L'admissibilité à l'aide médicale à mourir est un sujet d'actualité depuis maintenant plusieurs années. Plus encore, l'admissibilité des personnes atteintes d'un trouble neurocognitif est au coeur du débat. Ce n'était donc qu'une question de temps avant de voir le sujet être abordé dans nos fictions québécoises. L'autrice de STAT, Marie-Andrée Labbé, a décidé d'en faire l'une des intrigues épisodiques de sa quotidienne, alors que le rôle principal de cette histoire a été confié à Carmen Sylvestre, qui s'illustre avec brio dans un registre dramatique. Nous avons eu le plaisir de discuter de cette partition bouleversante avec la comédienne, qui se montre choyée de l'opportunité qui lui a été offerte par l'équipe d'Aetios.
« J'étais super contente, sans savoir exactement l'ampleur du rôle », indique Carmen Sylvestre, en parlant de sa réaction lorsqu'on lui a confié officiellement le rôle. « Je l'ai reçu comme un cadeau, et surtout de travailler avec tous ces comédiens-là. Ç'a été une belle belle aventure. »
Sous le regard attentif et bienveillant des réalisateurs Danièle Méthot et Jean Marc Piché, la comédienne a eu une douzaine de jours de tournage, pendant lesquels, comme on le sait, elle a donné la réplique à Stéphane Rousseau, Rémy Girard, Suzanne Clément et Geneviève Schmidt.
« J'ai été tellement bien accueillie. Mes premières scènes étaient avec Stéphane Rousseau, Suzanne Clément et Rémy Girard avec qui j'avais déjà travaillé. Toute l'équipe est incroyable! On parle des réalisateurs, mais on peut aussi parler des caméramans, coiffeuses, maquilleuses, c'est un tout, c'est une équipe. Ça se tient, ils savent où ils s'en vont et puis action! »
Elle poursuit : « Moi, je vivais ma joie de travailler avec eux, ma chance de travailler avec eux. Suzanne Clément, je regarde des scènes que j'ai faites avec elle, je le voyais quand on jouait ensemble, mais dans les scènes que je vois passer à la télé : tout est là! Les regards, les silences, les soupirs. »
J'apprends beaucoup à les voir travailler.
La comédienne nous raconte d'ailleurs une anecdote amusante concernant ses journées de tournage : « Le matin de ma première journée sur le plateau, c'était une journée de tempête. On a eu 2-3 tempête cette année. La première journée, il est 5 h 30, je sors dans mon tempo pour partir. La charrue passe au même moment et ils ont tout remblayé la neige dans mon entrée. J'étais prête, mon auto fonctionnait et tout. Par chance, il y avait ma petite voisine qui est venue m'aider. Je suis arrivée à l'heure quand même. Puis, ma dernière journée que j'ai faite, c'était le verglas (rires). »
Davantage associée à la comédie, avec une apparition remarquée dans la comédie à sketchs Les détestables, Carmen Sylvestre a quand même quelques rôles plus sérieux à son actif, notamment dans 30 vies et Toute la vie. Elle avoue toutefois avoir parfois été refusée pour des rôles dramatiques, en raison de son association répétée à la comédie.
C'est sûr qu'avec Les détestables, ça a ouvert la porte à la comédie.
« Là, je suis contente, parce que je le disais souvent, je peux jouer autre chose. Je me souviens, un moment donné, j'avais passé une superbe de belle audition, mais en sortant, on m'avait demandé " Carmen, es-tu toujours dans Les détestables?" » Chose certaine, son travail dans STAT vient prouver son remarquable talent à nous émouvoir autant qu'à nous faire sourire.
Elle seconde d'ailleurs : « Avec Gisèle, on dirait que je joins les deux choses que j'aime. Moi, ce que j'aime, j'ai fait un one-woman-show, j'ai écrit des textes. Dans mon écriture, j'aime autant faire rire les gens que les toucher. Avec Gisèle, son gars lui dit un moment donné dans l'émission, c'était une femme pleine de vie, pour qui une histoire n'attendait pas l'autre. Des fois, Gisèle va être de bonne humeur, elle va rire. D'autres fois, elle est plus dramatique. Ça rejoint les deux côtés, il y a les deux pôles. C'est vraiment une chance de jouer ça! Moi, je remercie. Je remercie Marie-Andrée Labbé, je remercie Fabienne Larouche, je remercie la directrice de casting Lucie Robitaille, qui a pensé à moi. »
Que peut-elle nous dire sur ce qui s'en vient? « C'est sûr que ça va faire parler », lance-t-elle. « Même là, ça fait déjà beaucoup parler, parce que c'est un sujet important. Il y a beaucoup de gens qui l'ont vécue l'aide médicale à mourir, par les proches, la famille. Moi, je l'ai vécue, avec mon frère. Il y en a beaucoup qui sont en attente de ça, qui veulent la demander. Avec l'Alzheimer en plus, c'est une autre chose, c'est un autre débat. Ça va faire jaser. »
Une vocation tardive
Carmen Sylvestre nous raconte avoir eu tardivement la vocation pour les arts, elle a qui d'abord pris soin de sa mère malade, a fondé sa famille avant d'ouvrir une garderie en milieu privé . « Je me cherchais un cours et il n'y avait rien qui m'allumait, jusqu'à ce que je vois théâtre et là, quelque chose s'est allumé. Quand j'ai commencé, on peut dire que ç'a été la passion. Je voulais toujours en apprendre plus, je suis encore pareille. »
Dans ce contexte, on peut comprendre que la retraite ne soit même pas une considération dans l'esprit de madame Sylvestre, toujours animée d'un feu sacré pour le jeu : « Ben là, non! Ça ne m'est même pas passé par la tête, je dois dire. Je pense que je suis restée avec ça, le désir d'apprendre. »
Ce sera donc un immense bonheur pour nous de continuer à la voir dans notre petit écran ou ailleurs. Elle nous indique d'ailleurs avoir décroché un nouveau rôle à la télé, sans toutefois pouvoir nous en dire plus pour le moment. On devrait aussi pouvoir la voir sur les planches à l'automne 2025.
L'intrigue de Gisèle Michaud se poursuit cette semaine dans STAT, présentée du lundi au jeudi à 19 h sur ICI Télé. On prépare déjà nos mouchoirs pour la suite.
Un merci tout spécial à Carmen Sylvestre pour sa générosité et sa grande gentillesse!