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Violence conjugale : Laurence Jalbert offre une entrevue bouleversante à Tout le monde en parle

Laurence Jalbert à Tout le monde en parle.

Laurence Jalbert était de passage sur le plateau de Tout le monde en parle, ce dimanche 25 avril, quelques jours après avoir révélé qu’elle avait été victime de violence conjugale par son ex-conjoint pendant plus d’une décennie.

La chanteuse a offert une autre entrevue bouleversante à Guy A. Lepage, au cours de laquelle elle est revenue plus en détail sur ce qui lui avait été infligé durant toutes ces années.

« Ça fait quelques années que je ne suis plus avec cette personne-là, mais les séquelles, la douleur, tout ce que j’ai sous la peau [...] Je savais que j’avais vécu ça, mais le phénomène de dédoublement de personnalité, en psychologie, ton cerveau, des fois, il ne peut plus supporter la douleur, il ne peut plus supporter les cris, les insultes, et il se protège », a-t-elle expliqué d’emblée.

« Pendant des années, j’avançais, je travaillais, je sentais que je n’étais plus la même personne. Je sentais qu’il fallait que je me force pour sourire, pour prendre la poignée de porte pour aller donner un show et me présenter devant le monde. Je jouais un rôle 24 heures sur 24, même avec mes propres enfants. »

Laurence Jalbert a poursuivi en expliquant qu’elle avait pris pleinement conscience que quelque chose n’allait pas, et que ce n’était pas lié à son travail et à sa fatigue, lorsqu'est survenue la pandémie.

Et c’est pour cette raison qu’elle a décidé de prendre le téléphone, il y a un mois et demi, et contacter l'organisme SOS Violence conjugale (qu’elle a louangé pour la bienveillance et la gentillesse des intervenants), pour entreprendre ce long processus de guérison et tenter de redevenir celle qu’elle était.

« Je vais guérir, je vous le promets. »

La principale intéressée a aussi expliqué que l’actuelle campagne de sensibilisation du Gouvernement du Québec en ce qui a trait à la violence conjugale avait été un élément déclencheur pour elle. Des publicités dans lesquelles elle s’était reconnue : « C’est moi qui étais avec cette personne-là. »

« C’était de la cruauté mentale et de la violence psychologique. C’est un pervers narcissique à l’extrême. Et le problème avec ces troubles de personnalité là, c’est que jamais ils ne vont aller se faire soigner, parce que leur cerveau ne fonctionne pas comme les autres », a-t-elle déclaré.

« Dix ans de ma vie où j’ai pleuré chaque jour, et je mettais mon masque et mes cuillères au congélateur [...] Quand ça partait en vrille, c’était un film d’horreur, un délire de méchanceté. C’est une drill qui passe, et il joue dans ta tête, et je n’en pouvais plus. »

Laurence Jalbert s’est ensuite ouverte sur les idées suicidaires qui l’ont suivie pendant longtemps, expliquant qu’elle n’avait pas encore été en mesure de laisser entrer quelqu’un dans sa vie.

« Je suis incapable de faire confiance à qui que ce soit, moi la première. J’ai peur de tout, je doute de tout [...] Les séquelles de ça, c’est complètement fou », a-t-elle confié.

« J’ai 61 ans. Je ne veux pas finir ma vie dans cet état-là. Il n’en est pas question. Je veux guérir. J’ai une famille extraordinaire, j’ai des petits-enfants extraordinaires. Je vais tout faire pour ne pas qu’ils vivent ça [...] On ne vient pas au monde violent [...] C’est quelque chose qui est semé chaque jour. Si tu l’arroses constamment durant toute ton enfance, qu’est-ce que tu penses qui va arriver? »

Questionnée à savoir si elle avait peur des représailles de son ex-conjoint, Laurence Jalbert a également répondu en toute lucidité : « J’ai une avocate qui m’aide à me guider dans ce que je peux dire et ne pas dire. Je n’aime pas ça. Je mets mon système d’alarme, je ne sais pas ce qui peut arriver, mais je sais qu’il faut que je le fasse ».