« J'ai été super choyée dans tous les personnages que j'ai eu à jouer. Mais là, c'est comme si… Je ne suis plus dans juste le paraître. Même dans le jeu, je suis dans l'être », nous confie en entrevue Marie-Joanne Boucher. Pour la première fois de sa carrière, l'actrice est en nomination aux Gémeaux pour son rôle d'Élisabeth (ou Beth de son surnom), dans Sorcières, une série dont elle est co-idéatrice. Dans cette course pour le meilleur premier rôle féminin dans une annuelle dramatique aux côtés de collègues interprètes de talent, l'artiste a reçu cette nomination telle une étreinte ou comme une ode à la persévérance.
Ce personnage, qu'elle défend avec brio et décrit comme « multidimensionnel », arrive certainement dans sa vie au bon moment. La comédienne se sent maintenant épanouie dans les mandats qu'elle porte, remplis de nuances et de complexité.
Dans ce métier, l'important, c'est de durer dans le temps. De se réinventer. Avec Sorcière, je me suis vraiment réinventée, trouvée. Ce que j'aime aussi, c'est que ce n'est pas vrai que quand on avance en âge, que tout s'arrête. Au contraire. J'entendais souvent "À partir de 40 ans, les rôles... il n’y en a plus." Peut-être qu'il y en a moins, mais ils sont plus intéressants, plus complexes.
« Je suis dans une phase de ma vie où j'ai envie d'être en connexion. Ça a l'air ésotérique un peu, mais je ne suis même pas ésotérique... Je suis vraiment en connexion avec le public qui me regarde. On dirait que je suis en conversation avec eux », dit-elle.
Détachée des apparences ou de la peur de se tromper, l'actrice nous explique son évolution naturelle de sa vision du travail : « [Avant], j'étais plus en train de faire quelque chose pour moi ou d'aller au meilleur de moi-même. Là, je suis tout le temps connectée à ce que j'ai envie de transmettre. En tout cas, avec ce personnage-là, ça me permet de faire ça. »
Dans cette nouvelle saison qui débute et qui, nous promet-on, sautera rapidement dans l'action, on rejoindra Beth qui, après s'être fait montrer la porte, se retrouvera sans le sous et sans attaches, vivant maintenant à... Sainte-Piété. « Il va y avoir une reconstruction à faire, mais, par exemple, par rapport à Phil, il y a beaucoup de choses qu'elle va laisser de côté parce qu'elle a des enfants et elle les aime », nous indique l'interprète. Elle explique aussi qu'une amitié se développera également avec Miranda (Elisabeth Locas), le personnage de la voisine de banlieue. Elle retrouvera Joe (Céline Bonnier) et Agnès (Noémie O'Farrell) et n'aura d'autres choix que de confronter, tôt ou tard, sa demi-sœur, Véronique (Julie Roussel).
« On dirait que les idées amènent les idées », admet Marie-Joanne, forcée de constater que l'inspiration bat son plein. « Il y a plein de belles affaires qui s'en viennent. Ce n'est pas la fin de Projet Polytechnique, ça a bien trop été un impact fort ». Cette pièce choc, qu'elle a écrite, jouée, transposée en balado et publiée avec Jean-Marc Dalphond, a d’autant plus été couronnée d’une nomination pour le prix Jeannette-Bertrand. Retrouvez-en une copie ici. La créatrice laisse maintenant planer la possibilité d'un prolongement pour l'œuvre... Si la comédienne ne peut encore confirmer ce dont il s'agit, nous pouvons adroitement présager une série ou une adaptation cinématographique de Projet Polytechnique.
La seconde saison de Sorcières débutera le mardi 17 septembre, à 20 h, sur les ondes de TVA et TVA+.