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Sylvie Léonard a offert une performance époustouflante dans la finale de Virage - Double faute

Virage - Double faute

Mardi soir était diffusée la grande finale de la série Virage - Double faute, sur Noovo.

Après avoir suivi les (très) hauts et les (très) bas de Charles Rivard cette saison, nous avions bien hâte de découvrir ce que les auteurs nous réservaient en conclusion de cette épopée sportive.

Il faut dire que nous avons été épatés par l'originalité des textes et la façon d'aborder les différentes thématiques au cours de la saison. Il était impossible de prédire les dénouements, tellement l'écriture était riche et créative. Nous ne pouvions s'empêcher de vivre des émotions fortes, puisque la surprise précédait, à chaque fois, les puissants rebondissements.

La finale a été à l'image de la saison : étonnante, bouleversante et lumineuse. Encore une fois, l'étonnement était au rendez-vous, notamment lorsque Sylvain Carrier a pris la place de Charles en tant que coach pour le tournoi de New York. Une scène assez déchirante. Mais, évidemment, ce n'était rien en comparaison de celles entre Charles et sa mère atteinte d'Alzheimer, jouée par une Sylvie Léonard au sommet de son art.

Comment rester de glace lorsque le joueur de tennis danse avec sa maman dans le salon et qu'elle lui fait promettre d'accepter de "la placer" dans une résidence appropriée le temps venu? Et, comment ne pas fondre en larmes lorsque cette dernière, qui ne se rappelait pas d'avoir fait cette demande douloureuse à son garçon, refuse d'obtempérer lorsqu'on l'emmène dans sa nouvelle maison?

Au fil de sa carrière, Sylvie Léonard a su prouver à maintes reprises qu'elle était une formidable actrice, mais elle nous le rappelle avec éloquence aujourd'hui. Jouer l'Alzheimer n'est pas un petit défi et elle l'a fait avec une pertinence et une bienveillance exceptionnelles. Dans ses moments de lucidité, comme dans ses épisodes de démence, elle a fait preuve d'une authenticité remarquable. Les gens ayant côtoyé l'Alzheimer à travers un proche pourront confirmer qu'elle était irréprochable.

Rappelons que la fille de Sylvie Léonard a fait quelques apparitions au fil de la série.

On doit aussi, évidemment, souligner le travail exceptionnel d'Éric Bruneau. Celui-ci n'avait jamais eu la chance de prouver à ce niveau toutes les nuances de son registre d'interprète (même dans Avant le crash, où il était sans faille). Virage - Double faute lui a permis d'explorer différents niveaux de jeu et, à chaque étape, il était éblouissant. Audrey Roger, arrivée à mi-parcours, était aussi d'une justesse impeccable. Karl Farah en frère entrepreneur et joueur compulsif a aussi su tirer son épingle du jeu, tout comme Denis Marchand en papa bienveillant.

Virage - Double faute représente l'une des meilleures propositions de l'hiver 2023, pour ne pas dire la meilleure. Cette série d'anthologie, amorcée avec l'histoire de Marianne St-Gelais (à l'automne 2021), a beaucoup de potentiel et on espère que la vie d'autres athlètes (fictifs ou non) sera explorée au cours des prochaines années. Louis Morissette nous parlait d'ailleurs ici du souci de crédibilité apporté à Virage - Double faute, confirmé par de véritables athlètes professionnels.