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Bellefleur sur Crave : Formidable ode à l'amitié

Bellefleur
4.0
Notre critique

Bellefleur se présente comme un écrin de douceur, nous faisant d'autant plus apprécier les amitiés sincères qui jalonnent nos propres vies.

Une véritable perle débarque sur CRAVE ce jeudi, une proposition désarmante qui touche la cible à tous les niveaux. Véritable ode à l'amitié, Bellefleur, une création de Sarah-Maude Beauchesne et son conjoint Nicola Morel, nous permet de suivre un groupe d'ami.e.s, un clan tissé serré dans les bons comme les moins bons moments. Ce n'est que du beau, bien qu'on ose y aborder plusieurs sujets délicats comme le désir de parentalité ou de non-parentalité, la fluidité des genres, la maladie, les grossesses atypiques et plus encore.

Bellefleur place le personnage de Nicolas Bellefleur, un humoriste interprété par Guillaume Laurin, au coeur de son intrigue. Après s'être investi pleinement, pendant quelques années, auprès de sa copine qui a un jeune enfant, celui-ci se retrouve privé de son rôle de beau-père à la suite d’une rupture. Il se réfugie alors dans son patelin natal, chez son frère Maxime, et retrouve ses amis Yann, Minh, Alex, Raphaëlle, Claudie, Marie, Sabrina, Mia et Ariane afin de naviguer avec eux dans cette nouvelle vie où la paternité tant désirée est réfutée. Chacun traverse des écueils, mais ils trouveront dans cette fratrie de coeur l'espace réconfortant pour en discuter et évoluer vers de nouvelles étapes.

Bellefleur se présente comme un écrin de douceur, nous faisant d'autant plus apprécier les amitiés sincères qui jalonnent nos propres vies. La série, qui bat au même rythme que La vie la vie (2001) de Stéphane Bourguignon, présente des scènes du quotidien, comme on en voit tous les jours, baignées dans une atmosphère feutrée d'acceptation, de bienveillance, de respect et d'amour. Ça fait un bien fou!

Gravitent au centre de cette histoire d'amitié des hommes bons, dévoués, qui ont du cœur, comme on n'en voit pas assez dans notre petit écran. Ces hommes existent (du moins, il ne faut pas arrêter d'y croire, même si on ne les trouve pas toujours au premier coup d'oeil) et il fait bon de les voir mis en lumière. En ce sens, le narratif de Sarah-Maude Beauchesne et Nicola Morel fait de la magie pour nous faire tomber sous le charme de ces protagonistes, aussi humains qu'imparfaits. Le scénario, simple en apparence, regorge de dialogues formidables et de moments hautement touchants, qui ne manqueront pas de vous faire verser quelques larmes. C'est un travail d'orfèvrerie de la part des auteurs.

Dans le rôle-titre, Guillaume Laurin trouve un rôle à sa juste mesure, lui permettant de déployer tout son magnétisme. Nous avons ainsi droit à un véritable envoûtement en suivant son personnage dans son deuil de la coparentalité. Difficile de ne pas avoir un certain crush pour ce comédien après avoir vu les premiers épisodes! À ses côtés, des artistes chevronnés évoluent dans un contexte franchement authentique, où l'on peut sentir leur coeur battre à tout moment. Parmi eux, soulignons le brillant travail de Jean Bùi et Marilyn Castonguay, qui sont en tous points bouleversants, et Marc-André Grondin dont le prof d'anglais nul en anglais vous attendrira. Derrière la caméra, Jeanne Leblanc magnifie chacune des émotions avec sa caméra attentive et clémente.

Entre les séances de violence, de suspense et de tragédie que nous procure bien souvent notre télévision québécoise, il fait bon se déposer, avec Bellefleur, dans un univers de tendresse qui agit comme un véritable baume à tous les maux, tout en étant pertinent grâce aux thèmes abordés. Parions que vous aurez l'envie irrépressible de passer un petit coup de fil à vos meilleurs amis après votre visionnement. Et pourquoi pas la saluer, cette amitié avec un grand A, dans ce qu'elle a de plus magistrale!