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Premières impressions : Avant le crash

Avant le crash

L’argent fait-il réellement le bonheur? Ceux qui n’en ont pas vous diront que oui. Ceux qui en ont vous diront que non.

Dans Avant le crash, la nouvelle série dramatique écrite conjointement par Éric Bruneau et Kim Lévesque-Lizotte, cette simple question se développe pour mieux observer les pouvoirs que l’argent apporte, et son influence sur la façon de gérer notre vie.

Pour ce faire, le récit nous amène à la rencontre d’un groupe d’amis s’étant rencontrés jadis sur les bancs du HEC. Certains visent encore les plus hauts sommets du domaine de la finance, tandis que les autres ont rencontré plus d’un obstacle en chemin.

Marc-André (Éric Bruneau) est sans emploi depuis quatre ans, ayant quitté le milieu à la suite d’une profonde désillusion. François (Émile Proulx-Cloutier) carbure à la performance, tout comme Patrick (Mani Soleymanlou), qui a toutefois une approche beaucoup plus respectueuse et moins arrogante de ses pairs et de ses capacités. Évelyne (Karine Vanasse), la femme de François, s’apprête à effectuer un retour après un congé de maternité écourté. De son côté, Vincent (Benoît Drouin-Germain) travaille désormais chez Revenus Québec après qu’un burnout l’ait écarté d’une carrière beaucoup plus lucrative, au grand dam de sa conjointe (Mylène Mackay), qui voudrait bien renouer avec leur rythme de vie d’avant.

De par son titre et sa première séquence, nous savons que les ambitions de nos cinq comparses les pousseront éventuellement à commettre des actions et à prendre des décisions qui les dirigeront tout droit vers un mur. Mais avant de pouvoir les réduire en miettes, il faut évidemment vendre le rêve dans un premier temps.

Et les deux premiers épisodes de la série présentent en ce sens un ton beaucoup plus humoristique qu’anticipé, même si l’ensemble demeure toujours suffisamment sombre et grinçant, bien relevé par l’excellente réalisation, léchée, urbaine et sexy, de Stéphane Lapointe.

Les textes du duo Bruneau-Lévesque-Lizotte abordent évidemment un lot considérable de problématiques sociales actuelles, allant de la conciliation travail-famille à l’égalité des sexes, en passant par la charge mentale et les cultures d’hyper performance et d’hyper compétitivité amenant notre existence à suivre un rythme de plus en plus effréné.

La ligne demeure évidemment mince entre une histoire morale et des intentions moralisatrices, et Avant le crash parvient au départ à édifier son discours de façon concise et tempérée en se rapportant davantage aux ambitions et aux rêves des personnages, qui ont évidemment tous un prix, que ce soit sur le plan personnel, affectif ou monétaire. 

La première impression que laisse Avant le crash est celle d'une série dramatique bien racontée, bien dosée, parfaitement interprétée et qui ne semble pas - jusqu'à présent - basculer dans aucune forme d'arrogance face à son sujet aux mille et une strates et implications, résultat d'un parfait équilibre entre les forces de deux auteurs, qui se complètent et se répondent allègrement.

La première saison d’Avant le crash sera diffusée le lundi à 21 h à compter du 12 septembre, sur les ondes d’ICI Télé.