C’est avec un grand sourire et sa proverbiale générosité que Claude Legault a enchaîné les entrevues à la rencontre de presse marquant le lancement de la comédie dramatique À propos d’Antoine, mercredi. L’acteur y prête ses traits à Marc Fenouillard (inspiré du producteur propriétaire de ComediHa!, Sylvain Parent-Bédard), un papa de deux garçons, dont l’un est polyhandicapé. Lisez ici notre critique complète de l’oeuvre, désormais disponible sur Club illico.
Paraissant en pleine forme, Claude Legault vit, selon toute apparence, un retour au travail serein après s’être octroyé une longue pause en 2021, due à un épuisement professionnel. Cet épisode l’a contraint à abandonner la série Cerebrum et son personnage du psychiatre Henri Lacombe, mais l’artiste a amorcé une reprise graduelle de ses activités l’été dernier, avec le tournage d’À propos d’Antoine (dont il nous parlait ici). On l’a aussi vu au Monde à l’envers la semaine dernière, où il a évoqué avec beaucoup de franchise les crises de panique et d’anxiété qui l’ont assailli pendant cette période sombre.
« C’est allé dans des zones vraiment pas le fun. J’ai souffert beaucoup dans les deux dernières années. Des souffrances personnelles », a-t-il dépeint à l’animateur Stéphan Bureau, laissant entendre qu’au plus fort de la crise, il avait du mal à simplement s’habiller et manger.
En ce moment, Claude Legault affirme étudier d’autres projets intéressants, sans stress, et il espère fort une deuxième saison d’À propos d’Antoine, laquelle est déjà en développement, nous confirme Club illico. Il estime toutefois qu’il est encore trop tôt pour tracer le bilan de son année loin des projecteurs et de son retour sous la lumière publique.
« Je pense que, dans deux ans, on pourrait s’en parler », a-t-il réfléchi à voix haute, en entretien avec Showbizz.net. « Dans deux ans, j’aurai plus de recul. Là, je n’en ai pas. Pour l’instant, je me sens vraiment très bien. Mais je n’ai pas réussi à analyser ça encore. Je suis juste content de retravailler, et de retravailler sur des projets qui sont agréables. »
« Je suis vraiment chanceux dans la vie, je suis privilégié. J’ai travaillé pour gagner ma place, mais je me sens privilégié de faire ça. Présentement, les projets s’en viennent, j’étudie des choses pour savoir où je vais aller. J’ai le goût de travailler sur des affaires que je n’ai pas encore faites, avec des réalisateurs ou réalisatrices avec qui je n’ai pas encore travaillé, avec des jeunes de la nouvelle garde. Autant des acteurs et actrices que des réalisateurs. Ils ont leur gang, mais ils vont toujours avoir besoin de gens de 50 et 60 ans! Alors, je suis confiant. »
« Il y a beaucoup de réalisatrices, maintenant; ça, c’est cool! Je n’ai pas eu la chance de tourner avec beaucoup de réalisatrices », a ajouté l’homme à sa liste de fantasmes de carrière.
Claude Legault franchira le 26 mai le cap de la soixantaine. « Je vais traverser le gros 6! », a-t-il lancé avec aplomb. Quand on sait que les changements de dizaines sont parfois générateurs de remises en question, attribue-t-il ses tourments des derniers mois à une possible crise de la soixantaine?
« Je ne crois pas tellement aux crises. Je pense que les crises, tu peux les faire à 32 ans, à 46 ans… Je ne crois pas à ça. Je ne crois pas à l’heure. On calcule les heures et les années, mais le temps tourne, et il y a des peuples qui ne calculent même pas l’âge; on ne sait pas l’âge qu’ils ont, ils ne le savent pas eux-mêmes (rires). On a l’âge de nos artères! Mais, dans notre âge occidental, j’ai 59 ans, bientôt 60. »
Malgré ce qui lui est arrivé, Claude Legault ne compte pas devenir porte-parole d’un organisme de sensibilisation aux troubles anxieux. Mais il ne se « gêne pas pour en parler », martèle-t-il.
« Je n’ai pas plus honte de ça que de m’être cassé une jambe. Si tu savais combien il y en a! Si on prenait tout le monde ici [gens présents au visionnement de presse d’À propos d’Antoine, journalistes, membres de la production, décideurs de Québecor Contenu, etc, NDLR], et on leur ferait passer un scan, il y en aurait un gros tiers qui n’irait pas très bien. Et un autre quart qui n’irait vraiment pas bien! »
« L’époque a été "tough". La pandémie a été vraiment "tough". On est dans une époque polarisée, violente. Et il n’y a pas de soleil, cr*sse, de ce temps-là…! », a conclu le comédien, franc et authentique comme on l’a toujours connu.
Entre autres engagements choisis, Claude Legault a récemment effectué une apparition remarquée au Bye Bye 2022, qu’il a commentée ici.