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Radio

Paul Arcand fait le point sur son départ prochain de la radio

Les enfants de la télé, spéciale Luc Dionne

Paul Arcand a causé une petite onde de choc, au début de l’été, en annonçant qu’il quittera le 98,5 FM dans deux ans, au printemps 2024. Bien sûr, son départ n’aura pas lieu avant plusieurs mois, mais le simple fait d’apprendre qu’un tel monstre sacré de la radio éteindra prochainement son micro quotidien en a surpris plusieurs.

L’animateur vedette se montre très humble lorsqu’on lui signale que ses souliers seront grands à chausser pour celui ou celle qui lui succédera. Paul Arcand rappelle aussitôt à notre mémoire les Pierre Pascau, Joël Le Bigot (qui vient de quitter ICI Première après 25 ans aux commandes des avant-midis du week-end, et plus de 50 ans de carrière) et Jacques Proulx qui ont fait office de monuments à ses yeux à lui. Pour le reste, il ne s’enorgueillit pas de son excellente réputation.

« Sérieusement, je ne pense pas beaucoup à ça. C’est une décision que j’ai prise volontairement », nous a-t-il posément expliqué, en marge du visionnement de presse de son éprouvante série documentaire Les collectionneurs d’enfants, qui aboutit sur la plateforme Vrai ce mardi, 18 octobre.

« J’avais une obligation contractuelle, il fallait que je les informe [le 98,5, NDLR]. Et je suis assez lucide pour savoir que, si j’annonce que je quitte dans deux ans, ça va se retrouver dans les médias un mois plus tard! C’est la décision que je voulais prendre, que j’ai prise. Et je réfléchis à l’après. Mais il reste quand même pas mal de temps... »

Qui lui succédera?

Paul Arcand parle de la radio comme d’un « métier [qu’il] aime, [qu’il] a toujours aimé ». Et qui le lui rend bien, aurait-on le goût de renchérir : encore dans les derniers sondages printaniers de Numeris, son rendez-vous journalier ralliait 36% des parts de marché, versus 19% pour ICI Première, son plus proche concurrent.

« Je ne veux pas prendre une retraite. Je ne suis pas tanné de la radio. Je trouve juste que le poids d’une émission de radio quotidienne de quatre heures et demie, ça devient beaucoup... », a-t-il insisté.

Comme pour prouver ses dires, il évoque les textos que son équipe de Puisqu’il faut se lever lui envoie à toute heure du jour pour préparer l’émission du lendemain. Un rythme qui finirait par s’avérer épuisant pour n’importe qui. Imaginez : Paul Arcand se lève aux aurores depuis 32 ans pour informer et divertir les auditeurs. Il pilote notamment les petits matins du 98,5 depuis le lancement de la chaîne, en 2004, ce qui signifie qu’il aura passé 20 ans à cette adresse, après, entre autres, un long passage à CKAC.

« Je ne veux pas arrêter. Je veux juste ralentir un peu », a-t-il ajouté.

Au menu des projets à moyen et long terme de l’homme de 62 ans figure la création de documentaires, un médium qui le branche particulièrement. Arcand lorgne également du côté des balados. Le roi des ondes pourrait-il conserver une tribune, hebdomadaire ou mensuelle, à un rythme moins soutenu?

« Peut-être, mais je ne sais pas trop », a-t-il lancé. « Faire du documentaire, je l’ai toujours fait en parallèle de la radio, et j’adore ça. Pour Les collectionneurs d’enfants, au-delà du sujet, j’ai travaillé avec une équipe extraordinaire, du monde vraiment impliqué, et c’était difficile. Je pourrais développer des documentaires, sans nécessairement les porter moi-même, et peut-être m’investir davantage au niveau du contenu. »

Bref, tout est possible, comprend-on entre les lignes. Et qui serait la meilleure candidature pour prendre le relais de Paul Arcand dans sa chaise importante du 98,5, selon le principal intéressé?

« Je ne sais pas! Comme on dit au Parti québécois, je ne jouerai pas à la belle-mère. Ça, ça appartient aux boss... », a-t-il sagement avancé.

« Il va falloir qu’on se modernise »

Même en cette ère d’éclatement des plateformes, Paul Arcand ne craint pas pour l’avenir de la radio. Il l’a constaté pendant la pandémie : jumelées, ses cotes d’écoute et celles recensées à la même heure, à ICI Première, démontrent « assez clairement » que l’intérêt des gens est toujours là.

« Je connais moins la radio musicale, mais en radio parlée, il y aura toujours un besoin pour du contenu, peu importe la forme. Est-ce que ça sera la radio traditionnelle, la radio numérique, les balados…? La consommation change, mais une chose ne changera jamais : les gens vont chercher du contenu. Si on était anglophones, je serais plus inquiet, parce qu’on se ferait probablement avaler; mais la caractéristique francophone, à la longue, assure une certaine pérennité. Mais il va falloir qu’on se modernise », a analysé le communicateur.

Paul Arcand n’a jamais craint d’exprimer le fond de sa pensée. Encore une fois, après son arrêt à Tout le monde en parle dimanche, il n’a pas caché être demeuré perplexe devant l’entrevue de Lisa Ray, la fille de Tony Accurso, comme il nous l’expliquait ici. Toujours pleine d'autodérision, Josée Boudreault a elle aussi blagué à ce sujet, lundi.

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