Les premières minutes de la nouvelle comédie Survivre à ses enfants sont particulièrement évocatrices. Dans cette scène classique, un père se lève à l'aube pour préparer le déjeuner de son fils, et l’accompagner à sa pratique de hockey.
Mais alors qu’il est sur le point de franchir le pas de la porte, ce dernier fait malencontreusement tomber sa tasse de café qu’il avait préalablement remplie en quatrième vitesse.
« Je ne survivrai pas », lance alors le principal intéressé en regardant le carburant de tous les parents de jeunes enfants, étendu sur le sol
La série de l’auteur Jean-François Léger, qui avait notamment contribué à l’écriture de la série Les Parent, se tient loin de la tendance actuelle des « parents à boutte » pour dresser un portrait plus sensé - et étonnamment constructif - de tout ce qu’implique la vie de famille en 2021. Le tout enrobé, bien évidemment, d’une bonne dose d’humour.
Père de quatre enfants, l’auteur est passé à travers les expériences qui parsèment son récit, les abordant par l’entremise de trois couples qui se réunissent périodiquement pour partager les hauts et les bas de leur vie de famille.
Les principaux personnages sont d’ailleurs campés par une distribution des plus efficaces et attachantes, composée de Mélissa Désormeaux-Poulin, Mani Soleymanlou, Catherine Bérubé, Mickaël Gouin et Anna Beaupré Moulounda.
Le sujet de la famille demeure évidemment le moteur d’un nombre incalculable de séries télé, aussi bien comiques que dramatiques. Pour se démarquer, Léger a d’abord su miser sur le rythme, soutenu par un montage efficace, des gags visuels rapides, et des dialogues précis.
La réalisation très vivante de Louise Archambault (Catastrophe, La galère, Trop) contribue aussi grandement à cimenter le tout, en plus de permettre au public de trouver rapidement ses repères dans la dynamique unissant ces parents et leurs progénitures, avec lesquels viennent toujours de nombreux défis.
Le public cible se reconnaîtra ainsi continuellement dans les moindres situations évoquées à l'écran, de la gestion du temps et du budget aux caprices, en passant par les devoirs faits par les parents, la recherche d’intimité, le sentiment de ne pas être à la hauteur, le coffre de la voiture qui se remplit très vite pour le moindre déplacement, la culpabilité injustifiée, etc.
Les parents de Survivre à ses enfants ne sont pas sans défauts ni travers, mais demeurent dévoués et bien intentionnés. Comme plusieurs, ils remettent constamment en question leurs moindres décisions, car le monde dans lequel nous évoluons est devenu particulièrement exigeant à leur égard. La pression de la performance et les fausses compétitions entre parents n’ont fait qu’augmenter l’anxiété de tout un chacun.
Fondamentalement, la série s'impose aussi comme un hommage senti - et taquin - à tous ceux et celles qui font de leur mieux tous les jours pour assurer le bonheur de leurs progénitures, et veiller à leur bon développement (avec tout ce que cela implique en termes de petites frustrations et de moments de découragement). Et surtout, il s'agit d'un rappel étonnamment réconfortant qu’au bout du compte, nous sommes tous dans le même bateau.
La première saison de Survivre à ses enfants est composée de 13 épisodes de 30 minutes, lesquels seront disponibles à compter du mardi 22 juin, sur ICI Tou.tv Extra.