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Entrevue

Le retour de Pignon sur rue : de la télé différente

Pignon sur rue

L'émission Pignon sur rue, considérée comme « la première téléréalité québécoise », fait son grand retour sur Télé-Québec cette semaine. C'est l'une des participantes de la deuxième édition, Valérie Beaulieu, maintenant productrice chez Trinome & filles, qui a eu l'idée de ramener le concept au petit écran en 2024.

« Je travaille avec Frédéric Gieling, qui est réalisateur et qui a fait La course destination monde. Tous les deux, à un moment donné, on parlait et on se disait qu'on ne retrouvait pas la jeunesse d'aujourd'hui au petit écran. Elle était sous-représentée à la télévision », indiquait-elle.

« On se disait que ça serait le fun de les voir, d'apprendre à les connaître, d'arrêter de supposer qu'on les connaît », ajoute-t-elle. « Et, les jeunes aiment ça se voir. En fait, pas juste les jeunes, tout le monde aime être représenté à la télé. C'est parti beaucoup de cette idée-là. »

On s'en doute bien : il y a énormément de choses qui ont changé depuis la première version, en 1995. « Dans mon temps, il n'y avait pas de réseaux sociaux, évidemment. Ça, c'est quand même une grosse différence. Nous, on n'avait pas de téléphone cellulaire. L'Internet commençait à peine. Puis, les téléphones dans les maisons avaient des fils. Je sais que j'ai l'air d'avoir 200 ans, mais c'est ça pareil. [rires] »

Les choses ont aussi changé au niveau des enjeux sociaux.

À mon époque, on ne parlait pas de santé mentale. On ne parlait pas de queer. C'est un mot qu'on n'employait pas vraiment. On ne parlait pas de TDA. On ne parlait pas de diversité, mais à tous les niveaux. C'est un nouveau vocabulaire. Et ça, c'est le fun de l'entendre et de le voir, ailleurs que dans la fiction. 

« Le rythme est totalement différent aussi », nous dit-elle. « À l'époque, c'était plus de la slow TV, je trouve, parce qu'on était là une fois par semaine. Puis, on suivait un peu les personnages, c'était sur une longue période. Là, quand même, il y a un rythme plus soutenu. On est vraiment dans le quotidien avec les jeunes. On les suit de près. »

Valérie Beaulieu insiste sur le fait que Pignon sur rue n'est pas de la téléréalité, mais bien du docuréalité. « Il n'y a pas de caméras cachées. Il n'y a de caméras robotisées. Nous, on n'est pas du tout là-dedans. C'est vraiment... on suit la puck. Quand le jeune se lève et s'en va à l'épicerie, on ne fait pas comme : "Attends un petit peu, on va se placer". Non, on suit. Ils ne sont pas dans le salon à attendre pour qu'on leur annonce une surprise. Les surprises, c'est eux autres qui les amènent. S'il y a des twists, c'est parce qu'ils en vivent dans leur vraie vie. »

Il faut savoir qu'il y a un laps de temps d'environ 3 semaines entre les tournages et la diffusion. Pour une quotidienne avec si peu de scénario et autant de trames possibles, c'est assez peu. « Il y a vraiment une super équipe qui travaille autour de nous. Moi, je n'arrêtais pas de dire : "il faut être réactif. Il faut penser autrement que ce qu'on est habitué de faire dans n'importe quel genre de télévision. On ne peut pas se dire qu'on va prendre le temps de s'installer à chaque fois : l'éclairage es-tu bon?, etc." Ce n'est pas ça Pignon sur rue et c'est ça qui est l'fun. C'est ça qui va faire du bien, je pense. »

Pignon sur rue est diffusé du lundi au jeudi à 18 h 30 sur les ondes de Télé-Québec. En rappel : en semaine à 23 h et en rafale le dimanche dès 15 h.