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Entrevue

Des séries télé sur la glace pour Simon Boulerice

Pour Simon Boulerice, les mots n'ont plus de secrets. Il les imagine, les couche sur papier ou les récite devant la caméra ou derrière le micro. Dans l'exploration de divers médiums créatifs, ces dernières années sont fleurissantes pour l'artiste. Il est auteur, comédien et chroniqueur (entre autres) et travaille sans relâche. Avec quelques Gémeaux derrière la cravate, une Zapette d'or et nombreuses récompenses dans divers galas et festivals d'ici et à l'international, le scénariste est adoré du public, qui en redemande encore après Six Degrés (I, II et III), Chouchou, Passe-Partout, Martine à la plage et Géolocaliser l'amour. Mais, malgré le talent, malgré l'approche sympathique et l'adoration des téléspectateurs, Simon Boulerice fait lui aussi face aux pierres d’achoppement de l'industrie.

Il se confiait à ce sujet à Showbizz.net sur le tapis rouge de la première de Révolution en tournée (découvrez nos impressions du spectacle, ici).

« C’est un hiver plus relax que prévu. La télé, c’est compliqué ces temps-ci. J’ai des projets qui n'avançaient pas aussi bien que je le désirais. On dirait que ça m’a fait de la peine au départ d’avoir autant de projets qui ne roulaient pas bien et finalement, je vois plus ça de façon positive présentement. Alors je suis en train de revenir vers le roman depuis à peu près un mois. J’ai eu comme deux-trois déceptions professionnelles qui se sont accumulées et j’ai fait : "bien parfait, je vais écrire des livres à la place". »

Ça allait bien en télé, là ça va moins bien. Ce n’est pas grave, je vais faire autre chose. Je viens de la littérature, alors j’y retournerai. C’est peut-être mon plan pour le futur de louvoyer un peu entre les projets télé et les projets romanesques. 

Cesdits projets, qui sont en jachère, n'avaient pas encore été annoncés. « [Le développement] c’est un peu dans l’ombre, donc ce sont des déceptions que personne ne connaîtra jamais. [...] Des fois, c’est plus laborieux. J’ai l’impression que ça fait longtemps que je suis en développement. C'est le fun, mais je veux que ça existe! Ça fait que les romans vont exister », nargue-t-il, une pointe de déception dans la voix. 

Optimiste, celui qui a publié plus d'une cinquantaine d'ouvrages papier (oui, oui, comme dans 50!) - des romans, des albums jeunesse, des recueils de poésie - en plus d'écrire pour la télé et de se prêter à une large variété d'occupations ne manque heureusement jamais d'inspiration. « Pour vrai, j’ai toujours des idées, c’est très motivant pour moi, me mettre devant mon ordinateur. Je n’ai pas la création douloureuse, des fois ce sont les structures qui peuvent être douloureuses, quand il y a beaucoup beaucoup d’intervenants. »

Cela dit, j’adore la télé pour pouvoir entrer si rapidement dans le cœur des gens, collectivement. J’ai grandi devant la télé. Ce sont mes premiers amours, honnêtement, avant même la littérature, j’ai aimé les histoires par la télé. C’est peut-être juste une forme d'accalmie. 

Simon reconnaît que le domaine souffre et qu'il ne s'agit pas d'une situation isolée. «Les diffuseurs manquent d’argent pour les projets. Ce que je vis, la plupart de scénaristes le vivent présentement. Ça fait que ce n’est pas un cas d’exception ».

« C’est sûr que quand tu écris pour la télé, c’est tout le temps ta priorité. J’aime ça moi être dans l’urgence. J’aime ça, la pression. Dans le roman, il y a moins de pression, mais je peux demander à mes éditeurs de m’en mettre », conclut-il en riant.

Nous sommes impatients de découvrir dans quel univers nous amènera Simon Boulerice dans ses prochaines sorties.

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