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Entrevue : Un contre-emploi absolument troublant pour Jean-François Pronovost!

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La troisième saison de Bête noire, écrite par Patrick Lowe et Guillaume Corbeil, a délaissé momentanément le drame psychologique, pour nous entraîner dans le sillage d'un suspense prenant au coeur des bois, après une disparition suspecte d'enfant. Une proposition galvanisante, qui est autant un fantastique divertissement qu'un visionnement important. Lisez nos impressions complètes ici.

Si vous avez vu le cinquième épisode, présenté cette semaine sur les ondes de Séries Plus, vous savez maintenant ce qu'il advient du petit garçon en danger, de son père et de l'implication sordide d'un troisième personnage dans le déroulement de cette affaire inquiétante. Évidemment, si vous n'êtes pas rendus là dans votre écoute, nous vous suggérons de cesser votre lecture maintenant, puisque des détails importants de l'intrigue sont évoqués ci-dessous.

C'est dans ce contexte que le comédien Jean-François Pronovost, un habitué aux rôles de gentils dont celui du bon Passe-Montagne, a décroché un contre-emploi troublant, dont il s'acquitte avec brio sous le regard de la réalisatrice Mariloup Wolfe. En effet, on ne l'avait jamais vu ainsi, mais l'acteur incarne un psychopathe qui se révèle progressivement au fil d'une intrigue soutenue dans cette troisième mouture : il est à glacer le sang! Nous avons souhaité en discuter avec le principal intéressé, qui à l'encontre de son protagoniste, nous a offert un entretien fort sympathique.

Le comédien avoue d'emblée avoir adoré plonger dans cette part d'ombre : « Je suis quand même très geek à la base. J'aime ça écouter Star Wars, les Marvels et tout ça. Puis je l'avais dit en plus avant, quand on se fait demander quel genre de rôle t'aimerais faire : moi, les vilains psychologiques, j'aime ça faire ça! J'en avais fait à l'école de théâtre, puis j'avais trippé faire ça. Je m'étais découvert ce plaisir-là. Il y a beaucoup d'acteurs quand même qui disent ça, jouer des méchants, c'est le fun. Bien, c'est vrai! »

Je me rappelle, à l'audition, Marilou était comme" Mais d'où tu sors ça?"

En l'occurrence, le comédien explique s'être inspiré de film comme Funny Games et The Silence of the Lambs pour plonger dans ce rôle complexe, en plus d'avoir reçu l'aide d'une consultante en psychiatrie sur le plateau.

« D'aller dans ces zones-là, c'est confrontant », nous confie-t-il. «  C'est un monstre. C'est littéralement un monstre. Toutes les scènes avec Marilyn [Castonguay, qui interprète la conjointe, NDLR], la dynamique de la contrôler, d'être toujours à côté d'elle, il a toujours une main dessus, il est un peu comme collant. Il y a quelque chose qui dégouline. Et toutes les scènes où Hugo manipule, la manipule pour essayer d'avoir l'avantage. C'est déroutant, parce qu'il est réellement rassurant, habile.Tu as l'impression qu'il a de l'empathie. Ça, c'était bizarre pour moi de jouer ça. »


Tout à coup, c'est venu un peu s'infiltrer dans ma vie, vu que j'étais dedans. 

Le réel défi fut sans doute de cohabiter pendant un moment avec une personnalité dénuée de réels sentiments pour Jean-François, comme il nous l'explique : « Tu sais, quand on joue un rôle, il y en a qui sont bons pour faire comme "OK, là, je suis moi, et là je suis le personnage". Mais ce personnage-là, on dirait qu'il était tellement fort qu'il s'infiltrait dans ma vie. Tu sais, il y a des bouts ou je faisais "Mon Dieu, quand je fais ça, c'est pour vrai ou c'est pour manipuler?" Ça faisait que je me faisais peur moi-même des bouts. J'ai regardé pour travailler là-dessus, en plus de rencontrer la psychiatre, pour justement aborder l'idée de psychopathe, sociopathe. »

Je peux devenir vraiment obsessif quand je travaille sur un personnage. Puis là, j'ai regardé tellement de vidéos d'entrevues avec des psychopathes qui se font coincer.

Le comédien mentionne d'ailleurs, comme sa scène préférée, celle que vous avez vue cette semaine, alors que la psychiatre Éliane Sirois (Sophie Cadieux) tente de le confronter pour avoir une confession : « Les psychopathes, ils se font pogner, mais ils sont super brillants. Alors la façon dont ils réussissent tout le temps, c'est qu'ils ont raison et ils vont toujours s'en sortir. C'est ça qui se passe dans cette scène-là avec Sophie. Elle flatte pour essayer de faire sortir le vrai visage en lui disant qu'il est intelligent et tout ça. »

Le comédien n'a que des félicitations pour l'équipe de tournage qui a réussi à faire des miracles avec des moyens limités, pour donner vie à cette histoire : « C'était quand même un méchant défi, à la base, sur papier. Énormément de lieux, énormément de personnages, la tornade, etc. Mais ça reste une assise très solide. Ce qui fait que je pense que tout le monde est bon aussi, c'est parce que c'est bien écrit. Patrick Lowe, Guillaume Corbeil ont fait un job incroyable! C'est très intelligent. C'est écrit beaucoup dans les sous-textes, les regards. Ça, si tu ne vas pas chercher les bonnes shots, c'est dur de raconter la bonne histoire. Tout ça, il faut le donner à Mariloup! »

La série se terminera le mercredi 7 mai, sur les ondes de Séries Plus, à 21 h. La finale ne vous laissera pas indemne, c'est à voir!