La série Toute la vie, dont les 24 premiers épisodes nous a été présentés la saison dernière, a pris les Québécois par le coeur. Au fil du temps, on s'est attaché aux jeunes femmes enceintes qui y vivaient des réalités complexes. Alors qu'on parle beaucoup depuis quelques semaines du retour de plusieurs de nos séries préférées en ces temps de crise, nous avons peu entendu parler de Toute la vie, écrite par Danielle Trottier. Nous avons pu nous entretenir avec la principale intéressée, quant à la suite du projet.
Celle-ci se fait encourageante et positive, bien qu'aucune date de retour sur le plateau n'ait été déterminée : « Je peux te confirmer que je n'ai jamais arrêté de travailler. Je suis en train d'écrire ma saison comme je le ferais dans une autre circonstance. Ce que je peux te dire aussi, plusieurs fois par semaine je parle avec Fabienne Larouche et Michel Trudeau d'Aetios et ce qu'on veut nous, c'est d'avoir la meilleure série possible. On se tient prêt à démarrer. »
Elle ajoute : « Chaque jour, les choses changent. Nous sommes très attentifs à tout ce qui se passe et dès qu'on va sentir qu'il y a une possibilité de retourner en tournage, on va aller de l'avant. On ne peut pas se permettre de perdre un interprète. On attend le meilleur moment pour que nos interprètes puissent livrer la meilleure saison possible. On n'a pas de date, mais on espère vraiment qu'au cours du mois de juillet, on puisse le faire. Le téléspectateur québécois, il est extrêmement attaché à ses séries. Mais on veut lui donner la meilleure histoire possible. On va être prêt! Dès qu'on a le sentiment que personne n'est en danger, en particulier les interprètes, les équipes de tournage et la réalisation, on va être prêt. On veut que ça marche! »
Alors que plusieurs auteurs ont dû apporter des changements à leurs scénarios pour permettre une suite dans les circonstances, Danielle Trottier estime que son matériel était déjà en quelque sorte adapté : « Moi j'ai une série qui est facile à adapter, parce que quand tu accouches, le médecin est masqué, les infirmiers sont masqués. On est dans un milieu aseptisé. Comme j'écris une série qui est surtout dans l'intime, mes jeunes filles il faut apprendre à les connaître une par une. Dans l'école, c'est plus compliqué à tourner. Mais quand on apprend à les connaître - Christophe avec l'élève, Tina avec un parent - cette série-là a toujours eu plus de scènes à deux personnages, contrairement à Unité 9. Toute la vie se prête bien à ça. Christophe, dans son rôle de psychoéducateur, ne prend pas les élèves dans ses bras. Je ne suis pas dans les embrassades, dans le collé serré. Il y a naturellement une distanciation dans le début de la série. »
Plus optimiste que jamais, l'auteure explique que personne ne va aller de l'avant avec un produit de qualité moindre, mais que ce n'est qu'une question de temps et de patience : « C'est une question de temps. Moi qui suis une personne impatiente dans la vie, je suis obligée de développer ma patience et je veux protéger nos acquis. On a beaucoup entendu dans les derniers temps « soyez imaginatifs », bien on l'est imaginatif! Ce qu'il faut apprendre, c'est protéger ce qu'on a de très bon et ne pas aller en dessous de ça, parce qu'on serait trop pressé d'y aller. »
Elle conclut avec des paroles remplies d'espoir : « Tous les auteurs, tous les producteurs, tous les acteurs, tout le monde qui fait de la télé, ils se disent qu'ils veulent en faire encore, mais avec de la qualité. Comment y arriver? C'est le défi. On veut que ça marche et on veut que ce soit bon. C'est une question de patience, mais on va y arriver, c'est sûr. »
Rappelons que la saison s'est terminée sur plusieurs moments dramatiques, dont l'accouchement compliqué d'Anaïs. Revoyez des images ci-dessous. Nous aurons l'occasion de vous parler de l'intrigue de la suite dans un autre article cette semaine.