Comme chaque année, le Bye Bye était attendu de pied ferme par les téléspectateurs québécois.
Si nous avions été charmés par les précédentes éditions, celle-ci nous a davantage laissés de glace. Ceci étant dit, elle renfermait tout de même certaines excellentes idées qui ont permis à la revue de fin d'année de marquer les esprits.
Le sketch de François Legault qui visite le casino avec Pierre Fitzgibbon et mise 700 000 $ sur Northvolt était brillant. Même chose pour la version Guillaume Lemay-Thivierge de l'émission de Marthe Laverdière : « Se planter avec Marthe ».
C'est la première fois que je vois un légume qui se plante lui-même. - Marthe Laverdière
La façon ingénieuse d'aborder la fermeture du Théâtre Gilles Latulippe, soit du point de vue du voisin, qui se fait visiter par le fantôme de l'humoriste qui lui raconte des blagues jusqu'à ce qu'il flanche et annule sa plainte, nous a aussi complètement charmés. Utiliser Survivor Québec et son animateur Patrice Bélanger pour parodier les frasques du premier ministre canadien et son gouvernement s'est aussi avéré profitable.
Bien qu'anecdotique, on a aussi eu un coup de coeur pour ce segment où deux femmes se demandent si elles préfèreraient tomber face à face avec un ours ou un homme dans le bois, une question qui avait fait le tour des réseaux sociaux cette année.
Les chansons du Bye Bye sont souvent de formidables vers d'oreille. Malheureusement, cette année, autant le rigodon d'ouverture que le hip-hop de l'éclipse manquaient de mordant. Ce fut d'ailleurs le cas de plusieurs autres moments de ce Bye Bye oubliable. Un numéro complet consacré à Ricardo Trogi, vraiment? Oui, son film 1995 a connu un grand succès au box-office, mais il fallait avoir le référent pour apprécier cet humour autocentré. Même chose pour la parodie des Armes sur les coupures en télévision. Il y avait certainement des points d'interrogation aux visages de ceux qui n'avaient pas regardé la nouvelle série du lundi soir à TVA.
Les auteurs du Bye Bye se sont aussi permis une parodie des Chefs, mais dans ce cas-ci, il n'était pas nécessaire d'avoir déjà vu la compétition culinaire de Radio-Canada pour apprécier les boutades politiques.
Si l'an passé, le retour de Chambres en ville pour parler de la crise du logement avait été un moment mémorable de la revue de fin d'année, en 2024, la reprise de Watatatow pour aborder le climat toxique à l’école Bedford a été plutôt ratée. Par contre, ramener les gars de Contrat de gars pour parler de masculinisme, c'était parfait (même si les textes auraient pu être davantage cinglants...).
Le segment sur les difficultés de Boeing racontées dans un studio d'enregistrement avec Boom Desjardins n'a pas été une réussite non plus, tout comme ce énième sketch de Bye Bye sur le Troisième lien, intitulé BeetleGen.
Par contre, comme chaque fois, il y avait certainement un petit quelque chose pour tout le monde à se mettre sous la dent avec ce grand divertissement de fin d'année, quoique plus orienté vers la culture québécoise, dans sa forme (beaucoup de parodies), que par les années passées. On aurait bien voulu rire à gorge déployée comme l'an passé, mais ce sont plutôt de petits sourires sympathiques qui ont marqué notre visionnement.