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Si vous avez aimé Euphoria, vous voudrez découvrir FEM (Critique)

Visionnement de presse de FEM
Notre critique

Témoignant de la série en avant-première, la fille du directeur des contenus Unis TV Jérôme Hellio, âgée de 18 ans, était la première à soulever la comparaison : « Papa, il faut que tous mes amis voient ça, on dirait Euphoria, avec dix fois moins de budget ». Cette anecdote que nous racontait Jérôme à propos de FEM, la nouvelle série d'Unis TV, est plutôt cocasse (bon, il faut savoir faire preuve d'autodérision et de réalisme), mais on en comprend tout de suite la référence, en visionnant les premiers épisodes.

Si les histoires de FEM et du grand succès de Netflix n'ont rien à voir, les expériences qu'elles offrent aux téléspectateurs en les plongeant dans un univers électrisant, décomplexé et authentique sont, quant à elles, belles et bien comparables. Tant par sa signature visuelle éclectique que par sa trame musicale, qui raconte parfois plus puissamment l'émotion que peuvent le faire les mots, cette œuvre a le même hypnotisme qu'une production hollywoodienne à grand budget.

FEM, c'est dix épisodes qui racontent la quête identitaire de Zav (Lennikim), un jeune qui rêve d’une carrière en musique. Il fait la rencontre d'une nouvelle arrivée dans le quartier, Nathalie (Émily Bégin) qui revient s'installer à Lanak, la communauté franco-ontarienne où elle a grandi. Cette dernière, plutôt aigrie et rabat-joie, est bien connue du voisinage, parce qu'elle a goûté à la gloire et au succès, même si ce ne fut que d'une très courte durée. Bien malgré elle, elle se retrouve à mentorer Zav, lorsqu'il auditionne pour le conservatoire de musique. À la recherche de sa voix, de son identité, de ses envies et de ses aspirations, le jeune est confronté à lui-même. Hypersensible et timide, il fait face à ses peurs et apprend à s'accepter et à s'aimer. Ses explorations et questionnements mènent aussi à des répercussions sur sa mère, Kim (Marie-Soleil Dion), son père, Patrice (Danny Gilmore), sa sœur aînée (Willia Ferland-Tanguay) et son cercle d'amis. S'ajoutent aussi des personnages joués par Ellicyane Paradis, Robin L'Houmeau, Thomas Boonen, Chantal Fontaine, Luis Oliva et plusieurs autres visages aimés du public.

On ne peut passer sous silence le fait que cette distribution soit atypique. Il s'agit d'un premier rôle principal pour Lennikim et d'une première fois en fiction télé pour Émily Bégin, qu'on connaît comme chanteuse, animatrice et dans des comédies musicales. Mais il n'aurait pu y avoir meilleurs profils qu'eux deux pour interpréter Zav et Nathalie. C'est aussi très rare qu'on retrouve Marie Soleil Dion dans du dramatique et on dirait pourtant que son texte était écrit pour elle. La production a définitivement pris des risques, mais c'est exactement pour cette raison qu'on peut crier mission accomplie et que l'on prédit un bel avenir à cette proposition.

Au cœur des sujets qu'elle explore, l'histoire aborde la transidentité et la communauté LGBTQ d'une façon très humaine et rassembleuse. Les thèmes se font saillants, sans être moralisateurs pour autant. C'est même dans un certain nihilisme que l'esprit de la fiction s'installe. C'est parfois déroutant pour les téléspectateurs, mais ce qu'elle porte est pourtant un regard réaliste sur l'adolescence moderne et les mouvements qui l'habitent.

D'une part égale de noirceur et de lumière, l'écoute reste charmante par ses dialogues accrocheurs. Dans un ton souvent humoristique et décontracté, les échanges nous font aisément décrocher un sourire et la dynamique familiale, même si parfois complexe, tend à dédramatiser les scènes. Le gros de l'émotion, on la vit avec le personnage de Zav et avec la musique. Mention spéciale à la trame sonore enivrante, composée spécifiquement pour la série par Emmanuel Alias et Camille Poliquin (connue sous le nom de Kroy de Milk & Bone), que les adeptes d'electro-pop voudront télécharger d’emblée après avoir visionné les épisodes.

D'une vingtaine de minutes chacun, les dix volets de la série seront disponibles sur demande ce vendredi 16 février, directement sur le site de TV5Unis. Réel levier invitant à la discussion, à nos yeux, les « Gen Z » se retrouveront autant que leurs parents dans cette intense quête vers soi et sa place dans le monde.

Voyez les artistes présents sur le tapis rouge du visionnement de presse dans la galerie ci-bas.