Quand François Legault a annoncé qu'il n'y aurait pas de rassemblements possibles au Jour de l'an, nous avons immédiatement pensé à l'équipe du Bye Bye, qui allait probablement avoir ses cotes d'écoute les plus impressionnantes de tous les temps alors que les Québécois seront tous confinés à la maison.
« La vérité, c'est que, personnellement, j'en ai fait de l'insomnie », nous confie le producteur Guillaume Lespérance. « Oui, ça met une pression supplémentaire. C'est une année tellement particulière. On sent que les émotions de tout le monde sont à fleur de peau. »
Bien que l'équipe du Bye Bye se soit cassé la tête afin de trouver le bon angle pour aborder les différents sujets délicats de l'année et ait dû jongler avec des conditions de travail limitatives, cette pandémie aura apporté un aspect positif pour les créateurs. « Nous avons, cette année, des dénominateurs communs. Tout le public a vécu à peu près les mêmes choses au même moment », indique le producteur. « Avec toutes les plateformes numériques, tous les diffuseurs, ce n'est pas comme à l'époque où il y avait une ou deux émissions qui se démarquaient par année et à partir du moment où tu l'imitais, tout le monde avait le référent. Maintenant, les références sont plus difficiles à trouver. Cette année, c'est plus facile de ce côté-là. »
Il faut dire que la COVID s'est récemment invitée sur le plateau du Bye Bye, et pas seulement comme un sujet abordé, mais comme une réalité. Les détails ici. Heureusement, l'équipe a repris les tournages mercredi, mais des impacts se sont fait sentir malgré tout. « On pourrait qualifier ça de mini-catastrophe », mentionne le producteur. « On est obligé d'évacuer deux ou trois sketchs que nous ne tournerons pas, faute de temps en production et en montage. Mais, si tout se passe bien, on devrait terminer nos tournages le 20 décembre, donc on a encore le temps de se retourner de bord. Mais, disons que cet élément supplémentaire, nous n'en avions vraiment pas besoin! »
Chaque année, l'équipe organise des focus groupes afin d'avoir le pouls du public. En 2020, ce sera impossible. « Pour l'instant, on n'a pas de solution. On aurait pu envoyer un lien avec un formulaire dans 80 familles, mais je ne suis pas à l'aise avec ça. On ne voudrait pas que le Bye Bye soit piraté. Ce qui est l'fun du focus groupe, c'est que nous sommes dans la salle, on a tout de suite la réponse, si ça ne rit pas, on sait que ça ne marche pas. »
Deux nouveaux comédiens se sont ajoutés à l'équipe cette année, soit Sarah-Jeanne Labrosse et François Bellefeuille. « C'est toujours le fun d'avoir de nouvelles personnes dans l'équipe parce qu'ils ont un émerveillement face au projet qui nous motive. François et Sarah-Jeanne, se sont des gens qui sont très drôles, c'est payant en comédie. » Guillaume Lespérance nous indique même que François Bellefeuille a écrit lui-même certains sketchs.
L'émission Mammouth, qui sera présentée le 11 décembre prochain, propose une revue de l'année comparable au Bye Bye. Nous avons eu envie d'entendre le producteur Guillaume Lespérance sur cette « compétition » proposée par Télé-Québec. « C'est sûr que d'avoir une revue de l'année trois semaines avant ce n'est pas l'idéal, mais en même temps, ils font un super travail, ils ont une raison d'être, ils s'adressent à un public différent, plus jeune. Il faut vivre avec. C'est sûr que des fois on voit des sketchs sortir et on constate qu'on avait des angles similaires, ça nous oblige à retourner à la planche à dessin. » Il avoue qu'il va écouter l'émission ce vendredi « avec un mélange de bonheur et d'anxiété ». Un premier sketch, qui parodie la série La Casa de Papel, a déjà été dévoilé. Vous pouvez le voir ici.
Ne manquez surtout pas le Bye Bye 2020 le 31 décembre à 23 h. « Tout ce qu'on veut c'est que les gens s'installent devant leurs télés et passent un bon moment. On essaie d'être rassembleurs et drôles, et ça, c'est un méchant défi cette année! »