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Entrevue

Du cinéma, un mal de mer en Europe et un chat capricieux pour Virginie Fortin

Virginie Fortin

Avec un énorme pincement au coeur, Virginie Fortin ratera ce lundi, 21 novembre, la grande première montréalaise du film 23 décembre, où elle incarne l’un des rôles principaux aux côtés de talents aguerris comme Guylaine Tremblay, Michel Barrette, Catherine Brunet, Stéphane Rousseau, François Arnaud et Christine Beaulieu. L’humoriste et comédienne s’en confie à Showbizz.net, et la déception s’entend dans chaque vibration du haut-parleur de l’appareil téléphonique :

« Je manque tout ça! Ça me tue! C’est mon premier film… C’est un film de Noël… Ça me brise le coeur, de manquer toute la tournée promotionnelle et les premières de mon premier film de Noël! Mais je vais faire des Zoom avec un sapin de Noël en backdrop. C’est quand même un heureux problème... »

Joyeuse déception, car si Virginie Fortin loupe le tapis rouge et les mondanités de la Place des Arts à quelques jours de la sortie en salle de 23 décembre, c’est parce qu’elle vient de s’envoler pour l’Europe, offrir pendant trois semaines des représentations de son plus récent spectacle, Mes sentiments. L’artiste galérera sur une bonne partie du Vieux Continent en cette fin novembre, s’arrêtant à Paris (au Théâtre La Nouvelle Seine, d’une centaine de places, sis sur une péniche tanguant sur la Seine, où Virginie doit surmonter son mal de mer pour s’y produire!), Bordeaux, Lyon, en Suisse, à Genève, Lausanne, Montreux, Bordeaux et Bruxelles, avant de revenir poursuivre sa tournée Mes sentiments au Québec.

Depuis environ cinq ans, depuis les premiers contacts noués avec des collègues comiques français au festival ComediHa, Virginie Fortin se plait à aller taquiner l’Europe à quelques reprises pendant l’année, là où l’humour alternatif et féministe a le vent dans les voiles dans un certain circuit de salles. Auparavant, elle était allée tester trois fois le festival multidisciplinaire Fringe, à Édimbourg, en Écosse. La brunette n’élabore aucun plan de domination mondial et ne prévoit nullement quitter le Québec à long terme, mais les saucettes outre-mer comblent ses côtés curieux et touche-à-tout.

« Ç’a une certaine importance pour moi, parce que j’ai du plaisir à y aller et des gens me font confiance là-bas, mais ce n’est pas à tout prix non plus », nuance-t-elle. « J’ai toujours été du genre, quand une porte s’ouvre, à aller voir dedans si ça me tente, mais je ne veux pas défoncer les portes à tout prix. La porte de l’Europe est ouverte; je l’explore en ce moment, j’ai encore du plaisir. C’est une expérience qui est arrivée naturellement, comme Édimbourg. Ce sont des petits défis qui me gardent en vie par rapport à mon métier! »

Vous pouvez lire ici notre critique de Mes sentiments, son deuxième spectacle solo, que Virginie Fortin considère encore plus abouti que son premier, Du bruit dans le cosmos (lancé en 2018), qui était déjà excellent. La captation de Du bruit dans le cosmos est d’ailleurs maintenant disponible pour visionnement sur ICI Tou.tv.

Un rêve d’enfance

Heureusement, en ce qui concerne 23 décembre, Virginie Fortin a pu participer aux activités de promotion tenues à Québec en début de semaine dernière, et elle paraît ce mois-ci en une du Elle Québec avec deux de ses consœurs actrices. Voyez ici la magnifique photo du magazine actuellement en kiosque.

Dans le long métrage signé India Desjardins et réalisé par Miryam Bouchard (Mon cirque à moi, Lignes de fuite), dont le titre à lui seul évoque le pétillant des bulles de champagne des réveillons des fêtes, celle qui s’impose de plus en plus comme comédienne incarne Elsa Lévesque, une autrice de livres jeunesse affectionnant son célibat… mais chez qui son ami d’enfance David (Sacha Charles) génère quelques papillons dans le bedon. Toute ressemblance avec India Desjardins, créatrice du personnage, dont le profil a longtemps ressemblé à celui d’Elsa, n’est peut-être pas fortuite…

« C’est librement inspiré, mais pas tout à fait! Je pense qu’India ne voudrait pas que je dise que c’est elle, parce que ce n’est pas tout à fait elle! », mentionne Virginie en ricanant.

Cette dernière s’emballe de voir les mandats de jeu se multiplier à son agenda. Les vannes se sont ouvertes avec la comédie dramatique Trop (en 2017), et depuis, les rôles abondent, dans Cerebrum, Pour toi Flora (un premier drame pour elle) et, maintenant, 23 décembre...



« Ç’a toujours été un désir. Si tu parlais à la Virginie Fortin enfant, elle te dirait qu’elle voulait être comédienne », raconte Virginie. « C’était ce que je voulais faire, dans la vie. Après mes années au Cégep Marie-Victorin en théâtre, j’avais fait mes auditions pour les écoles de théâtre, et j’avais été refusée partout. Je suis donc allée à l’Université McGill et je faisais de l’impro "on the side", ce qui m’a menée à essayer le "stand up" et à participer à "En route vers mon premier gala Juste pour rire" [concours qu’elle a remporté en 2013, NDLR]. »

« La série "Trop" a ramené la possibilité de réaliser mon rêve de comédienne. Il y a eu les sketchs avec "SNL Québec" [dont elle a fait partie de la troupe de comédiens "maison" en 2014-2015, NDLR], puis, tranquillement, la fiction. Aujourd’hui, je suis tellement contente que les deux puissent coexister! J’adore la scène et l’humour, mais je trouve aussi tellement touchant de faire partie d’une équipe de gens qui travaillent sur un même projet : quelqu’un qui écrit, une autre personne qui met le tout en images, des acteurs qui s’appliquent à bien rendre les mots de l’auteur ou l’autrice… De pouvoir vivre les deux métiers en parallèle m’évite de me tanner de l’un ou de l’autre, surtout que je me tanne vite des affaires, dans la vie! »

Un chat... un peu diva!

Quand elle n’est pas sur un plateau de tournage, en répétitions pour le Club Soly, entre deux avions pour des prestations à l’étranger ou en train d’écrire ses prochains numéros, Virginie Fortin boucle ses emplettes au Marché Jean-Talon, marche, court et se branche à Netflix. « J’ai eu le temps de vivre la vie confortable d’un humain à l’automne, et j’ai pris l’été de congé », note-t-elle.

Elle évoque aussi la possibilité de rénover sa cuisine prochainement… et se dédie à combler les moindres caprices de Jean-Paul, son chat de presque 3 ans devenu célèbre via les réseaux sociaux. Un minet à l’esprit libre qui se permet des escapades hors de son domicile, qui se rebelle déjà comme un ado et « qui démolit » les décorations de Noël, déplore sa « maman ».

« Veux-tu faire une entrevue avec lui direct? », badine cette dernière, presque sérieuse. « Je pense que mon chat se fait plus reconnaître que moi! L’autre jour, je débarque de mon vélo devant chez moi, et une fille se dirige droit vers nous pour le flatter, trop heureuse de rencontrer Jean-Paul… S’il savait qu’il est aussi connu, il deviendrait une peste! Il est vraiment trop chou... »

Pour connaître toutes les dates au Québec de la tournée Mes sentiments, de Virginie Fortin, on consulte son site web, ici. Le film 23 décembre prendra l’affiche au cinéma ce vendredi, 25 novembre.

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