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Les tops et les flops du Bye Bye 2022 : Une édition en dents de scie

Bye Bye 2022

Alors que Simon-Olivier Fecteau et sa bande nous avaient livré un Bye Bye impeccable au cours des deux dernières années, ils se sont lancés dans l'aventure à nouveau en 2022, mais cette fois, sans l'ami COVID. Oui, pour le Bye Bye (et pour le Bye Bye seulement), la pandémie a été une bonne nouvelle. Elle a donné aux auteurs un sujet qui ralliait 100 % des Québécois, une chose dont la revue de fin d'année ne peut plus jouir en ces temps de contenus multiplateformes et d'omniscience d'internet. Il y avait aussi, bien entendu, plus de gens devant leur téléviseur lors du confinement à la veille du Jour de l'An. Les partys du 31 ayant repris, les cotes d'écoute du Bye Bye en direct en souffriront irrémédiablement.

L'équipe du Bye Bye a-t-elle relevé le défi colossal que cette année moins contagieuse leur léguait? On peut dire essentiellement que oui. Il y a eu de très belles réussites et certains échecs, mais, essentiellement, le Bye Bye 2022 a fait bonne figure.

Parmi les bons coups, on doit parler des parodies des blockbusters de l'année, dont Top Gun : Maverick devenu Top Conne : Sunwing, où Patrick Huard déguisé en Tom Cruise tente d'expliquer à des influenceurs éméchés comment réussir une dangereuse mission, puis Avatar devenu A-vache-tar, faisant référence à ce fait divers à Saint-Sévère où des vaches s'étaient évadées de leur enclos.

Le pastiche de STAT valait aussi le détour. Pierre-Yves Roy-Desmarais était hilarant dans la peau d'un Stéphane Rousseau ayant du mal à jouer autre chose que Stéphane Rousseau lui-même. Guylaine Tremblay a aussi personnifié une convaincante Suzanne Clément. Indéfendable a également eu droit à sa parodie. Léo Macdonald et Marie-Anne Desjardins, ici joués par Sarah-Jeanne Labrosse et Pierre-Yves Roy-Desmarais, préparaient le premier ministre à répondre à des questions « dissiciles » comme « Où sont les études sur le Troisième lien? ».

Les trente et quarantenaires auront été ravis par le retour du classique de François Pérusse « T'aimes pas les Clémentines?! » en « Tu connais pas Véronique Cloutier?! ». Un formidable cadeau de nouvelle année pour les nostalgiques Milléniaux! L'idée que Rogatien conduise Rambo Gauthier dans son taxi pendant le Convoi de la liberté à Ottawa était un flash tout aussi brillant. C'était une façon perspicace d'aborder cet évènement controversé. D'autres sujets délicats ont été approchés avec sagesse, dont le scandale d'Hockey Canada qui a été traité à travers un sketch où une mère se fâche contre le président de l'organisme et son fonds pour couvrir les plaintes d'agressions.

La censure d'un épisode des Filles de Caleb par Netflix nous a donné droit à un autre sketch hilarant où chacune des scènes cultes de la série a été revue avec les valeurs et la mentalité de 2022.

Si certaines idées de ce Bye Bye 2022 étaient mémorables, d'autres ont moins atteints leur cible. Le premier sketch sur la pénurie de main-d'oeuvre, dans le style des Têtes à claque/ Annonce du lait avec Laurent Duvernay-Tardif, laissait à désirer tout comme celui sur la controverse entourant Passeport Canada. À ce compte, la publicité de Mondou a fait un meilleur travail pour rappeler l'évènement gênant du printemps dernier. Prendre Le monde à l'envers de Stephan Bureau comme courroie de transmission pour parler du scandale d'Occupation Double était plutôt futé, mais le segment n'a pas eu l'effet escompté. Notons par contre l'interprétation brillante de Jay Du Temple par Roy-Desmarais. La conférence de presse sur le Tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine n'était pas, non plus, aussi drôle qu'on l'aurait souhaité.

Guylaine Tremblay dans les habits de gala de Guillaume Lemay-Thivierge a fait une apparition en toute fin d'émission pour interrompre les dernières paroles de la Reine avant son trépas. Ce sketch était à moitié réussi, mais on applaudit le montage hyperactif pour illustrer l'incohérence du discours de l'animateur de Chanteurs masqués sur la scène des Gémeaux.

On doit souligner la présence de plusieurs invités au sein de la distribution cette année. Parmi les plus mémorables, on note Louis-José Houde, qui tente de nous vendre les mérites de la Fonderie Horne, Claude Legault dans son indémodable costume de M. Legault, Normand Brathwaite en Grégory Charles, qui accompagne les hymnes inappropriés du premier ministre, et Julie Perreault qui brille de mille feux dans la peau de Johanne Despins de L'épicerie.

Somme toute, on peut dire que le petit nouveau au sein de la distribution officielle, Pierre-Yves Roy-Desmarais, a gagné la palme des imitations cette année. Patrick Huard, aussi recrue, a su prouver sa valeur, tout comme Sarah-Jeanne Labrosse, qui a livré une performance épatante. Ce n'était pas le « meilleur » Bye Bye de tous les temps, mais c'était un effort post-pandémique extrêmement louable, qui contenait des perles.

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