Julien Lacroix était invité sur le plateau du Monde l'envers. Il s'agissait de sa première entrevue depuis que des allégations d'inconduites sexuelles ont pesé contre lui.
Stéphan Bureau a mis des choses au clair dès le début de l'entrevue, précisant que rien n'était « arrangé avec le gars des vues ». « Tu n'as posé aucune condition, tu n'as aucune idée des questions que je vais te poser », a-t-il lancé pour rassurer les téléspectateurs sceptiques.
L'animateur a lancé la chose avec aplomb en demandant à son invité : « As-tu peur en ce moment? ».
Une première question qui a visiblement été reçue durement par le principal intéressé. « Pas de moi, des circonstances », a ensuite précisé l'interviewé.
« Oui, ça fait partie de pourquoi je suis là », répond l'humoriste. « Je suis tanné d'avoir peur pour ma sécurité, je suis tanné d'avoir peur de parler, je suis tanné d'avoir peur de ne pas faire les bonnes choses. »
Il ajoute : « Tout ça, c'est gros. Ça ne me fait pas plaisir d'être là pour parler encore de ça, ça ne me fait pas plaisir de vivre ça, ça ne me fait pas plaisir de l'imposer à ma famille, à ces filles-là, ça ne me fait pas plaisir. »
Quant à son objectif avec cette entrevue, il indique qu'un retour à « sa vie d'avant » n'est pas une option. « Je pense que c'est impossible », dit-il. Par contre, il dit souhaiter « passer à une prochaine étape autant sur le plan professionnel que personnel ».
Julien Lacroix avoue également avoir eu honte après la publication de l'article du Devoir. « J'avais honte d'être moi-même, j'avais honte de marcher dans la rue, j'avais honte d'avoir blessé des gens. »
Il mentionne tout de même que les journalistes ont été « de mauvaise foi ». « Ils ont fait un travail qui était pour les clics. [Ils ont] fait des amalgames. Il faut être imbéciles pour ne pas être pro mouvement meetoo. [...] Ç'a commencé avec Weinstein qui a violé je ne sais pas combien de femmes et qui est en prison et aujourd'hui, il y a une mode dans les médias à faire des articles comme ça. »
Il se dit également « choyés » que le 98,5 et La Presse se soient repenchés sur son histoire.
L'humoriste en est venu aux larmes lorsque l'animateur lui a demandé comment il avait abordé la chose avec ses jeunes frères. « Ç'a été aussi difficile que ce le sera d'en parler à mon garçon quand il va comprendre », a indiqué le jeune homme, étranglé par l'émotion.
Il a conclu en disant : « C'est beau, on avait soif de sang, on avait soif de noms, on voulait que les têtes roulent, on voulait un spectacle, mais pour beaucoup de gens, dont moi, ce spectacle-là, c'est ma vie. Je participe à cette affaire-là de spectacle, parce que je suis ici. Mais reste que les médias, les gens, on a des questions à se poser par rapport à ça et au après et à ce qu'on veut léguer aux jeunes garçons, en majorité, qui ont peur en ce moment. » La foule a applaudi suite à cette dernière intervention.
Est-ce que Julien Lacroix aura su attirer la sympathie du public avec cette entrevue? C'est en suivant sa carrière d'humoriste qu'on le saura...
À noter que Louis T a partagé en début d'émission son malaise à être sur l'émission avec Julien Lacroix. Voyez ce qu'il a dit ici.
