Après avoir offert un concert au Centre Bell de Montréal cette semaine, le chanteur français Patrick Bruel s'est présenté au Centre Vidéotron de Québec ce samedi pour célébrer 30 ans d'amour avec le Québec. Que pouvait-on s'attendre de cette soirée en demi-teinte, alors que des spectatrices avaient tenté vainement depuis quelques semaines de se faire rembourser leurs billets, dans la foulée des allégations d'inconduite sexuelle qui pèsent contre le chanteur?
Au départ, on nous avait promis un spectacle ponctué de nombreuses surprises, pour le chanteur et son public. Il n'en fut rien. Évidemment, personne n'allait venir payer un hommage à l'artiste dans ces circonstances incertaines. Ainsi, c'est un concert purement Bruel qui a été livré aux spectateurs. Ce soir, chacun a dû se poser la question « puis-je aimer quand même, malgré les doutes? ». La réponse fut majoritairement positive, puisqu'on a offert au chanteur un accueil digne de ce nom, faisant fi des actualités récentes.
L'ambiance était véritablement à la fête dès son arrivée sur les planches, sur le coup de 20 h. Sur une immense scène surplombée d'écrans géants, l'idole a lancé le bal avec « Comment ça va pour vous », prenant au passage des nouvelles de ses adeptes. Le concert durerait plus de deux heures, sans véritable temps mort. Mais il aura fallu attendre à la cinquième chanson, l'incontournable « Qui a le droit », avant de vivre de véritables retrouvailles, chaleureuses et senties, sur fond de marée lumineuse. La foule est devenue chorale et le résultat était superbe. Une ovation généreuse suivait, pendant laquelle on a senti l'interprète ému, voire un brin soulagé. Après, la fête pouvait continuer.
Au programme, on retrouvait les moments marquants d'une carrière fructueuse de trois décennies. On ne pouvait bien sûr passer à côté des classiques qui ont joué en boucle dans les radios francophones du monde entier, comme « J'te l'dis quand même », « Place des grands hommes » et « Casser la voix ». Mais Patrick Bruel avait aussi choisi plusieurs titres évocateurs qui sont passés un peu plus sous le radar. C'est une rencontre rythmée, réglée au quart de tour, qui a été proposée, oscillant entre ballades et hits rock. Évidemment, le chanteur est resté coi sur la récente controverse, se contentant de remercier sincèrement son public pour sa présence et sa fidélité. Sur « Mon amant de St-Jean », tous ont valsé à deux, alors que le temps s'est figé pour quelques minutes dans l'amphithéâtre. Plus tard, on a eu droit à un hymne à la paix à trois voix, avec Mory Hatem de La voix et le chanteur israélien Idan Raichel, sur le titre « Pourquoi ne pas y croire ». Beau.
Il y a une véritable histoire d'amour entre Patrick Bruel et son public de Québec. Il en a fait la preuve en 2015, sous une pluie battante, au Festival d'été de Québec puis, encore ce soir au Centre Vidéotron de Québec, devant plus de 11 000 adeptes contentés, une salle comble. Il faut bien l'avouer, il est en effet difficile de ne pas aimer cet artiste sur scène, tant il est charismatique et ultra talentueux. Pour le reste, il faudra bien en juger plus tard, lorsque toutes les cartes auront été mises sur table.
Voici la liste des chansons interprétées par Patrick Bruel ce samedi soir à Québec :
- Comment ça va pour vous?
- Alors regarde
- Tout recommencer
- Dors
- Qui a le droit
- Pas eu le temp
- Louise
- J'te l'dis quand même
- J'ai croisé ton fils
- Rue Mouffetard
- Place des grands homme
- Est-ce que tu danseras avec moi...
- La fille de l'aéroport
- Elle m'regardait comme ça
- Marre de cette nana-là
- Mon amant de Saint-Jean
- On se plaît
- She's Gone
- L'amour est un fantôme
- Héros
- Pourquoi ne pas y croire
- Au Café des Délices
- Stand Up
Rappel :
- Casser la voix
- Avec le temps
- À tout à l'heure