Sauvée du naufrage par Prime Vidéo, dont la mission est de proposer davantage de contenu québécois, la série Nuit blanche revit pour une seconde saison, à compter de ce jeudi 2 mai, pour le plaisir des nombreux adeptes qui avaient décrié son annulation. Toujours écrite par Julie Hivon (Alertes) et réalisée par Julien Hurteau, cette seconde mouture nous ramène sur le même territoire, alors que s'entrelacent plus que jamais les secrets, les mensonges, les questionnements et les quêtes.
La trame narrative de la série est toujours proposée avec deux temporalités. D'une part, on visite les années 80, alors que les ambitions de Louise l'amènent à lancer l'entreprise Nocturne en compagnie de sa voisine, Jacinthe. Aidrian, toujours obnubilé par Loulou, fait tout ce qu'il peut pour la propulser vers de nouveaux sommets, quitte à devoir embrasser sa part d'ombre. D'autre part, dans le présent, le meurtre de Louise semble bien résolu, mais les découvertes faites en marge de la première saison amènent les enfants de la famille Hébert vers de nouvelles suspicions inquiétantes, voire des erreurs de jugement. Il semble qu'un meurtrier court toujours. De qui s'agit-il? À cela s'ajoute une troisième temporalité, cette fois dépeinte en noir et blanc, dans laquelle on retrouve la formidable France Castel, alors que sa Louise, peu de temps avant son décès, découvre des informations sur son passé qui viennent tout bousculer.
Voyez la bande-annonce dans l'entête ci-dessus.
Chose certaine, l'autrice Julie Hivon ne s'est pas donné la tâche facile en écrivant cette suite en trois temps, dans laquelle on assiste à une ramification de complots et de mystères. L'intrigue reprend exactement où elle avait été laissée, ne laissant personne en plan. Certes, la trame dans le passé, qui se déroule sur fond du premier référendum sur l'indépendance du Québec, est encore la plus passionnante, alors que l'on redécouvre l'extraordinaire chimie qui anime Rose-Marie Perreault et Nico Racicot.
Personne ne sera dépaysé avec cette suite, qui reprend les mêmes codes visuels et narratifs. Le réalisateur Julien Hurteau enrobe sa création du même lustre que la première saison, voire avec un peu plus de moyens financiers. Le résultat, somptueux, ne rebute jamais et s'avère toujours crédible.
Du côté de l'histoire, il y a bien quelques ficelles qui pendent et quelques intrigues qui nous semblent un peu plus forcées, comme ce foulard lancé au vent qui reviendra certainement hanter certains personnages. Mais ceux qui avaient été conquis par la deuxième saison seront assurément ravis de cette évolution, qui respecte le postulat initial. Dès les deux premiers épisodes, que nous avons eu la chance de voir en primeur, nos soupçons renouvelés se tournent vers l'un des personnages qui étaient très présents dans la première saison. Il sera intéressant de voir où l'autrice nous amène avec ce maelström de possibilités.
Du côté de la distribution, c'est évidemment un bonheur de renouer avec France Castel, qui avait eu bien peu de temps d'antenne dans la première saison, qui tournait toutefois toujours autour de son personnage. Le jeu un peu plus nerveux de Brigitte Lafleur, qui reprend les atours de Valérie Blais dans le rôle de Charlotte Hébert, demandera un certain ajustement aux adeptes. Sinon, c'est toujours un plaisir de retrouver les talentueux Jean-Philippe Perras, Marilyse Bourke, Jean-Moïse Martin, Jean-Nicolas Verreault et Ron Léa, qui nous en font voir de toutes les couleurs.
S'adressant certainement au public de la première heure, Nuit Blanche II s'avère une digne suite, fournie en non-dits et en manigances. Ce n'est peut-être pas parfait, mais c'est terriblement divertissant.
Les 8 épisodes de la deuxième saison sont dès maintenant disponibles sur Prime Vidéo. Ils seront diffusés cet automne à Séries Plus.
La première saison est également offerte en rattrapage sur Prime Vidéo, pour celles et ceux qui auraient manqué le premier bateau.
Voyez nos photos du lancement de la série ci-dessous.