Publicité
Spectacles

Americana Light : Comme en road trip sur les routes de sable avec Roch Voisine

Roch Voisine et Americana Light au Casino de Montréal

Après Sylvain Cossette il y a deux semaines, c’était au tour de Roch Voisine d’enchanter le Cabaret du Casino de Montréal, mercredi, lui aussi dans un répertoire de réconfort. Le prétexte de la visite? La tournée Americana Light, qui serpente l’agenda du chanteur depuis plus d’un an et demi et qui nous fait renouer avec un Roch plus country-folk que romantique. Avec une « petite saveur du Sud », image lui-même le principal intéressé.

Americana Light, c’est Roch Voisine sans artillerie lourde, debout ou assis sur son tabouret, grattant sa guitare ou embrassant son harmonica, sobrement accompagné de quatre musiciens (basse, clavier, guitare et pedal steel), une choriste et une sélection de morceaux choisis de sa trilogie d’albums Americana, lancés en 2010 et 2011.

On s’en souvient, Roch y revisitait les classiques américains chouchous des festivals et autres trames sonores de road trips. L’idée, à l’époque, était de sa compagnie de disques en France, rappelle l’enfant chéri des dames pendant le spectacle. Plus d’un demi-million de galettes vendues (et 250 000 billets, et deux Centre Bell remplis, et des guichets fermés des deux côtés de l’Atlantique, et quoi encore!) et un titre, Americana, qui lui colle maintenant à la peau, symbole d’une deuxième partie de carrière plus mature, scindant sans équivoque avec le minois du jeunot Danny Ross de Lance et compte : ça vaut bien une ultime tournée dérivée. Dépouillée, sans artifices, avec des anecdotes, des chansons mille fois fredonnées et le sourire de Roch comme principales épices.

Réarrangées, les cordes mises en valeur, leurs sonorités rustiques amplifiées, les pièces nous donnent véritablement l’impression d’une virée au soleil, cheveux dans le vent, sur les routes ensablées du vaste monde. Envie d’embarquer dans la Jeep de Roch Voisine…?

« "Light", ça veut dire qu’il n’y aura pas de batteur. Ça va être intime, un peu », annonce la vedette dans son bref mot de bienvenue. Mais levez-vous, chantez et dansez quand même, insiste-t-il du même souffle.

Ici, pas d’« Hélène », de « Darlin’ » ou de « Avant de partir ». C’est plutôt la fête des Bob Dylan, Kenny Rogers – même si ce dernier ne figure pas dans le catalogue Americana d’origine –, « On The Road Again », « Take Me Home, Country Roads », « City of New-Orleans » et « Ring of Fire ».

On ouvre avec une « Seven Bridges Road » a capella poussée par tous les artistes de la bande placés en rang d’oignon au-devant de leur perchoir, sitôt suivie d’une « California Dreaming » (seulement supportée de deux guitares) et d’une « Mrs. Robinson » confirmant qu’on tambourinera du doigt en terrain connu toute la soirée.

Des débuts de petits cris sexy saluent « Crazy », de Patsy Cline, occasion pour Roch de s’avancer au rebord de sa scène et de faire du charme aux premières rangées, avec une touche d’humour qu’on croirait presque timide. Il aura beau essayer, notre presque sexagénaire (en mars!) ne perd pas en sex-appeal avec les années, bien au contraire. Il nous fait d’ailleurs remarquer fièrement, une pointe d’orgueil dans la voix, qu’il arbore encore sa barbe, cette barbe élevée au rang de trésor national par certain(E)s, qui avait soulevé les passions à la Fête nationale de 2020, et qui avait ensuite causé d’autres remous pour d’autres raisons. « T’es toujours beau! », lui a lancé mercredi une dame en pâmoison au parterre. Qui serions-nous pour la contredire?

On reconnaît l’immortelle « Suspicious Mind » malgré sa version repensée à la sauce Voisine, lequel, dans un halo lumineux bleu perçant une obscurité presque totale, nous chante ensuite la pomme sur une douce « Always on my Mind », expire à son harmonica aux tournants de « Heart of Gold », rend hommage à Willie Lamothe et son Ranch à Willy avec une très sympathique « Mille après mille » (dont le public scandera le refrain en choeur) et achève d’emballer une foule qui ne tient plus en place sur ses sièges au rappel avec « Pretty Woman » et « Johnny Be Good ».

Avouez que de tels périples aux côtés de Roch Voisine, on en prendrait très, très fréquemment.

L’infatigable Roch Voisine – aussi papa d’une fillette mignonne à croquer et de deux adolescents – a également passé un temps des fêtes en musique dans cette production.

La tournée Americana Light, de Roch Voisine, s’arrête à nouveau au Casino de Montréal ce jeudi 19 et vendredi 20 janvier, puis les 24 et 25 février au Théâtre du Casino de Gatineau. Pour toutes les dates, consultez son site officiel.

Mentionné dans cet article