de première, et qui affirme ne jamais avoir tenté d’empêcher fiston de s’engager dans le même métier que son père et elle.

« Le fait d’avoir côtoyé de près ses parents et d’autres gens autour, il sait que tout ça ne tient pas à grand-chose. J’aurais été bien mal placée pour essayer de le retenir. Les côtés plus difficiles du métier, je lui en parle, mais sinon, j’ai juste envie qu’il soit heureux. Je suis contente de le voir heureux en ce moment. Pas parce qu’il tient un premier rôle dans un film, mais parce qu’il fait quelque chose qui le passionne vraiment », a souligné Isabel Richer, qui est actuellement de la série À coeur battant, à ICI Télé.