L'une des particularités attrayantes de L'île de l'amour, ce sont les commentaires mordants du narrateur, qui ne se gêne pas pour malmener les participants et leurs discours, souvent stériles.
Lors de la première de la version québécoise de la téléréalité, diffusée ce dimanche sur les ondes de TVA, Mehdi Bousaidan a lancé quelques craques affutées (dont celle citée dans notre critique ici), mais a aussi raté plusieurs belles opportunités.
Les téléspectateurs ont été nombreux à visionner cette entrée en matière, et plusieurs ont déploré son manque de substance. C'est justement là que le narrateur peut sauver la mise. Bien des fans d'Occupation Double avoue que c'est grâce à Jay Du Temple et ses interventions sarcastiques qu'ils ont fini par adhérer au concept, d'abord beaucoup plus sérieux et rigide. De la même façon, on croit que bien des gens pourraient succomber à L'île de l'amour grâce aux moqueries de Mehdi.
Ce dimanche, on a été témoin de plusieurs situations affligeantes qui n'ont pas été dénotées par le narrateur alors qu'en début d'émission, il était omniprésent, sans raison. Ses interventions pourraient être moins nombreuses, mais plus fracassantes. Sa remarque percutante sur le fait que les célibataires applaudissaient indûment l'infidélité passée d'un candidat représente le genre d'ingérences tranchantes que pourrait se permettre plus souvent le narrateur. L'équipe d'auteurs, installée au Mexique, peut oser davantage, croit-on.
Bien sûr, lorsqu'on acquiert un format, comme c'est le cas avec Love Island, on doit respecter certaines balises qui, parfois, empêchent la production de se mouiller autant qu'elle le voudrait. Ce qui n'est pas le cas avec Occupation Double puisque Productions ToRoS détient tous les droits.
On peut quand même espérer que Mehdi trouve le bon ton dans les prochaines semaines, et arrive à rallier un nouveau public, peut-être moins friand des aléas amoureux d'une entrepreneuse en extensions de cils franco-ontarienne de 22 ans et d'une mannequin de Brossard.