Qu’il est inspirant, l’attachant Félix des Bracelets rouges, toujours positif, toujours rassembleur et irradiant de lumière malgré la terrible maladie qui le cloue à son lit d’hôpital depuis – on l’a compris dans les premiers épisodes – beaucoup trop longtemps.
L’acteur qui prête son énergie et sa maturité à ce personnage bouleversant, c’est le gentil Anthony Therrien. À moins d’avoir vécu loin de vos écrans, vous n’avez pas pu louper la bouille du garçon de 25 ans dans les dernières années. L’académie, Six degrés, Lac-Noir, Cerebrum, les films Charlotte a du fun et Falcon Lake, et ces Bracelets rouges qui ont ému toute la province en début d’année dernière et qui nous tireront à nouveau les larmes dès la semaine prochaine : comédien depuis le début de l’adolescence, Anthony a eu la chance de s’outiller dans des projets diversifiés et de se faire connaître petit à petit.
« J’ai un rapport très reconnaissant par rapport à la notoriété », raconte Anthony en conversation téléphonique avec Showbizz.net. « Tout s’est fait très progressivement. Je travaille depuis que j’ai 11 ou 12 ans. J’ai fait des projets qui avaient une bonne visibilité, sans nécessairement avoir de gros rôles. Je n’ai pas été catapulté dans la sphère médiatique du jour au lendemain. Et je suis extrêmement bien entouré, de gens qui m’ont toujours promis qu’ils allaient me garder les pieds au sol! (rires) Je ne suis pas quelqu’un qui cherche la gloire et la célébrité. Tout ce que je veux, c’est créer et avoir la chance de jouer, parce que c’est ma plus grande passion! »
Après cinq ans de secondaire dans une concentration en art dramatique dans une école de Terrebonne, Anthony a étudié un an au cégep en gestion de commerce, suivant ainsi les sages conseils de ses parents qui lui conseillaient de se trouver un « plan B ». Mais la réalité des contrats qui se multipliaient l’a vite rattrapé, et le jeune adulte a alors dû faire un choix : la poursuite de sa route scolaire ou le film Les faux tatouages, de Pascal Plante, avec Rose-Marie Perreault. Le deuxième l’a emporté.
« Depuis ce temps, je n’ai jamais regardé en arrière. Je touche du bois et j’espère que ça continuera comme ça, mais la transition s’est faite de façon idéale », remarque celui qui est en couple avec la comédienne Alice Morel-Michaud depuis sept ans.
Minutieuse préparation
Anthony Therrien a dû se préparer minutieusement pour son mandat des Bracelets rouges - qui lui a valu une Zapette d'or de C'est juste de la TV à titre de Révélation de l'année, au printemps dernier - et de différentes façons. Physiquement, d’abord.
« On a changé de look complètement. Il a fallu que je me rase la tête et que je perde du poids pour le rôle. Je suis quelqu’un de très actif, dans la vie, je m’entraîne beaucoup, et là, je m’en allais jouer un garçon qui a le cancer. J’ai perdu une vingtaine de livres pour le projet, pour avoir l’air un peu plus "malade" », expose celui que le public a connu avec ses cheveux longs et bruns.
Il lui a ensuite fallu jauger la réalité de la maladie pour la rendre avec crédibilité à la caméra.
« J’ai rencontré un jeune homme qui avait eu un cancer très similaire à ce que je jouais, un cancer des os qui avait entraîné une amputation au niveau du tibia lorsqu’il était plus jeune. J’étais aussi curieux d’avoir les impressions de quelqu’un qui se retrouvait isolé à l’hôpital pendant que tout le monde est à l’école, et j’ai discuté avec une jeune femme qui a vécu exactement ça. Elle avait été diagnostiquée d’un cancer quand elle était en secondaire trois et elle a dû quitter l’école. On a eu un long échange et on a abordé tous les sujets qui viennent avec ça : l’approche à l’adolescence, le cercle social, la vie sexuelle… Ce sont des jeunes extrêmement résilients. Ils veulent tout faire pour gagner leur combat, ils travaillent fort, et c’est ce qu’on voulait représenter. »
Ne restait qu’à établir une complicité palpable avec ses camarades interprètes, qui fut somme toute facile à installer, puisqu’il avait déjà travaillé avec la plupart d’entre eux, notamment Noah Parker (remplacé par un autre visage dans la deuxième saison, plus de détails ici) et Léanne Désilets dans Six degrés.
« Un lien très fort s’est créé rapidement. Notre gang des "Bracelets" est formée depuis la première lecture, et on a voulu transposer ça à l’écran. Ça me touche énormément que des gens s’identifient à la gang des "Bracelets rouges". Un ami m’a raconté que sa grand-mère et ses colocataires de sa résidence pour aînés s’étaient baptisés les "Bracelets rouges". Ça devient un signe de ralliement et de solidarité, et je trouve ça très touchant. »
« Je suis extrêmement reconnaissant d’avoir eu la chance de travailler sur un projet comme celui-là. Qu’on ait pu adapter quelque chose d’aussi beau au Québec, et de le faire avec nos réalités à nous, avec notre profil d’aujourd’hui, et différents personnages de la diversité », conclut Anthony Therrien au sujet des Bracelets rouges.
Si vous aimez les Bracelets rouges, vous pouvez également lire nos entrevues avec le jeune Malick Babin (alias Albert) et Milya Corbeil Gauvreau (alias Lou), en apprendre davantage sur les nouveaux personnages ici et ici et voir la bande-annonce de la deuxième saison ici. Cette dernière démarrera à TVA le mardi 10 janvier, à 20 h.
