Depuis qu'il s'est tapi dans le noir, attendant patiemment ses victimes âgées dans le sous-sol de leur bungalow, on frissonne dès qu'on entend la voix caverneuse de Sabri Attalah dans Indéfendable.
Le jeune acteur, diplômé du Conservatoire d'Art dramatique de Montréal en 2021, a réussi à plonger le téléspectateur dans l'horreur d'une invasion de domicile. De notre côté, nous étions, chaque fois, à quelques secondes d'empoigner la télécommande pour avancer ces scènes terrorisantes.
Nous avons eu envie de discuter avec le comédien, qui en est à ses premières expériences au petit écran. À noter que nous avons pu le voir également dans les trois premières semaines de la troisième saison de Doute raisonnable.
L'acteur nous parle d'abord de l'approche envers son personnage, vilain jusqu'au bout des ongles : « Je voulais inclure quelque chose qui était plus de l'ordre de la psychopathie. Je pensais beaucoup au personnage de Patrick Bateman dans Psycho, qui a un peu ce côté-là où, de temps en temps, il est dans une extrême gentillesse, et tombe parfois dans une agressivité brutale. Le réalisateur était partant pour ça. »
Il avait des scènes particulièrement violentes à jouer avec Sylvie Potvin et Gaston Caron. « J'avais peur avant de me présenter sur le plateau. C'était la première fois que je faisais ce genre de cascades avec des comédiens que je n'avais jamais rencontrés auparavant. Ça demande un certain contrôle pour que ce soit crédible, pour que la violence apparaisse à l'écran, mais, en même temps, il fallait s'assurer de la sécurité de tout le monde. »
Il poursuit : « Pour ce genre de série, les chorégraphies sont faites sur place, elles ne sont pas préparées avant, ce qui n'est pas le cas de certains courts métrages sur lesquels j'ai travaillé par exemple. J'étais pas mal stressé en arrivant sur le plateau, mais quand j'ai rencontré les deux acteurs, ça m'a détendu. On s'est vraiment amusé à le faire, on s'est entraidé et tout. »
« Il y a une chimie qui s'est installée directement entre nous », dit-il en parlant de sa complicité avec ses deux covedettes expérimentées. « Entre les scènes, on rigolait beaucoup ce qui fait qu'il s'est installé une détente. »
La scène qui a été la plus marquante pour lui a été celle où son personnage traîne la dame âgée dans la chambre dans laquelle se trouve le coffre-fort. « Le personnage arrive alors au paroxysme de la terreur qu'il impose. Cette scène-là, c'était marquant pour tout le monde sur le plateau. Il fallait que je lance un cri démoniaque. »
Sabri Attalah avoue avoir été agréablement surpris par le climat sur le plateau de cette quotidienne.
« Il n'y avait pas beaucoup de temps pour faire les scènes, c'était rapide, mais il y avait une ambiance de détente, je sentais que tout le monde sur le plateau se respectait. Ça m'a fait plaisir parce que j'ai déjà été sur des plateaux où il y avait une espèce de tension au sein de l'équipe, mais là, tout le monde était très sympa. »
Le passage de Sabri Attalah dans Indéfendable tire à sa fin. « On peut deviner avec ce que nous avons vu dans le dernier épisode qu'on s'en va vers une fin. »
On est dans l'arc de la conclusion. Ce que je peux dire, c'est qu'elle a été marquante à tourner et elle sera marquante à regarder.
Même si l'acteur est souvent choisi pour des rôles de tortionnaires, il espère que sa carrière l'amènera dans d'autres avenues.
« Ce que j'aime le plus faire, ce sont des personnages loufoques et absurdes. Je me suis donc dit que pour mêler les deux, ce que j'aimerais bien faire c'est un policier dans un genre de body movie des années 80, à l'image de Ryan Gosling dans The Nice Guys. »
On lui souhaite de relever tous les défis qu'il désire ces prochaines années! Chose certaine, sa première rencontre avec le public aura été mémorable. Sa voix d'outre-tombe risque de nous hanter encore pendant un moment...