Vous avez sûrement été nombreux à succomber à la nouvelle proposition de CRAVE, In Memoriam, pendant le long week-end pascal.
Dans cette nouvelle série, quatre frères et soeurs apprennent le décès de leur père, un homme riche et influent dans sa communauté, avec lequel ils n'entretenaient plus de lien depuis des années. Celui-ci s'est toujours montré cruel à leur égard, ce qui a mené au suicide de la mère. Hantée par des secrets et des souvenirs plus que douloureux, la fratrie devra se réunir pour la lecture du testament, qui se fait au manoir familial. C'est là que les enfants apprendront que pour hériter de la fortune colossale de leur père, ils devront prendre part à une série d'épreuves qui pourrait s'avérer franchement douloureuse.
Pour le moment, les deux premiers épisodes sont disponibles sur Crave. Par la suite, un nouvel épisode s’ajoutera sur la plateforme chaque jeudi.
Nous avons eu l'occasion d'en discuter avec l'un des auteurs, Pierre-Marc Drouin (Doute raisonnable), qui s'est montré particulièrement fier, et avec raison, de cette nouvelle création intrigante, qui récolte depuis sa sortie des commentaires élogieux.
« Moi, c'est mon bébé ce projet-là. Je travaille là-dessus depuis trois ans. Ç'a été tellement l'fun, mais complexe à écrire, parce qu'il y a tellement de couches. Chaque scène, il se passe trois affaires en même temps. C'est de la grosse job, mais je suis tellement fier de ce que ça donne, je suis sur un nuage », indique le scénariste, enthousiaste.
Au sujet de l'intrigue prenante qu'il a concoctée avec Pascale Renaud-Hébert, en collaboration avec Jean-Philippe Baril Guérard, il nous dit : « Personne ne va savoir, jusqu'à la toute fin, qui gagne ou ne gagne pas le jeu. Cette famille-là va vraiment être mise à l'épreuve beaucoup beaucoup. On sent une volonté immense de Lucille [Évelyne Brochu] de préserver la famille, de la garder unie. On va finir par comprendre qu'elle a un peu pris le rôle de la mère, en tant qu'aînée de la famille, une fois que la mère s'est suicidée. En parallèle, tu as Mathieu [Éric Bruneau] qui va placer tranquillement ses pions pour éliminer tout le monde du jeu. »
Il ajoute : « Il y a beaucoup de couches grises dans le passé familial, qui fait en sorte qu'ils sont liés pour une raison ou une autre. Par exemple, Mathieu a une soif de vengeance et d'anéantissement totale envers sa famille, mais ça vient de quelque part. »
Évidemment, ce qui frappe l'imaginaire en regardant In Memoriam, ce sont les épreuves auxquelles la fratrie élargie est confrontée, imaginées par un père tortionnaire et mégalomane. Le premier défi en est un qui peut déjà glacer le sang, mais le deuxième, qui figure dans le deuxième épisode, est particulièrement troublant. Il est d'ailleurs difficile de rester immobile sur notre divan en le regardant, tant le malaise est important. Il y est question de cruauté animale.
Évidemment, si vous n'avez pas encore visionné ce deuxième épisode, nous vous invitons à cesser votre lecture maintenant, puisque nous aborderons des détails importants de l'intrigue.
Comme deuxième épreuve, les aspirants à la fortune de Paul-Émile de Léry ont trois minutes pour fusiller un chien, une scène complètement choquante, réalisée avec une tension inégalée par Marie-Claude Blouin et Félix Tétreault. Cette scène survient en toute fin d'épisode, nous laissant sur un suspense haletant.
Pierre-Marc Drouin nous dit : « On était en brainstorm et on tentait de trouver quelles épreuves allaient faire écho aux traumatismes de chacun. Lucille s'est fait accuser d'avoir tué un chien, le père est persuadé jusqu'à sa mort qu'elle l'a fait pour vrai. Qu'est-ce qui pourrait réactiver son traumatisme? Ce serait de le faire à nouveau. Il n'y avait pas vraiment d'autres options que de faire ça, pour réactiver son trauma à elle. »
Pierre-Marc confirme que cette scène a amené une bonne grosse discussion entre les auteurs à l'étape de la création. Ils ont fini par se rallier au fait que, si eux-mêmes éprouvaient un malaise, l'effet serait total sur les téléspectateurs.
Ce qui est cruel, c'est de replonger des enfants dans leurs propres traumatismes. Pour moi, la cruauté n'est pas graphique, elle est émotive.
Il ajoute : « Nous, on espère que les gens vont comprendre, d'une part, que c'est un personnage qui est ignoble qui les pousse à faire ça. Et, de l'autre, qu'ils vont se rappeler que c'est une série de fiction, que tous les pitous sont encore vivants, en santé et très heureux! »
Rassurez-vous, la scène est évoquée plus que montrée, ce qui s'avère un certain soulagement, avouons-le!
Si vous n'avez pas encore succombé à cette formidable proposition de CRAVE, nous vous incitons fortement à le faire! Lisez notre critique ici.
Rappelons que le tournage de la série s'est fait dans l'ancien manoir d'une superstar.