Depuis la semaine dernière, les téléspectateurs peuvent découvrir la nouvelle offrande de l'autrice Florence Longpré, la magistrale série Empathie, offerte en primeur sur Crave. Dans cette proposition, l'autrice s'intéresse à la maladie mentale sous toutes ses coutures, en s'invitant dans un institut psychiatrique où oeuvre une psychiatre en déroute, qu'elle interprète d'ailleurs avec brio. S'il y a une série à mettre à votre agenda ce printemps, c'est celle-ci. Lisez nos impressions sur Empathie ici.
C'est dans ce contexte souvent poignant, voire dérangeant, que l'on fait la rencontre de patients qui occupent l’institut psychiatrique Mont-Royal. Parmi ceux-ci, on retrouve Carole Moisan interprétée par Brigitte Lafleur, une femme violente et agressive qui est transférée à l'institut afin de recevoir les soins de la psychiatre Suzanne Bien-Aimé. Après avoir commis un geste irréparable, elle refusait jusqu'à maintenant les traitements et les thérapies. Suzanne arrivera à percer son armure de plomb, au détour de scènes bouleversantes qui ne laisseront personne indemne.
Pour incarner la maladie mentale, la comédienne Brigitte Lafleur s'est complètement métamorphosée. Son personnage est malpropre, grossier, irascible et impétueux, un contre-emploi stupéfiant pour la comédienne, qui a bien voulu nous parler de son expérience de tournage.
« On dirait que j'étais rendue là dans ma vie. Ce n'était pas si compliqué. À mon âge, j'étais quand même fière de moi, de ne plus ressentir le besoin d'être cute en tout temps. L'image, ce n'est plus là. Ça m'a vraiment permis de juste penser à l'intériorité de ce personnage-là », nous explique-t-elle.
« Je savais que ce personnage-là n'a jamais pensé à ce qu'elle a l'air de sa vie », poursuit-elle. « J'avais quelqu'un en tête que j'ai connu qui était vraiment comme ça. C'est drôle, parce qu'elle aimait plus les animaux que les humains, cette personne-là. Je suis un peu partie de ça. Moi, ce qui m'a le plus aidée, c'est la maladie. J'ai écouté ce que les gens peuvent entendre. C'est ce qui m'a beaucoup inspirée. Il y a des exemples de ce que les gens schizophrènes ou qui sont en psychose peuvent entendre à longueur de journée, des voix qui ne les quittent presque jamais, ou juste des sons dérangeants. Après ça, il y a des voix qui t'insultent. C'est ça qui arrive. Carole, elle n'est jamais tranquille. Elle est loin dans sa psychose. Il y a certaines psychoses qui sont sporadiques, qui ont des traits, mais elle, c'est tout le temps. »
Au-delà de ça, l'écriture de Florence, tout y est. Je lisais les scènes et je comprenais.

« Après ça, c'est la rencontre avec un metteur en scène fabuleux qui donne toute la liberté du monde. Il est tellement bon, libre lui-même. Il est tellement généreux », nous dit la comédienne à propos du travail réalisé par Guillaume Lonergan sur ce projet. « Il est sensible. Il aime les acteurs. Il aime toute la gang. C'est des conditions extraordinaires de travail. »
Pour ce rôle, la comédienne raconte s'être investie avec tout son coeur, son âme et son énergie, pour arriver au résultat que vous voyez maintenant à l'écran.
J'étais portée par l'amour que j'avais pour mon personnage. On dirait que je ne voulais pas en donner moins jamais.
« Je ne sais pas si je vais ravoir quelque chose d'aussi intense à jouer dans le futur, je ne pense pas », nous dit-elle, encore comblée par ce défi de jeu incroyable.
Dans les deux nouveaux épisodes, disponible sur Crave dès aujourd'hui, vous verrez que l'histoire de Carole Moisan prend un tournant particulièrement dramatique. En ce sens, vous aurez droit à une scène magistrale entre Brigitte Lafleur et Florence Longpré, qui risque de vous bouleverser complètement. Il fut impossible de retenir nos larmes.
« Ce n'est pas un chemin facile », conclut Brigitte Lafleur, que nous remercions pour cette sympathique entrevue.
Produite par Trio Orange en collaboration avec Bell Média, Empathie compte dix épisodes de 60 minutes. Les quatre premiers épisodes sont dorénavant disponibles sur Crave. Les épisodes suivants seront diffusés à raison d'un par semaine.