Si vous avez adoré la série Fourchettes et que vous dévorez les comédies dramatiques (pensons Sans rendez-vous, Léo, Un gars, une fille ou Pour toujours plus un jour...), vous ne voudrez pas manquer la sortie de Bellefleur.
Cette série coécrite par Sarah-Maude Beauchesne et son amoureux, Nicola Morel, sera offerte au printemps 2024 sur Crave. Le scénario raconte l'histoire de Nicolas Bellefleur (Guillaume Laurin), qui, suite à sa rupture, perd son rôle de beau-père et par conséquent, son fort lien avec la paternité. Dans son grand bouleversement, il retourne à son Sherbrooke natal, où sont encore son frère Maxime (Maxime de Cotret) ainsi que ses amis du secondaire, avec qui il reconnecte; Yann (Marc-André Grondin), Minh (Jean Bùi) et Alex (Guillaume Cyr). Les dix épisodes s'immisceront dans la vie de chacun des hommes de son entourage, démontrant leurs enjeux personnels, leurs hauts et leurs bas. À travers leur écoute, un exemple d'amitié saine, Nicolas pourra entamer le prochain chapitre de son existence.
À cette distribution se joignent Sarah-Maude Beauchesne, Sarah-Jeanne Labrosse, Marilyn Castonguay, Nathalie Doummar, Florence Blain Mbaye et Charlotte Aubin.
Si les œuvres de Sarah-Maude ont toujours une mission féministe et approchent souvent les sujets d’affinité et de parentalité, l'aborder via la masculinité positive est un angle nouveau. Nicola Morel, qui signe sa première fiction, nous raconte la motivation qui guide le projet :
« De ma propre expérience, entre gars, c'est difficile d'avoir des conversations signifiantes. Je pense que les hommes ont beaucoup de pudeur par rapport aux sentiments, aux relations avec les autres gars. On a de la misère à s'ouvrir, nos relations se passent beaucoup dans l'activité. Sarah-Maude a une bonne façon de décrire ça : " l'amitié entre gars, ça se passe côte à côte, alors que l'amitié entre filles, c'est frontal ". Alors je pense qu'on avait envie de gars plus frontaux, d'amitiés plus frontales. »
À eux deux, ils ont écrit des personnages imparfaits et maladroits à plein d'égards et ces derniers risquent de nous toucher par leur vulnérabilité. « Parce qu'ils se connaissent depuis longtemps, ils ont peut-être plus de facilité à se dire les vraies affaires. Je pense qu'en montrant que ça se peut, on peut inspirer », nous explique Nicola.
Loin d'être moralisatrice, la comédie expose subtilement des modèles différents. L'auteur se remémore des échanges avec sa conjointe, en début de relation. Sarah-Maude lui demandait à qui il se confiait après un premier rendez-vous. Alors qu'il ne débreffait simplement pas ces rencontres, comme une majorité d'hommes, sa partenaire avait une expérience tout autre, discutant souvent avant, parfois pendant et à tout coup, après, avec une amie. « L'important, je pense, c'est que les hommes comprennent que le support émotif principal de leur vie ne peut pas toujours être leurs blondes. Les gars s'appuient beaucoup sur la relation de couple, mais quand tu es seul ou quand ça va moins bien, à qui tu parles? »
Si Sarah-Maude, dans toute son expérience en fiction, organisait les idées, Nicola, lui ramenait un peu le romantisme à l'ordre : « Là tu as un fantasme que ça se passe comme ça, mais les gars ne se parlent pas comme ça. »
« Ce qui est le fun de faire ça ensemble aussi, c'est que ça moussait nos discussions. Ça nourrit notre couple. »
La série qui traite avec humour et bienveillance de féminisme, d'amitié saine, de paternité, de fluidité de genre et de deuil, se conclura sur une belle fin ouverte, qui donne une possibilité de suite pour le groupe de personnages solidaires.
À suivre en 2024.