Elle n’en parle pas dans la biographie qu’elle vient de lancer, mais Ginette Reno reviendra sur sa prestation aux noces d’un membre des Hells Angels, dans Ginette - Ma vie, la longue entrevue qu’elle a accordée à Paul Arcand et qui sera diffusée ce dimanche, 16 avril, à TVA. Voyez la bande-annonce au bas de l’article.
L’événement avait fait couler énormément d’encre en août 2000 : deux légendaires chanteurs québécois, Ginette Reno et Jean-Pierre Ferland, avaient accepté de chanter lors du mariage de René Charlebois, bras droit de Maurice « Mom » Boucher, chef des Nomads, chapitre québécois des Hells Angels, à l’église Saint-Joseph-de-Sorel, à Tracy. Désolée d’avoir causé la controverse, Ginette Reno s’était ensuite excusée sincèrement aux Québécois et avait expliqué son geste en disant qu’elle chantait « pour tout le Québec, pour tous ceux qui aiment ce [qu’elle] fait. »
Ce chapitre très médiatisé de la carrière de Madame Reno n’est pas mentionné dans l’ouvrage Ginette, que la vedette coécrit avec l’auteur-compositeur Lambert, et dans lequel elle raconte sa vie de manière très personnelle, relatant son enfance dans un milieu violent, son rapport tortueux avec la nourriture et, par ricochet, avec son poids, ses amours complexes et les débuts de sa fulgurante ascension. Mais la grande Ginette passe aussi trop rapidement, ou pas du tout, sur certains volets de son parcours sur lesquels on aurait pourtant voulu la lire, comme sa collaboration avec son ex-impresario, le regretté René Angélil, expédiée en cinq pages, à la page 223 (sur 320), et les comparaisons avec Céline Dion, traitées en quelques paragraphes (remplis d’amour) quelques lignes plus loin.
En guise de complément au livre, dans Ginette – Ma vie, grand entretien de 90 minutes avec Paul Arcand enregistré le mois dernier au Piano Nobile de la Place des Arts, le chevronné journaliste reviendra donc avec Ginette Reno sur ses tourments, ses excès, ses relations aux hommes, à l’argent, à la spiritualité et à la célébrité. Celle-ci offrira également des morceaux de son nouvel album, C’est tout moi.
Mais l’animateur n’en dévoile pas plus pour l’instant, désireux de conserver son contenu croustillant pour les téléspectateurs dimanche soir. À peine consentira-t-il à dévoiler du bout des lèvres que l’épisode des Hells Angels sera abordé dans la conversation, et à nous glisser quelques indices en riant légèrement, mais c’est tout.
« Sur les plaines, avec Céline [en 2008, NDLR], comment elle, elle se sentait? On a tous vu ces images, mais elle, quand elle était au sommet de l’escalier et qu’elle a vu la foule et les réactions, ce qu’elle raconte sur comment elle se sentait [à ce moment-là], c’est assez émouvant. Et je pense qu’elle a un recul sur les raisons pour lesquelles ses projets à Los Angeles, à New York, à Londres, à Paris, n’ont pas débloqué. Je pense qu’elle a une réponse, qui est le fruit d’une réflexion. Je ne veux pas trop m’avancer, mais il y a eu beaucoup de questions! », indique à Showbizz.net, au téléphone, un Paul Arcand qui a souvent interviewé Ginette Reno au fil des ans, et qui remarque aujourd’hui que la dame de 76 ans, qui a traversé de gros ennuis de santé dans les derniers mois, « paraît un peu plus sereine ». « Je ne suis pas un ami intime, mais c’est un peu l’impression qu’elle donne. »
L’entrevue ne sera pas dans le ton de la confrontation, nous précise l’intervieweur. Non, le bouquin ne dit pas tout, et Paul Arcand n’ira pas chercher aux forceps ce sur quoi Ginette n’a pas voulu s’ouvrir.
« Ça ne sera pas un "hot seat". Ce n’est pas un politicien, c’est quelqu’un qui raconte sa vie. Il y a des choses dont elle ne veut pas parler, et c’est son choix, elle a le droit. Mais, de façon générale, elle n’a pas évité les questions. »
« C’est une entrevue-bilan sur sa vie. Je pense que Ginette est arrivée à un moment, dans sa vie personnelle, où elle a envie de dire aux gens : ''Voici ce qu’est ma vie''. Les bons et les moins bons coups, les périodes difficiles. Même si c’est quelqu’un qui est un livre ouvert, qui s’est beaucoup racontée, je pense qu’elle le fait avec du recul sur des événements personnels et un certain nombre d’événements professionnels », ajoute Paul Arcand, qui voit en Ginette Reno « une diva » dont il encense le talent.
« Quand je dis ça, ce n’est pas péjoratif, au contraire », s’empresse-t-il de préciser. « C’est une travailleuse, capable de répéter une chanson 100 fois. C’est quelqu’un qui a du succès et qui a traversé les époques. Juste ça, en termes professionnels, c’est impressionnant. Et, en raison de ses origines et de sa façon d’être, elle connecte avec les Québécois. Ce n’est pas juste une chanteuse, c’est une personnalité. Il y a des grands qui passent dans l’Histoire, comme Guy Lafleur dans le sport. Ginette Reno, c’est Ginette Reno, pour toutes ces raisons. »
Paul Arcand, lui, espère-t-il mener d’autres tête-à-tête du genre une fois qu’il aura éteint pour de bon son micro du 98,5, l’an prochain (on vous rappelle ici qui lui succédera)?
« Peut-être. Si des opportunités arrivent, tant mieux. J’ai encore une bonne année de radio à faire et quelques projets en parallèle, mais ce sont des expériences intéressantes. Je regarde différents scénarios, différentes idées », avance celui qu’on surnomme le « roi des ondes ».
Et sa biographie à lui, quand pourra-t-on la lire?
« Je ne pense pas que vous allez la lire! », lance Paul Arcand en riant.
L’entrevue de Paul Arcand avec Ginette Reno, Ginette – Ma vie, sera présentée ce dimanche, 16 avril, à 19 h 30, à TVA.