La série C'est comme ça que je t'aime, disponible dès maintenant sur l'Extra d'ICI Tou.tv, remporte un succès critique et populaire important en ce moment. Évidemment, les tristes événements que l'on connaît encouragent nécessairement les gens à rester à la maison et consommer davantage de télévision. Ainsi, dans la dernière semaine, vous avez été nombreux à succomber avec raison pour ce nouveau projet du duo derrière Les invincibles et Série noire. Nous avons souhaité nous entretenir avec le scénariste et comédien François Létourneau, qui s'avoue très heureux de la réponse du public pour sa nouvelle création.
« Je suis assez enchanté. Moi, je ne suis pas sur les réseaux sociaux, mais je reçois beaucoup de témoignages d'amis et d'autres personnes, qui me disent qu'ils écoutent la série, qu'ils aiment ça, que ça leur fait du bien dans le contexte actuel, donc je suis très heureux de ça », lance d'emblée l'auteur.
François Létourneau nous explique comment il en est venu à imaginer cette histoire franchement originale : « J'ai eu l'idée quand je suis allé porter mon fils au camp de vacances, il y a quatre ans. C'était la première fois que ma blonde et moi, on se retrouvait pendant une semaine sans lui. Je me souviens qu'on était contents de se retrouver, mais en même temps nerveux. On se demandait si ça allait bien aller sans lui, parce que la présence d'un enfant dans une vie change bien des choses. Je me suis souvenu, cet été-là, que moi quand j'étais petit gars, 10 ou 12 ans, je suis revenu du camp de vacances et c'est là que mes parents m'ont annoncé qu'ils se séparaient. J'ai senti qu'il y avait quelque chose d'intéressant là-dedans. Je me suis mis à écrire, ce n'était pas prévu, je ne souhaitais pas tout de suite écrire une autre série. Finalement, j'aimais ça. Je trouvais ça bon ce que j'avais écrit. C'était une idée riche. Je pouvais à la fois puiser dans mes souvenirs d'enfance puis dans ma vie maintenant. Je me suis donc lancé dans l'écriture. Mais ça a pris une tournure... Mes parents n'étaient pas des criminels, moi non plus. Je me suis vraiment amusé, c'est un terrain de jeu très fertile. »
Par ailleurs, si vous vous posez la question, en ce qui concerne la trame narrative de la criminalité à Ste-Foy, sachez que tout ceci a été inventé de toutes pièces par l'auteur, qui s'est bien amusé : « Ça c'est tout inventé. Il n'y avait pas de crime organisé à Ste-Foy en 74. Mais c'est ce que j'aimais dans cette histoire, de pouvoir tout inventer. Au début, on fait référence à un livre, mais ça aussi c'est inventé. »
Pour ceux qui sont tombés sous le charme de cette proposition, nous pouvons d'ores et déjà vous annoncer une bonne nouvelle. François Létourneau espère faire une trilogie avec cette histoire : « Oui, c'est mon intention. On verra comment ça va aller, mais je suis en train d'écrire la deuxième saison. Je suis au début de l'écriture. J'ai l'impression qu'il me reste encore plein de choses à explorer. C'est vraiment un univers et des personnages que je n'ai pas fini d'explorer. L'idée c'est que chaque saison, on les retrouve durant l'été alors que les enfants sont au camp. Donc la saison 2, ce serait à l'été de 1975, alors qu'ils vont reconduire encore une fois leurs enfants. C'est durant ces trois semaines-là qu'ils retombent dans la criminalité.»
D'ailleurs, la série commence avec une scène qu'on imaginait d'abord être la finale de la saison. Ce n'est pas le cas. Ce procédé, qui annonce d'entrée de jeu une suite, est pour le moins audacieux. François Létourneau nous dit : « Quand j'ai commencé l'écriture, c'est la première image que j'ai eue, celle de quatre personnages morts dans la piscine pleine de sang. L'année n'est pas indiquée. On ne sait pas où nous nous situons. Je me suis gardé la possibilité de faire plusieurs saisons. » Évidemment, impossible de savoir pour le moment si ces personnages morts sont les quatre protagonistes de la série, interprétés par François Létourneau, Patrice Robitaille, Karine Gonthier-Hyndman et Marilyn Castonguay.
« Ç'a été un gros défi ce projet-là », indique Létourneau. « Un défi de production d'abord, pour recréer ces années-là, avec les moyens qu'on a actuellement en télévision, c'était un énorme défi pour Jean-François Rivard notamment. On avait de grosses journées. Il y a beaucoup d'action dans la série, chaque jour, il y avait des scènes qui étaient des défis. On a travaillé vraiment fort.» Le scénariste avoue avoir un petit faible pour l'épisode 8 de la série, dans lequel Huguette affronte les Popeyes : « Je les ai vus vraiment beaucoup, les épisodes, mais le huitième, chaque fois que je le vois, je l'aime du début à la fin. » Il nous dit aussi beaucoup apprécier une scène surprenante qu'il a tournée avec son ami Patrick Drolet en curé, dans le neuvième épisode : « Le curé, c'est un personnage que j'aime beaucoup, il est très drôle et attachant. »
À savoir pourquoi François Létourneau se place souvent dans des rôles ingrats dans ses projets, le principal intéressé nous dit : « Il faudrait que je fasse une psychanalyse. On dirait que je ne contrôle pas ça quand j'écris. Je n'essaie pas de le contrôler non plus, même si c'est dur à croire. Moi, mon personnage je ne le trouve pas si pire que ça. Il est maladroit, mais tout ça permet la comédie. Gaétan veut bien faire et dans la série, il s'améliore, il apprend à connaître sa femme et la respecter, par rapport à son fils aussi, il y a toute une évolution positive dans la première saison. »
Si vous n'avez pas encore regardé ce petit bijou de série, il est encore temps. Lisez notre critique ici.
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