Publicité
Entrevue

Geneviève Brouillette s’ouvre sur un deuil difficile

Visionnement de la série Imparfaite

Geneviève Brouillette avait toujours cru qu’elle aurait des enfants. À ses yeux, la maternité était acquise. Elle ne s’était jamais exprimée en termes de « si » elle devenait mère un jour. La question était plutôt de savoir « quand » elle le deviendrait.

Tant et si bien qu’au tournant des années 2010, lorsqu’elle a cessé de prendre la pilule contraceptive six mois après avoir rencontré son amoureux, Frédéric Desrosiers (qui est commandant pour Air Canada), la comédienne a tout de suite avisé son agent de dégager son agenda et d’informer les producteurs de ses indisponibilités à venir. C’était à l’époque où elle jouait dans Mauvais karma et s’apprêtait à tourner dans la série Apparences, de l’auteur Serge Boucher. Son agent, prudent, lui a conseillé d’attendre d’être enceinte avant de chambouler ses plans.

Et puis… Rien. Geneviève Brouillette n’est jamais tombée enceinte comme elle l’espérait et le prévoyait tant. Un deuil qui fut pour elle difficile, mais dont elle se dit complètement remise, et sur lequel elle revient avec beaucoup de sincérité et d’émotion dans la série documentaire Imparfaite, de Julie Bélanger, disponible sur la plateforme Vrai. Jusqu’ici, l’actrice avait parlé publiquement de sa situation à quelques reprises, notamment à la défunte émission Format familial, à Télé-Québec, où elle avait fait une « montée de lait » sur le sujet.

« Et c’est l’affaire qui m’a le plus fait recevoir de messages de femmes sur Facebook, qui me disaient : "Enfin, quelqu’un en parle, quelqu’un comprend!". Je savais donc que je ferais œuvre utile en en parlant », confie Geneviève en entrevue avec Showbizz.net.

Cette dernière et son conjoint ont suivi le parcours de bien des couples désireux de fonder une famille : essais naturels pendant une longue période, stimulation médicale des hormones, insémination artificielle (dépôt clinique de spermatozoïdes de l’homme dans l’utérus de la femme), fécondation in vitro (prélèvement d’ovules, fécondation, puis dépôt d’embryons dans le ventre de la femme)… Après cet ultime traitement de fertilité et trois ans de tentatives infructueuses, les tourtereaux ont décidé de rendre les armes.

« C’était trop difficile, je ne pouvais pas continuer. Ç’a l’air très simple, vu de l’extérieur; on se fait dire que, si on n’est pas capables, on aura juste à aller faire de la fécondation in vitro et que ça va marcher. Mais ce n’est pas vrai! Il y a très peu de femmes qui font de la fécondation in vitro et pour qui ça fonctionne. Je pense qu’il faut démystifier tout ça et l’expliquer, parce que ce n’est pas un chemin facile. »

« Ça m’a vraiment soulagée de tirer la plogue là-dessus. Parce que c’était rendu fou! Ça prenait trop de place dans notre vie, dans notre couple. À un moment donné, tu es en train de gâcher ta vie pour essayer de t’en créer une meilleure. Alors, on se dit qu’on va prendre ce qu’on a et que ça va être correct », continue Geneviève Brouillette.

Aujourd’hui, à 53 ans, Geneviève Brouillette est sereine et ne se formalise plus tellement des minis malaises engendrés par l’aveu de sa non-maternité dans les réceptions avec des étrangers. Depuis 15 ans, son homme et elle se font de « beaux soupers » chaque soir, voyagent ensemble et « aiment beaucoup trop » – elle le crie sans gêne – leur chien, une Bernedoodle de deux ans et demi répondant au joli nom de Folie.

« Il y a plein d’avantages à ne pas avoir d’enfants », concède-t-elle. « La vie est bien plus facile! On pense plus à nous, on a moins de sacrifices à faire pour les autres. Mes amis qui ont des enfants s’inquiètent tout le temps, peu importe l’âge des enfants; même s’ils ont 25 ou 30 ans, les parents s’inquiètent encore. Moi, je ne vis pas ça. On est plus libres. »

Quel conseil Geneviève Brouillette aimerait donner aux femmes qui subissent ce même revers du destin, de devoir dire adieu au rêve de donner la vie?

« D’être très bienveillantes et douces avec elles-mêmes. D’écouter "Imparfaite", parce que je trouve que la psychologue, dans l’épisode [Lory Zéphyr, spécialisée en santé maternelle, NDLR] dit des choses vraiment intéressantes! De se donner le temps de vivre notre peine. »

« Il y a des vies belles, remplies, intéressantes et signifiantes à vivre même sans enfant. On ne contrôle pas tout, dans la vie, et c’est une leçon qui nous le rappelle », conclut sagement celle qu’on retrouvera sous peu dans la nouvelle série La candidate, sur ICI Tou.tv Extra, et qui reprendra éventuellement les tournages de 5e rang.

Mentionné dans cet article