Depuis son arrivée à l'écran cet automne, certains ont embarqué avec entrain dans le téléroman Sorcières tandis que d'autres ont quitté le navire en cours de route, se plaignant d'un rythme trop lent dans la résolution des grands mystères entourant la commune de Sainte-Piété. Il faut dire qu'il s'agit d'un commentaire qui s'est fait fréquent, mais la thématique sectaire, très énigmatique, continue d'intriguer près d'un demi-million de fidèles, au poste chaque lundi.
Les deux auteurs de la série ont d'ailleurs abordé cette critique, lors d'une récente entrevue avec notre équipe. « Je pense que si tout le monde reste en poste jusqu'à l'épisode 18, ça prend son élan jusqu'à l'épisode 26 et les idées pour une saison deux, ce n'est pas ça qui manque! », dit Marie-Josée Ouellet, qui coécrit les épisodes avec Germain Larochelle.
Elle tenait à mettre le public en contexte : « C'est une série avec plusieurs quartiers généraux. Si le public québécois qui est habitué d'écouter des téléromans se penche sur le téléroman, il va se centrer sur un seul quartier... ». L'autrice illustre ses propos en s'attardant aux environnements de séries comme 5e Rang ou L'Échappée, deux exemples dans lesquels l'ensemble de l'oeuvre tourne autour d'une unique localisation.
« Nous, on avait un gros défi avec Sorcières parce que non seulement on a deux temporalités, on a le présent et le passé - des flashbacks de l'envergure de Sorcières, c'est très rare dans les téléromans - et on a trois quartiers généraux ; Sainte-Piété, Montréal et la banlieue », avance l'autrice.
« C'est un grand déploiement logistique et comme il y a beaucoup de personnages du passé, du présent et dans des quartiers généraux différents, si on allait trop vite pour présenter cette constellation de personnages là (...) on ne peut pas garder l'intrigue vivante. Il fallait prendre le temps d'installer ces liens-là, parce que Sorcières, ce n'est pas pour rien que ça a ce rythme, parce que c'est une constellation de personnages qui a beaucoup plus de ramifications qu'on ne le pense. »
Si on ne prend pas bien le temps de présenter les personnages, on va escamoter des choses. Et nous, quand on écrit Sorcières, tout est pensé. Alors s’il y a quelque chose qui vous titille dans un épisode, c'est que ça a une raison. Il n’y a rien qui n'a pas sa raison d'être.
Marie-Josée offre toutefois un sage rappel, alors que beaucoup peinent à n'utiliser qu'un écran à la fois, à la maison : « C'est certain qu'il faut faire une écoute active du 'show'. Je ne veux pas faire ma moralisatrice quand je dis ça, mais si on texte en écoutant Sorcières, ça se peut qu'on manque des éléments importants! »
« On assume que c'est un univers complexe qu'on fait, il fallait prendre le temps de bien le faire. Mais je pense que le rythme qu'on a placé là mettait tout en place pour qu'on mette les moteurs à fond dans la deuxième moitié de saison. Parce qu'il y a des revirements assez majeurs qui s'en viennent. L'espèce d'accalmie qu'on a installée dans le dernier épisode, c'était un peu de reculer de deux pas pour mieux prendre son élan », conclut-elle.
Marie-Josée Ouellet et Germain Larochelle nous ont aussi dévoilé de nombreux indices quant aux quêtes qui occuperont les personnages dans cette seconde moitié de saison. Nous aborderons le tout avec nos lecteurs curieux dans les prochains jours. C'est à suivre!
La série Sorcières est diffusée sur les ondes de TVA et TVA+, les lundis à 21 h.