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Critique

Plan B, saison 3 : Dans l'air du temps

Images de Plan B, saison 3
Charmé
Notre critique
Anne-Élisabeth Bossé brille de façon magistrale à la tête de ce projet passionnant.

Plan B fait partie des formats les plus ambitieux, intelligents, percutants et originaux que nous ayons créés au Québec dans les 10 dernières années. Pas étonnant que l'international se l'arrache. Les deux premières saisons sont des chefs-d'oeuvre en soi et cette nouvelle mouture ira très probablement rejoindre ses prédécesseurs au tableau des honneurs de KOTV.

Les trois premiers épisodes sont tout aussi fracassants et enlevants que l'avaient été les autres moutures. Cette fois, on s'attaque à un sujet dans l'ère du temps : les féminicides et la violence faite aux femmes. On suit l'histoire de Mylène, une policière de 39 ans qui, après n'avoir pu empêcher le meurtre sordide d'une famille entière, a recours aux services de l'agence Plan B pour corriger le passé. Une fois le drame évité, elle décide de déjouer le destin et d'arrêter d'autres criminels avant qu'ils commettent l'irréparable. Mais, les choses qu'elle a faites pour empêcher l'assassinat reviendront la hanter. Le passé peut être bien sournois, surtout si on s'imagine pouvoir le contrôler.

Anne-Élisabeth Bossé brille de façon magistrale à la tête de ce projet passionnant. La comédienne a pris son rôle au sérieux, notamment en s'entraînant de façon intense afin d'avoir le corps de l'emploi, et ça paraît. Elle est extrêmement crédible sous les traits de cette femme déterminée, empathique, qui veut sauver le monde même si ça signifie se perdre elle-même. Il est fort intéressant de voir un personnage utiliser Plan B pour des visées non personnelles. Jusqu'à maintenant, les voyageurs avaient eu recours à l'agence pour leur propre bénéfice, cette fois, c'est pour protéger l'autre qu'elle est utilisée.

Vincent Leclerc, qui crève l'écran à chacune de ses présences télévisuelles, endosse un rôle difficile, celui d'un homme violent, qui en viendra à commettre l'impensable. Même s'il n'est pas métamorphosé physiquement cette fois, il est méconnaissable tellement il devient habité par son personnage. En plus d'une folie aveugle, l'acteur insuffle à son alter ego une humanité qui nous amène à trouver qu'il fait pitié. Patrick Emmanuel Abellard, qui personnifie le sympathique coéquipier de la protagoniste, est aussi criant de vérité.

La réalisation de Jean-François Asselin, aussi auteur de la série avec Jacques Drolet, est époustouflante. Sa caméra immersive nous fait vivre les situations poignantes de Plan B à un niveau supérieur, presque intime. On est choqué, ému, troublé, attendri par Plan B comme par peu de séries. Elle s'installe dans notre coeur, écorchant au passage nos valeurs et nos préjugés. Ça fait mal, mais c'est nécessaire.

Si le feu vert n'a pas été officiellement donné pour une quatrième saison, on peut s'attendre à ce que le projet aille de l'avant puisque le scénario est déjà écrit. La troisième saison devait mettre en vedette Pier-Luc Funk, mais la pandémie a forcé les scénaristes à rédiger une nouvelle histoire, comme celle déjà composée était impossible à tourner avec les restrictions de l'été dernier. On espère que nous aurons droit à plusieurs autres moutures de Plan B. Comme la distribution et l'intrigue se renouvellent chaque fois, on se lasse bien moins vite.

Les 6 épisodes de la troisième saison de Plan B seront présentés sur les ondes d'ICI Télé dès le 27 octobre à 21 h.

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