Le Gala Artis est un évènement très populaire auprès des Québécois. L'annonce de son annulation en a donc déçu plusieurs, à commencer par son coanimateur, Jean-Philippe Dion. Par contre, ce dernier a vite relevé ses manches et a décidé de monter un grand spectacle afin de rendre hommage aux travailleurs de la santé et des services essentiels, pour occuper la case horaire du gala de TVA.
Jean-Philippe Dion et son équipe nous ont offert une émission au-delà de ce que nous avaient proposé, quelques semaines plus tôt, les Américains, puis les Canadiens. Déjà, l'idée de tourner en studio plutôt que chacun chez soi a considérablement augmenté la qualité du rendu. On a beau avoir la meilleure volonté du monde, quand on n'a qu'un téléphone cellulaire ou un ordinateur comme caméra et micro, on obtient le résultat quelconque qu'on s'imagine.
Évidemment, monter ce spectacle a dû être extrêmement compliqué. Il fallait respecter les règles de distanciations sociales autant pour les artistes que pour les techniciens et les musiciens. À l'écran, tout semblait parfait. Même que c'était à peine étrange de voir les chanteurs et animateurs ainsi distanciés : sommes-nous déjà habitués à ce nouveau mode de vie?
Parmi les moments musicaux forts de la soirée, on doit absolument parler de cette chanson originale de Ginette Reno, qui a ouvert le bal de façon splendide. Écoutez la pièce inspirante ici. Les trois vedettes de Passe-Partout ont aussi chanté la comptine « Brosse brosse brosse » entrecoupée par le message de François Legault concernant l'immunité de la fée des dents. Adorable! La performance des Soeurs Boulay, installée chacune de leur côté de la rue, nous a touchés par sa douceur. On a aussi beaucoup aimé la prestation de Koriass devant le Château Frontenac et celle de la formation SOMMM qui a fait danser les finissants dans leur tenue de bal. L'intervention de Gilles Vigneault, 91 ans, mérite aussi d'être soulignée.
Outre la musique, l'émission proposait de nombreux segments touchants, divertissants et édifiants afin de saluer le travail des intervenants de première ligne. D'abord, il faut souligner que l'idée de demander à Nicolas Laliberté, le coup de coeur de la plus récente saison de L'amour est dans le pré, d'être la voix des agriculteurs, était fantastique. Le conte de Simon Boulerice, lu par des artistes chouchous à leurs enfants, fait aussi partie des belles trouvailles de cette émission spéciale.
Une chance qu'on s'a s'est terminé avec une interprétation extrêmement touchante de la pièce titre mettant en scène tous les artistes ayant participé à la soirée en plus de Jean-Pierre Ferland et Céline Dion. « À vous regarder aller, je n'ai jamais été aussi fière d'être Québécoise », a lancé la diva pour introduire la performance. Il s'agit là d'une apparition bien plus mémorable que celle qu'elle avait faite chez les Canadiens.
Jean-Philippe Dion et son équipe ont réussi leur pari; on peut même dire qu'ils ont dépassé nos attentes. Bien joué!