Les comédiens savent se glisser aisément d'un univers à l'autre, et bien souvent, dans leur vie personnelle, ces caméléons sont des êtres aux intérêts multiples. Trait d'artiste ou multitude nécessaire - ce qu'on sait, c'est que les conversations avec les acteurs ne cesseront jamais de nous surprendre.
Notre équipe s'est entretenue avec Isabelle Blais, la comédienne que l'on retrouve depuis maintenant deux saisons dans le rôle de Mylène Lapierre dans STAT. Quoique le public prenne plaisir à détester la dirigeante administrative au premier abord détachée et froide, nous commençons, bien doucement, à s'en attendrir. Bien entendu, dans une quotidienne du genre, où le portrait de famille est aussi large, les personnages secondaires se développent lentement. Cela fait partie du défi! Chose certaine, « Je sais que le personnage va revenir », nous confirme l'interprète. « À chaque fois qu'il y a de la bisbille, je suis là. Ça fait que j'espère qu'il va y avoir encore beaucoup de bisbille, parce que je vais pouvoir revenir. C'est sûr que je prendrais un défi supplémentaire, dans le sens que s'il pouvait arriver quelque chose d'un peu plus substantiel. Là, je ne viens pas souvent. C'est une belle gang. J'y vais peut-être une fois par semaine, environ. »
L'habituée du petit écran (depuis l'époque de 4 et demi!) a cette tout autre passion qui l'occupe, lorsqu'elle n'est pas en tournage. Et ces derniers temps, elle s’y reconnecte. La composition et l'interprétation musicale font partie de sa vie depuis toujours et plus exactement, le chant.
Pendant plus de quinze ans, Isabelle Blais faisait partie du groupe Caïman Fu. Ensemble, ils ont produit quatre albums, tournés à travers le Québec et même joué deux années de suite aux Francofolies.
Depuis 2017, c'est plutôt avec son conjoint, le comédien et vice-président de l'Union des artistes, Pierre-Luc Brillant, qu'elle explore cet art. Trois albums ont vu le jour de cette union qui se déploie sous le nom de Comme dans un film.
Mais avec leurs obligations respectives, depuis les derniers titres nés pendant la pandémie, les nouvelles créations étaient en suspens. Ce n'est qu'après une soirée dans son coin natal qu'une étincelle s'est ravivée pour une nouvelle avenue en musique. Isabelle nous raconte l'anecdote :
« À Trois-Rivières, il y a un bar qui s'appelle Le Zénob. Une fois par mois, ils font des soirées d'improvisation musicale. Je suis allée, parce que je connaissais des gens. J'adore improviser. Musicalement, j'adore ça. Je suis allée, puis j'ai revu le bassiste de mon premier groupe, on a "jammé". On n’avait pas vraiment perdu contact... mais un peu. Puis là, on s'est revus, puis il m'a envoyé plein de trucs. Finalement, on crée des tounes. J'ai le temps, alors je vais le faire. Des fois, tu n'as pas le temps. Là, j'ai le temps. Et je ne peux pas rester sans rien faire. Je suis capable d'en profiter, mais j'angoisse quand je n'ai pas de projet. »
Je pense que c'est le cas pour tous les comédiens. Quand tu ne fais rien, tu as l'impression que tu ne serviras à rien. Mais j'ai le côté musical que j'aime beaucoup.
« Quand tu crées, tu ne sais pas ce que ça va donner. Tu es comme tout seul, un peu dans ta bulle. Là, on est plus assidus. On a plein de nouvelles tounes. On va voir quelles formes ça va prendre. Je suis pas mal sûre que d'ici le début de l'année, à l'automne... Je ne sais pas si ça va sortir là, mais ça va voir le jour quand ça va être prêt. On est en train de faire ça. Ça nous a un peu surpris! »
La vie a le don de nous surprendre! Nous sommes impatients de découvrir ce projet musical, qu'elle décrit comme bien différent de ce qu'elle faisait il y a vingt ans déjà.