Depuis que Bell est devenu acquéreur de Noovo, la chaîne développe de plus en plus de nouvelles fictions, pour notre plus grand bonheur. Après le succès de ses comédies, voilà qu'elle présentait l'automne dernier le drame Virage, librement inspiré de la vie de la patineuse Marianne St-Gelais. Dès lors, on a su que Noovo avait ce qu'il fallait pour affronter ICI Télé et TVA. Avec L'homme qui aimait trop, le réseau confirme sa position. La nouvelle fiction des auteurs de L'heure bleue et Yamaska propose un plongeon déroutant dans le quotidien d'un homme possédant deux familles et une maîtresse.
Marc-Alexandre Moisan partage sa vie entre trois amoureuses. S'il est convaincu de son choix, il s'avère, malgré tout, rongé par les remords et l'anxiété que ses femmes ou ses enfants découvrent le pot aux roses. Il trouve réconfort chez son meilleur ami, un auteur en peine d'amour, qui s'inspire de la vie rocambolesque de Marc-Alexandre pour écrire son prochain roman.
Bien que le récit s'avère, somme toute, plutôt simple, Anne Boyer et Michel d'Astous parviennent à nous captiver suffisamment pour qu'on soit impatient de connaître la suite (et la fin) de l'histoire. Il y a, dans les deux premiers épisodes que nous avons pu voir, quelques problèmes de rythme, mais on en revient toujours, malgré tout, à ce désir puissant de découvrir où tout cela nous mènera. Quand un épisode se termine, on a hâte au suivant. Une curiosité presque malsaine nous habite.
Patrice Godin se révèle parfait sous les traits de ce représentant commercial qui navigue - aussi habilement que possible - entre ses deux vies et sa nouvelle idylle. Il aurait été facile de dépeindre l'infidèle sans trop de nuances, d'en faire un vilain, mais Marc-Alexandre est attachant, bienveillant et, bien évidemment, très charismatique. Même s'il s'adonne à des pratiques peu vénérables, il nous est étrangement sympathique. Le fait que ses gestes soient expliqués à travers une vidéo tournée par son meilleur ami dans le cadre de ses recherches pour son futur bouquin apporte une humanité au personnage qui aurait probablement été bien froid sans cela.
On comprend, à travers un montage parallèle, que l'antihéros sera victime d'un accident de la route et que ses trois femmes se croiseront pour la première fois à l'hôpital. Ces images catapultées au visage du téléspectateur sans grande finesse rappellent un peu la première saison de Yamaska. Peut-être y aurait-il eu une façon plus subtile d'amener le dénouement. À voir si le jeu en vaudra la chandelle.
Quoi qu'il en soit, L'homme qui aimait trop se révèle un divertissement fascinant qui engendrera certainement des discussions animées dans les chaumières. À voir dès le mardi 11 janvier à 20 h sur Noovo.