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René Richard Cyr s'exprime sur le choix de rôles limité avec lequel il a dû composer

Lancement de la série C'est comme ça que je t'aime

René Richard Cyr prenait part à l’édition d’Histoires de coming out diffusée ce lundi 5 juillet, et le comédien et metteur en scène a discuté avec Debbie Lynch-White du travail qu’il restait toujours à faire pour les acteurs appartenant à la communauté LGBTQ+.

L’animatrice a d’abord questionné son invité à savoir s’il déconseillait toujours aux jeunes acteurs homosexuels de sortir publiquement du placard au début de leur carrière. René Richard Cyr a d'ailleurs expliqué qu'il n'avait jamais ressenti le besoin de faire un coming out public de façon aussi nette et précise, laissant au final les spectateurs voir ce qu'ils voulaient bien voir.

« Je te dirais que malheureusement oui. Je l’assume. Au moment où j’étais jeune acteur, moi je me suis mis à jouer Les Feluettes, je me suis mis à jouer Hosanna. On dirait que le monde a fait : ''Un plus un égale deux''. Après, j’ai fait Cover Girl et j’ai fait le maquilleur dans Diva, et je trouvais ça dommage de ne jouer que ça, même si c’était de forts beaux rôles », a-t-il expliqué.

« On n’en faisait pas un cas, mais en même temps, on en faisait un cas, puisque les décideurs, les diffuseurs, m’engageaient pour jouer les gais de service. »

Le débat par rapport aux choix des interprètes, à savoir si un acteur homosexuel doit absolument jouer un rôle homosexuel, et vice-versa, lequel a fait de plus en plus de vagues au cours des dernières années, a alors été abordé.

Le principal intéressé s’est réjoui de certains changements à cet égard, lui qui a notamment eu l'opportunité d’interpréter le Caïd dans la remarquable série C’est comme ça que je t’aime. Dans le rôle de ce grand amateur de jeux aquatiques, ce dernier nous a d'ailleurs donné l’une des performances les plus jouissives que nous ayons pu voir à la télévision québécoise au cours des dernières années.

« Ça veut dire que les mentalités sont en train d’évoluer. Si toi ça va changer le regard que tu as sur toi, parce que tu vas te sentir plus forte, plus fort, vas-y. Mais je dirais à un jeune acteur : ''Si tu le dis, ça se peut que ton champ de vision, à cause des décideurs, se rétrécisse un peu'' », a-t-il poursuivi.

« Je comprends le combat, que des acteurs gais puissent dire : ''Heille, il y a des personnages gais, et vous prenez un hétéro pour les faire? [...] Il y en a beaucoup aussi que c’est parce qu’ils ne l’ont pas dit. » 

René Richard Cyr a bouclé la boucle en se montrant néanmoins reconnaissant d'avoir été aussi bien entouré et soutenu durant sa carrière.

« Je me considère chanceux et privilégié d’avoir été assez entouré d’amour pour gagner une confiance en moi qui m’a permis d’être qui je suis. Et je suis bien fier de ne jamais avoir eu rien à cacher, ou d'avoir à m’inventer huit blondes pour m’accompagner dans un gala. J’ai suivi le courant, j’y ai participé aussi d’une certaine façon, mais je sais qu’il y a encore bien du chemin à parcourir », a-t-il résumé.