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Si vous avez trouvé la première saison de L'Empereur difficile, attendez de voir la deuxième

L'empereur, saison 2

Les quatre premiers épisodes de la deuxième saison de L'Empereur ont été déposés sur Crave, juste avant leur diffusion sur Noovo en janvier.

Comme nous n'avons plus beaucoup de nouveaux contenus québécois à nous mettre sous la dent pendant les vacances de Noël, nous avons décidé de nous y attaquer. Évidemment, nous savions que le sujet de la série ne cadrait pas tout à fait avec notre cocooning des Fêtes, mais notre curiosité a pris le dessus sur notre besoin de réconfort.

Nous avions laissé Christian Savard alors qu'il glissait sa main dans le maillot de bain de sa nièce, lors de sa fête de 18 ans. On retrouve l'entrepreneur-prédateur lors de son procès contre Manuela, un an après l'anniversaire de Rosie, soit à l'automne 2016. Si le premier épisode, qui se déroule essentiellement en cour, est choquant, ce n'est rien en comparaison à la suite.

Sans trop vous en révéler, disons que Christian ne s'est pas arrêté à des attouchements inappropriés sur la fille de sa soeur. Celle-ci est, depuis les évènements, complètement dévastée. Après avoir visité l'Europe, elle est revenue chez ses parents, où elle se mutile et emballe son corps dans des vêtements trop amples pour ne pas laisser entrevoir ses formes matures.

Nous sommes témoins de sa détresse et de son processus de réflexion : doit-elle se taire ou faire entendre sa voix? Léa Roy, qui incarne la jeune femme démunie, est criante de vérité. On ressent sa détresse, sa honte et sa rage dans chaque fibre de notre peau. Jean-Philippe Perras, lui, s'avère encore plus solide qu'il l'était la première fois. Impossible de ne pas détester farouchement son personnage. À certains moments, il prend des allures de psychopathe. Son regard transperce l'écran jusqu'à nous faire trembler de peur dans notre salon.

L'ensemble de cette distribution cinq étoiles mérite des éloges. Jade Charbonneau est parfaitement crédible dans le rôle de la maîtresse naïve, obnubilée par l'homme de pouvoir mature qu'est Christian. Madeleine Péloquin se révèle aussi d'une justesse tranchante dans la peau de la soeur du bourreau et mère de la victime. Puis, Noé Lira joue la femme brisée, anéantie par un système de justice malade, avec beaucoup de nuances. Personne ne joue faux, trop ou à moitié.

Il faut dire que les acteurs sont aussi formidables parce qu'ils ont une partition remarquable à jouer. L'autrice Michelle Allen, derrière Fugueuse notamment, livre certains de ses meilleurs textes en carrière. L'émotion nous frappe de façon si brutale que nous avons des réactions physiques. Notre rythme cardiaque augmente à la vue de cet Empereur narcissique et arrogant.

Si des femmes comme Léa Clermont-Dion ont fait avancer les choses en lien avec le processus judiciaire pour les victimes d'actes sexuels avec le documentaire T’as juste à porter plainte, on peut croire que Michelle Allen aura aussi un impact grâce à la fiction. Bravo pour cette prise de parole qui, en plus d'être utile, prouve la grande qualité de notre télé québécoise.

Les quatre premiers épisodes de L'Empereur sont disponibles sur Crave dès maintenant. La série sera présentée sur Noovo les mercredis à 20 h dès le 10 janvier.