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Un deuil encore émotif pour la fille de Renée Martel

Renée Martel

Grâce au projet C’est notre histoire, la compilation de relectures qui rend hommage au répertoire de la regrettée Renée Martel dont nous vous parlons ici, Laurence Lebel peut se remettre, doucement, à écouter les chansons de la légende québécoise du country, qu’elle avait le privilège d’appeler « Maman ». Parce que sa douleur est encore vive, quinze mois après le départ de celle-ci.

« Je ne suis pas capable d’écouter les originales, encore, parce que ça me rend trop émotive. C’est encore bien difficile », avoue doucement Laurence Lebel en entrevue avec Showbizz.net.

« L’album, j’aime bien dire que ç’a été ma thérapie. C’est mon processus de deuil. C’est un privilège, de pouvoir vivre un deuil, d’en faire le processus à travers la musique, entourée d’amis. Cet album répare des choses à l’intérieur de moi, me réconcilie avec certains trucs, et me permet d’assurer une suite à la vie de ma mère », confie-t-elle encore.

Laurence Lebel n’a pas non plus vu le spectacle Contre vents et marées, que Paul Daraîche devait à l’origine offrir en duo avec sa vieille amie Renée Martel, et qu’il partage finalement avec d’autres personnalités féminines. Le souvenir de Madame Martel est toutefois bien présent tout au long du concert, comme nous vous le racontons ici.

« J’ai encore beaucoup de difficulté à entendre les autres chanter ma mère en spectacle. L’émotion est quand même vive, surtout avec Paul, parce que leur relation était tellement unique. Je n’ai pas encore la force d’aller voir Paul sur scène. »

Les plus âgés se souviendront d’avoir aperçu la binette d’une toute petite Laurence dans des magazines ou lors d’activités publiques, auprès de sa célèbre mère. La pochette du disque C’est notre histoire est d’ailleurs une photo de la fillette tenant la main de l’auteure de ses jours (dont il fait bon revoir le sourire lumineux) sur fond de plage et de ciel bleuté immaculé. Mais la notoriété de Renée Martel, sa descendance de deux enfants, Laurence et un garçon plus âgé, Dominique, n’en a pas souffert.

« Je ne l’ai pas vraiment réalisé, jusqu’à ce que je sois proche de l’adolescence », dépeint Laurence. « Pour moi, il y avait la chanteuse et la femme publique, et ma mère à la maison. Elle était assez bonne pour diviser les deux, et pour elle, ç’a toujours été important que les enfants ne soient pas trop mis de l’avant dans sa vie professionnelle. Il y a eu quelques articles, à l’occasion, sur nous quand on était enfants, mais ça n’a jamais été un objectif ou une priorité. Ç’a fait en sorte qu’en grandissant, oui, j’étais consciente de qui était ma mère et de ce que son nom amenait comme héritage – et n’importe quel ado tente de se définir par lui-même et d’avoir un recul d’avec ses parents, et je suis aussi passée par là –, mais avec le temps, quand tu reconnais l’oeuvre, surtout dans le milieu dans lequel je travaille, l’un n’allait pas sans l’autre. »

La passion de la musique coule dans les veines de la famille Martel, de grand-papa Marcel à petite-fille Laurence. Celle-ci n’a jamais eu envie de chanter, elle ne s’en trouve ni le talent ni l’intérêt, mais à 17 ans, elle était disquaire dans un HMV, et n’a jamais cessé ensuite d’être « focus », dit-elle, à découvrir de nouveaux artistes et nouvelles sonorités et à aller les applaudir en spectacle. Dans les 15 dernières années, elle travaillait dans les coulisses du milieu à accompagner des artistes québécois émergents et de la scène locale dans le développement de leur carrière, notamment comme gérante d’Alexe Gaudreault ou du musicien électro Super Plage, ou comme productrice. Or, maintenant que le « bébé » C’est notre histoire, qu’elle bichonne depuis un an, vit au grand jour, elle a aujourd’hui le goût de tenter d’autres avenues pour aller voir si elle y est, échaudée par la précarité et les conditions souvent difficiles de l’industrie.

« C’est un milieu qui est magnifique, mais c’est un milieu de passion. À un moment, quand la passion nous quitte ou s’affaiblit, je crois qu’il est important d’aller se recueillir ailleurs pour ne pas s’y perdre », conclut Laurence, qui rêve pour l’heure « de tranquillité et de douceur ». « On verra ce que ça amène! »

L’album C’est notre histoire est disponible dès maintenant en formats CD, vinyle et numérique.

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