Il avait été de l'aventure seulement la première semaine de la toute première édition de Star Académie, en 2003, mais Pascal Nguyen-Deschênes a quand même marqué l'histoire de la téléréalité au Québec.
Parce que son élimination, lors du deuxième gala de variétés animé par Julie Snyder à TVA, en avait indigné plusieurs : les autres candidats de la téléréalité avaient dû se prononcer haut et fort devant la caméra, à main levée, sur l'identité du participant qui, selon eux, devrait partir dans les minutes suivantes.
Plusieurs avaient décrié ce processus maladroit, voire cruel, dans les jours suivants, et la production de Star Académie avait rapidement rectifié le tir et modifié la façon de voter pour le reste de la saison.
Le principal intéressé, lui, avait vécu comment cet épisode? Deux décennies plus tard, reste-t-il marqué de cette humiliation, qui n'avait pas de but méchant, mais qui manquait de délicatesse?
Non, Pascal Nguyen-Deschênes n'est pas amer du vote à main levé. Le goût suret qu'il conserve en bouche par rapport à Star Académie, c'est tout simplement celui de sa mise en danger dès le lendemain du gala d'ouverture de la mouture 2003.
« C'est un sentiment de frustration », a-t-il avoué sans détour à Showbizz.net, plus tôt cette semaine, lors des retrouvailles de toute sa bande, qui marquaient le lancement de la chanson « Du rêve à la réalité », écrite par Suzie Villeneuve (nous vous racontons l'événement ici).
« Pas l'élimination en soi, qui était plate, mais la mise en danger elle-même. Le dimanche, nous, les candidats, étions présentés, et le lundi matin, on apprenait que les gars étaient en danger cette semaine-là. J'avais trouvé ça détestable de n'avoir pas été au courant [à l'avance] qu'on serait en danger. Jamais je ne me serais pété la voix la veille! »
« Pété la voix »? À notre demande, Pascal a poursuivi :
« Il faut se remettre dans le contexte : les 14 candidats, on venait d'être sélectionnés. On était contents, on était joyeux. Ce soir-là, je me suis pété la voix comme au football, comme en séries éliminatoires! Moi, j'avais du fun sur le plateau. Et le lendemain, on apprenait qu'on était tous en danger. Je ne m'attendais pas à faire une audition le lendemain matin, avec une voix, disons, douteuse. Et c'est-ce qui est arrivé... »
Pascal Nguyen-Deschênes était donc, de son propre aveu, « sur le party » lors de son entrée à l'académie de Sainte-Adèle. « Je n'étais pas dans le mode : "demain, la job continue.." »
À l'époque, le garçon de 23 ans qu'il était est donc resté aigri un moment. « Je trouvais ça injuste. Je n'étais pas prêt. Il aurait fallu me dire 24 heures à l'avance : "Pascal, fais attention à ta voix, tu vas chanter demain". Ça aurait tout changé... »
À ses yeux, son élimination, elle, est « un détail » noyé dans la frustration de la mise en danger. Le vote du public? « Je ne suis aucunement amer de ça. On le savait... »
Malgré l'énorme médiatisation qu'avait connu Star Académie à l'hiver 2003, Pascal Nguyen-Deschênes affirme ne pas avoir été habité très longtemps par la frénésie des projecteurs.
« Je ne sais pas comment je l'ai vécu. On dirait qu'on s'habitue au fait que, pendant un moment, pendant "Star Académie", il y a littéralement un "spotlight". Après la tournée, oui, j'étais un peu reconnu ici et là, mais la vie normale est revenue assez vite. Et c'est bien correct! »
Aujourd'hui, on lui parle « rarement » de cet épisode de sa vie, indique-t-il. Et s'intéresse-t-il lui-même à la téléréalité et à ce qu'est devenue Star Académie par la suite?
« Aucunement. Je n'ai jamais regardé "Star Académie". Même le nôtre... »