Voilà un documentaire qui ravivera bien des souvenirs chez les adolescentes des années 1990 aujourd’hui quadragénaires… et les autres. La fabuleuse histoire des BB sera bientôt racontée dans une rétrospective télévisée, à partir des confidences d’Alain Lapointe, claviériste, guitariste, bassiste et seul membre toujours vivant du populaire groupe québécois, qui a causé la folie et généré plusieurs évanouissements chez les jeunes femmes à l’époque de sa gloire.
Émission spéciale unique ou série documentaire en trois épisodes ou plus, le format du projet n’est pas encore arrêté officiellement, a expliqué à Showbizz.net Danika Fleury, vice-présidente de la boîte L-A be (Let Artists Be), qui chapeaute le projet. Le diffuseur n’est pas confirmé non plus.
Or, chez L-A be (une maison de disque et de production, propriétaire d’un studio d’enregistrement et de la salle Le Ministère, à Montréal), on compte bien dévoiler le résultat en 2023. L’annonce concorde d’ailleurs avec le triste cinquième anniversaire du décès de Patrick Bourgeois, bien-aimé chanteur du trio, qui nous quittait le 26 novembre 2017 des suites d’un cancer.
Évidemment, le document sera truffé d’images d’archives, dont certaines provenant de collections personnelles de l’entourage des membres des BB, encore jamais diffusées. L’essentiel du tournage avec Alain Lapointe est complété. Il ne reste que quelques jours de production à boucler, et l’équipe devra ensuite s’atteler à la libération des droits des extraits vidéo, audio et autres.
« Les BB, c’est une époque qui n’existe plus, qui n’existera peut-être plus jamais. Chez L-A be, on ne vendra jamais, de toute notre vie, le nombre de copies que les BB ont vendu! Les BB, c’étaient des beaux gars, ç’a été une frénésie qui est rare, maintenant, avec un nombre incommensurable de produits dérivés, des affiches, des parfums », s’est remémoré Danika Fleury.
D’autres histoires à raconter
Grande admiratrice des BB depuis toujours, Danika Fleury est non seulement à l’origine du documentaire en préparation, mais a aussi instigué le très bel ouvrage La folle aventure des BB, paru le mois dernier aux Éditions Québec Amérique. C’est elle qui a créé les premiers contacts avec le milieu littéraire, puis orchestré la rencontre entre Alain et la romancière Nathalie Roy, qui est l’auteure du bouquin. Nous avons d’ailleurs discuté avec Alain Lapointe à ce sujet; lisez ses confidences remplies de nostalgie ici.
Pour le livre, Alain Lapointe a accordé à Nathalie Roy plus de 15 heures d’entrevues. Ces riches entretiens ont été filmés.
« On est partis de ça pour faire un documentaire sur Alain et sa vie avec les BB », a précisé Danika Fleury, en spécifiant que l’oeuvre en construction est en chantier depuis un an et demi.
« Patrick est mort, puis quand François (Jean) est décédé [en 2020, NDLR], j’ai tout de suite pensé à Alain. Il devenait le seul à pouvoir raconter ses souvenirs de tournée, avec ses "chums", et il fallait qu’il les raconte. Alain était toujours celui qui était le moins à l’avant-plan, comparativement aux deux autres, il était un peu plus ténébreux et effacé, et il fallait qu’il puisse s’exprimer enfin », a dépeint la productrice.
« Pour le documentaire, on a beaucoup plus d’histoires qu’il y en a dans le livre, et Alain en a encore plus à raconter! », a ajouté cette dernière en riant.
Sans Ludovick Bourgeois
Ludovick Bourgeois, fils de Patrick Bourgeois, qui lançait au début octobre son troisième album, Rêveur, fait incidemment partie de l’écurie d’artistes de L-A be. Mais le jeune chanteur n’est aucunement impliqué dans le projet de documentaire sur les BB et la carrière de son défunt papa et sa bande, a tenu à préciser Danika Fleury.
« C’est complètement différent pour moi. On ne l’a pas mêlé au documentaire, volontairement. Ludovick a son parcours à lui, sa propre expérience, sa voix, son répertoire. C’est sûr que, dans ses concerts, il fait des chansons des BB par choix et les gens réagissent fort chaque fois, mais pour moi, Ludovick, c’est un talent brut, c’est autre chose complètement. Il est là pour les vraies raisons, pas parce qu’il est "l’enfant de". Il a sa propre personnalité et son propre marché. »