Mélanie Maynard songe sérieusement à abandonner définitivement les réseaux sociaux et compte réellement, comme elle l’a indiqué à ses abonnés mardi, porter plainte à la police pour certaines insultes reçues de la part d’individus malveillants.
Showbizz.net s’est entretenu avec Mélanie mercredi matin, lors du visionnement de presse d’Un gars, une fille (auquel elle participait à titre de chroniqueuse culturelle pour les besoins de son émission de radio matinale, On part ça d’même!, à WKND 99,5). Cette dernière est revenue sur la tempête des derniers jours avec énormément d’aplomb.
La nouvelle animatrice de Sucré Salé a eu le courage, lundi, de dénoncer publiquement un message haineux à caractère sexuel reçu d’un internaute, accompagné d’une photo dégradante. La publication de Mélanie a ensuite été supprimée par Instagram, a raconté cette dernière, en raison de son « langage inapproprié ». « Heureuse de savoir que le grand Méta sait intervenir au bon moment! », a ironisé Mélanie dans un mot adressé à sa communauté, en annonçant néanmoins son intention de porter plainte à la police pour les invectives et la photo non sollicitée.
Sans surprise, Mélanie Maynard nous a révélé avoir reçu d’innombrables demandes d’entrevues depuis le début de la semaine.
« Ça confirme l’adage qu’on est plus intéressant avec un pénis! », a-t-elle badiné d’un ton doux-amer, en éclatant quand même de rire.
Mais ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle. Mélanie avance en avoir « vraiment ras le bol » de ces communications méchantes et gratuites, avec lesquelles doivent composer à peu près toutes les vedettes québécoises.
« Ça s’est transformé en espèce de prise de parole et de position que j’ai toujours eu, mais il y avait peut-être quelque chose d’audacieux ou d’inconscient à le faire publiquement », a-t-elle réfléchi à voix haute. « Je me suis fait censurer par les réseaux sociaux, mais ma réflexion continue, à savoir si je vais, ou non, quitter les réseaux sociaux. »
Devant le visage étonné de la journaliste, la coanimatrice des Enfants de la télé a poursuivi, en réitérant être « vraiment écoeurée ». Depuis 2020, Mélanie Maynard animait à WKND et prend place, depuis l’automne, aux côtés d’André Robitaille aux Enfants de la télé. Jusqu’ici, ces deux projets lui amenaient surtout des échanges cordiaux et amicaux avec les adeptes des deux émissions. Mais l’annonce de son retour à la barre d’un rendez-vous populaire à grande écoute, en l’occurrence Sucré Salé, a réveillé le fiel chez certains « trolls » (harceleurs) malveillants. Curieuse comme n’importe qui, Mélanie Maynard a souvent le réflexe d’aller lire les commentaires à son sujet sur les plateformes, mais les propos qui y sont tenus dépassent souvent les limites du bon goût et du savoir-vivre.
« La violence des propos est assez déroutante. Je me suis promis, pendant "Sucré Salé" de ne pas aller voir ce qui est écrit. Ça va être difficile... »
Mélanie Maynard était en attente de parler à quelqu’un au Service de Police de la Ville de Montréal lorsqu’elle a partagé, mardi, sa décision de porter plainte pour stopper les envois de son interlocuteur hostile. « Finalement, mon attente s’est résumée à une attente qui ne termine pas », a-t-elle précisé. Mais ce n’est que partie remise, et de quelques heures seulement, jure-t-elle.
« Ça sera fait. Faut que j’aille au poste de police. Il faut faire la démarche. Je dois y aller en personne. »
Elle tient mordicus à aller au bout de ce processus de dénonciation devant les autorités.
« J’ai reçu plein d’autres témoignages de femmes qui ont été en contact avec cet homme, et même pas seulement virtuellement. Toutes les autres femmes m’ont écrit : "Il est dans mon entourage, je pensais que j’étais toute seule". Et, pour ça, pour elles, je vais le faire. »
Le harcèlement en ligne envers les artistes semble être devenu un véritable fléau. Sébastien Delorme a récemment traversé un sombre épisode, qui a pris des proportions démesurées. Guylaine Tremblay a exprimé sa lassitude devant les commentaires négatifs sur son physique et celui de toutes les femmes. Christine Morency vient d’évoquer les remarques grossophobes qu’elle doit souvent affronter. Fabien Cloutier s’était déjà vidé le coeur à ce propos dans un gala. Et plusieurs autres se sont également ouverts sur la question depuis quelques années.
En ce sens, une offensive solidaire serait-elle possible pour, à tout le moins, conscientiser les gens à cette tare de la cyberviolence? Les personnalités pourraient-elles s’unir afin de passer un message clair? Pour l’instant, Mélanie Maynard use des moyens à sa disposition.
« J’ai partagé la pétition de Léa Clermont-Dion contre le cyberharcèlement [qui appelle le gouvernement Trudeau à légiférer contre les violences misogynes en ligne, NDLR]. »
« Ce n’est pas mon premier cas de cyberharcèlement, mais c’est un problème qui devient de plus en plus lourd. Je pense qu’il y a quelque chose à faire au-dessus de nous. Parce que ce n’est pas vrai que ça se règle en bloquant. Parce que la violence existait avant qu’on puisse bloquer. »