C'était ce jeudi soir qu'était diffusée la nouvelle émission de Véronique Cloutier, Zénith.
Comme il n'y avait pas de possibilité de revoir l'émission sur une autre plateforme ou en rediffusion, on s'imagine que les cotes d'écoute en direct étaient au rendez-vous.
D'abord, il faut dire qu'on apprécie toujours voir apparaître sur nos écrans un concept original, surtout en variétés. Évidemment, quand on dit compétition musicale animée par Véronique Cloutier, il est difficile de ne pas penser à La fureur. Mais, Zénith s'approche davantage d'un Les dieux de la danse ou Le match des étoiles que du succès du Véro du début des années 2000.
La notion de communauté, d'équipe, de complicité, est moins présente ici que dans La fureur. C'est peut-être d'ailleurs un aspect décevant : on ne se sent pas investi dans Zénith. On vote pour la meilleure performance de semaine en semaine, donc pour des gens différents. Peut-être que, dans les prochaines étapes de la compétition, on sera plus engagé dans le processus, mais pour l'instant on est plutôt détaché.
De plus, le fait que les règlements soient aussi compliqués (consultez-les ici) en a certainement découragé plus d'un. Il y a énormément de subtilités et il est difficile de tout saisir du premier coup. Par contre, il n'est pas nécessaire de tout comprendre pour apprécier les performances, heureusement. Dès le premier épisode, on réalise qu'il y a un souci majeur avec le pointage. Chaque numéro doit être évalué par les représentants des générations sur 25 points. Le problème évident, c'est que le public n'ose pas descendre sous la barre des 20 points. Ainsi, les artistes obtiennent presque toujours 21 ou 22. Donc, pas beaucoup de surprises lors du dévoilement et des notes très similaires. L'opinion du public vient équilibrer un peu la chose en fin de cours, mais pas assez pour avoir des écarts dignes de mention entre les concurrents. Les égalités risquent d'être courante à Zénith.
Les numéros présentés par les artistes s'avèrent, par contre, intéressants. En ce soir de première, nous avons eu droit à un Jean-François Breau en apesanteur, une Lunou dans un costume incroyable, une performance vocale exceptionnelle de Johanne Blouin et une chorégraphie épatante de Jason Roy Léveillée. En ce sens, les invités semblent avoir les moyens de leurs ambitions. Par contre, on se demande jusqu'où pourra aller l'originalité des numéros? Arrivera-t-on rapidement à la limite de ce qui est réalisable, et étonnant?
Le décor, ample et opulent, de Zénith doit recevoir des hommages. Tout en noir, il transpire la classe et la noblesse. On a aussi constaté qu'il était malléable, mais on a bien hâte de voir comment il pourra se transformer au gré des aspirations (espérons-le, toujours de plus en plus élevées) des artistes invités. Véronique Cloutier a l'habitude du direct, elle mène son bateau avec la confiance inébranlable d'un capitaine en pleine tempête. Même si c'était la grande première ce jeudi soir, on avait l'impression que le concept était bien maîtrisé par tout le monde.
Il y a plusieurs petites choses qui clochent avec le paquebot Zénith, mais nous sommes loin du naufrage. On a confiance que les prochaines semaines sauront nous convaincre de l'efficacité de ce concept original. C'est un départ doux, mais prometteur.