Ce jeudi, dans le cadre du lancement de la programmation automne-hiver de Télé-Québec, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec la sympathique animatrice Monic Néron, qui retrouve son complice Paul Arcand pour un projet qui promet de faire oeuvre utile.
En effet, avec la série Je suis là : les proches aidants en santé mentale, Monic Néron et Paul Arcand plongent au cœur d’une question aussi intime que déchirante : jusqu’où peut-on aller pour aider une personne que l’on aime et qui souffre de troubles mentaux? Alors que les problèmes de santé mentale se multiplient depuis la pandémie, ce sujet ne saurait être davantage d'actualité.
« Quand Paul et moi on a choisi le sujet, l'enjeu de société auquel on avait envie de s'attaquer, on a choisi les enjeux de santé mentale parce que, évidemment, c'est partout », nous explique-t-elle. « Ça a des impacts dans toutes les sphères de notre société. Dans les milieux de travail, ça engorge nos hôpitaux, ça engorge nos tribunaux aussi. Et on se rend compte, quand on accompagne les familles et qu'on rentre dans le système par les familles, par les patients, que les urgences débordent aussi, il y a comme plein de causes sous-jacentes; la crise du logement, la crise d'itinérance. On n'investit pas assez en éducation, on n'investit pas. Là, on se dit, eille, on a un méchant problème! »
La santé mentale, c'est le parent pauvre du système de santé.
Elle poursuit : « Si on investissait là-dedans, on réglerait probablement beaucoup d'autres choses qui nous coûtent beaucoup trop cher collectivement. »
Pour réaliser ce projet, les deux animateurs ont suivi des familles qui sont aux prises avec des enjeux de santé mentale : « C'est des gens hyper vulnérables qui nous donnent accès à leur propre décision de vie, à leur pire moment d'existence. Une tentative de suicide de son enfant.C'est vraiment des moments extrêmement dramatiques. Mais ils sont conscients, ces familles-là, qu'il faut exposer cette réalité-là pour espérer peut-être améliorer les choses. »
Il s'agit d'un tournage qui n'a pas nécessairement été facile pour les deux animateurs, et qui risque de nous balafrer un peu le coeur : « C'est sûr qu'en plus, on s'attache aux protagonistes, aux familles, parce qu'on les suit pendant des mois. C'est sûr que c'est très troublant parfois. Mais en même temps, ça fait partie du métier. D'avoir accès à cette réalité-là. De se garder une espèce de carapace. Puis après ça, on est dans l'auto, on retourne à la maison et on se dit "j'ai hâte d'aller prendre mon fils dans mes bras". »
La seule façon que je peux faire une différence, c'est de continuer de donner une voix à ces familles-là, à ces enfants-là.
Travailler de nouveau avec Paul Arcand allait de soi, comme nous l'explique Monic Néron : « On a développé une chimie incroyable avec nos années de radio. Paul et moi, ça a été un coup de foudre professionnel presque dès le départ. On a une vision commune. On a une rigueur qui se ressemble. On a le feu. J'ai l'impression des fois aussi qu'à travers ces sujets difficiles là, Paul et moi, on a toujours été capables de dédramatiser ensemble. Ça fait en sorte que c'est plus facile de naviguer dans des sujets qui sont peut-être parfois plus lourds à porter. »
Paul est l'être le plus rigoureux que j'ai croisé dans ma vie. Il est d'une extrême générosité aussi avec les gens autour de lui. Paul, il m'a donné un temps de glace à la radio qui était extraordinaire. Puis ça m'a donné des ailes. C'est mon mentor encore aujourd'hui. Ce n'est pas pour rien.
Forte d'un respect sans borne pour son partenaire de travail et animée par la complexité de ce sujet important, Monic Néron entrevoit cette rentrée télé avec beaucoup d'effervescence, d'autant plus qu'ICI Première lui a aussi proposé l'animation de sa propre émission, intitulée Mimosa!, qui sera offerte les samedis de 7 h à 11 h. Elle succède ainsi à Franco Nuovo et sera accompagnée par plusieurs collaborateurs talentueux qui égayeront vos débuts de week-ends.
La série documentaire Je suis là : les proches aidants en santé mentale sera présentée à l'hiver 2026 sur les ondes de Télé-Québec.



