Éric Bruneau vit un automne professionnel de rêve. Sa première fiction cosignée (avec Catherine Léger et Kim Lévesque-Lizotte) à titre d’auteur, Avant le crash, a pris fin lundi à ICI Télé dans un tonnerre unanime d’applaudissements et de bons mots.
Il revêt les habits élimés de Denis, l’un des personnages principaux de La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, dans la très attendue première série télévisée de Xavier Dolan, qui prend l’affiche de Club illico ce jeudi, 24 novembre. Il a également tourné, dans les dernières semaines, dans Virage - Double faute, un projet qu’on verra à l’hiver à Noovo, qu’il a également coécrit et coproduit avec Louis Morissette et KOTV. Il y personnifie un joueur de tennis étoile en pleine remise en question. Apprenez ici l’identité de la comédienne qui incarne sa mère dans l’histoire.
Or, avant de s’épancher sur Virage - Double faute (qui est actuellement en montage, et dont il qualifie le tournage de « formidable et exigeant physiquement » ), Éric Bruneau savourera encore quelque temps le joli succès d’Avant le crash, qu’il n’a pourtant pas tenu pour acquis dès le départ. Même que, aux premiers épisodes diffusés, il avoue qu’il ne le « sentait pas », alors un peu trop accaparé par la production de Virage - Double faute.
« Mais, il y a environ un mois, j’ai vu que les gens étaient accrochés et qu’ils s’attachaient aux personnages », a raconté l’acteur et créateur à Showbizz.net, lors du visionnement de presse de La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, mercredi.
« Avant qu’on amène le bateau à bon port lundi, j’attendais encore de voir si le monde allait rester à l’écoute. Ç’a été un grand bonheur. Je n’ai jamais autant appris. Ça fait 15 ans que je suis comédien, et la courbe d’apprentissage a été extraordinaire. Ç’a été un super automne, de voir " Avant le crash " rencontrer le public ainsi, de voir les cotes d’écoute monter, j’en entendais parler dans la rue… C’est vraiment trippant d’écrire quelque chose sur papier et de voir des acteurs partir avec et l’emmener si loin. Ç’a vraiment été un grand, grand bonheur. »
Une « tempête parfaite »
Éric Bruneau n’accorde pas le crédit de la réussite d’Avant le crash uniquement aux textes ciselés par ses collègues et lui. Il salue vivement, au passage, la réalisation soignée de Stéphane Lapointe ainsi que le jeu de ses camarades Karine Vanasse, Émile Proulx-Cloutier (qui se confiait sur la finale d’Avant le crash, ici), Mani Soleymanlou, Benoit Drouin-Germain, Marie-France Marcotte, Marc Messier et les autres. Eux, en retour, lui signalaient encore récemment combien les péripéties de ses jeunes banquiers d’investissements (la conciliation travail-famille et le besoin de performer pour Evelyne, l’ambition démesurée pour François, le foyer qui s’effondre pour Patrick, le besoin de reconnaissance pour Vincent, le choc des valeurs et des apparences pour tous) résonnaient dans l’air du temps.
« En l’écrivant, on trouvait ça bon, j’avais une idée d’où je voulais aller, mais ça ne veut pas dire que ça va fonctionner. Il y a tellement d’impondérables quand on tourne! Mais là, une vision de réalisateur a rencontré une vision d’auteur, et il y a des acteurs qui sont entrés là-dedans… Ç’a créé la tempête parfaite! »
Sa plus grande fierté par rapport à Avant le crash? D’avoir su intéresser une tranche du public plus jeune, réputée pour kiffer davantage Netflix que Tou.tv, pour sacrifier les contenus francos au profit des gros canons anglos.
« Depuis quelques années, on cherche les gens de 25 ans, on dit qu’ils ne regardent plus la télé. Mais je sais qu’ils sont revenus à la télé! Les gens plus âgés que moi y étaient aussi. C’est surtout de ça dont je suis fier. Tu peux travailler, et il y aura toujours du monde pour regarder; il y a un noyau qui est toujours là. Mais là, je sais qu’on ratissait plus large que les gens qui regardent habituellement la télé… »
Ce n’est maintenant plus un secret : une deuxième saison d’Avant le crash est en préparation. Mais ne comptez surtout pas sur Éric Bruneau pour révéler quelle direction prendra son Marc-André, connu dans la première saison comme un gaillard à mi-chemin entre l’irresponsable et le sauveur de la veuve et de l’orphelin. Il faudra prendre notre mal en patience!
Et, au cas où vous vous poseriez la question : il n’y a aucun rapport entre le fait que le personnage d’Éric dans La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé se nomme Denis, tout comme le bébé d’Evelyne (Karine Vanasse) et François (Émile Proulx-Cloutier) dans Avant le crash. Aucun clin d’oeil à percevoir ici!